FAO à Haïti

Bilan des interventions de la FAO en réponse à la crise humanitaire en 2022

28/12/2022

Particulièrement difficile, l’année 2022 a été le témoin de multiples crises ayant entrainé une baisse du niveau de vie d’une grande partie de la population haïtienne. En effet, les catastrophes naturelles et les troubles politiques ont profondément affecté la vie des Haïtiens qui étaient déjà dans le besoin dans les zones rurales et urbaines. Le début de la crise alimentaire mondiale, la hausse des prix des denrées alimentaires et la rareté du carburant, ont contribué à l’augmentation des troubles civils paralysant complètement les activités économiques et les transports.

Les interventions de la FAO en Haïti s’inscrivent également dans le cadre du 4ème domaine prioritaire du Cadre de Programmation Pays (CPP) : « Renforcer les capacités en matière de réduction et de gestion des risques de catastrophe, y compris les crises alimentaires ».

Au cours de l’année 2022, six projets ont été mis en place pour apporter une réponse urgente à la situation confrontée par la frange la plus vulnérable de la population. Avec un total de 6 175 ménages assistés, soit 30 875 personnes environ, ces interventions apportent un soutien aux moyens d’existence des ménages impactés par le séisme du 14 août 2021 et/ou des crises sécuritaires en zones urbaines de la capitale. Ces ménages ont été sélectionnés en fonction de leur niveau de vulnérabilité, à travers : les Organisations Communautaires de Base (OCB) des communes cibles ; les autorités locales (le Conseil Municipal, le Conseil d’Administration de Section Communale - CASEC, l’Assemblée de Section communale - ASEC) ; les Directions Départementales de l’Agriculture (DDA), les Bureaux Agricoles Communaux (BAC), etc.

Dans le cadre du projet de « Protection et réhabilitation des moyens d’existence des populations affectées par le tremblement de terre du 14 aout 2021 en Haïti » financé par le Royaume de Belgique, 4 200 ménages (21 000 personnes) ont été ciblés et soutenus en 2022. En collaboration avec des partenaires du Gouvernement et des organisations non gouvernementales (ONG) locales, quatre activités principales ont été mises en œuvre :

  • Mise à disposition de semences et matériel végétal de plantation de variétés climato-résilientes de haricot (10 kg/ménage), maïs (5 kg/ménage), manioc (300 boutures/ménage) et patate douce (500 boutures/ménages) à 1 500 ménages vulnérables (dont 54 pour cent de ménages dirigés par des femmes) habitant dans les zones enclavées montagneuses, des communes de Corail (600 ménages), Jérémie (300 ménages) et Pestel (600 ménages).
  • Appui technique et fourniture de semences maraichères (90 g/ ménage) et d’outils agricoles (120 râteaux, seaux, arrosoirs et serpettes, 700 houes, 20 brouettes au total pour les 1 200 ménages bénéficiaires) pour la production des légumes à 1 200 ménages vulnérables habitant aussi bien en milieu rural qu’en milieu urbain, dans les communes de Corail (400 ménages), Jérémie (400 ménages) et Pestel (400 ménages). Soixante pour cent des personnes ayant reçu cette assistance sont des ménages dirigés par des femmes, elles ont également bénéficier d’un renforcement des capacités en éducation nutritionnelle.
  • Distribution de chèvres à 500 ménages dirigés par des femmes vulnérables (2 chèvres/ ménage) dans les communes de Corail (250 ménages) et Pestel (250 ménages).
  • Formation des agents vétérinaires et organisation de cliniques vétérinaires mobiles pour le traitement d’environ 2 179 animaux appartenant à 500 ménages agro-éleveurs, 40 pour cent des ménages ayant bénéficier de cette assistance sont dirigés par des femmes.

Dans le cadre du projet intitulé « Assistance d’urgence à la protection et la restauration des moyens d’existence des populations vulnérables en phase d’urgence du département du Nord’Ouest » financé et mis en œuvre par la FAO en collaboration avec le Ministère de l’Agriculture et de plusieurs ONG locales, l’organisation a permis à 1 000 ménages vulnérables (dont 61 pour cent sont composés de femmes) de recevoir chacun 10 273 Gourdes dans les communes de Port de Paix, Chansolme et Bassin Bleu. Les ménages ont reçu des formations sur les techniques de production maraichère et recevront par la suite des semences maraichères. De plus, les ménages sélectionnés ont reçu un support financier équivalent de 100 dollars des Etats-Unis pour le paiement des besoins de base (aliments, médicaments, etc.) en attendant la récolte. Ce projet apporte une réponse à l’insécurité alimentaire aiguë confrontée par la population déjà vulnérable du Nord’ Est.

Dans le cadre du projet intitulé « Agriculture résiliente et alimentation scolaire durable dans le département de la Grande Anse », près de 2 500 familles sont en cours de sélection pour recevoir des intrants et des outils agricoles.

En ce qui concerne le projet : « Renforcement des moyens d`existence des populations vulnérables des zones touchées par le séisme du 14 août 2021 », près de 3 000 familles vulnérables sont sélectionnées dans le Sud et bénéficieront d’intrants ceci dans l’objectif de les aider dans la recapitalisation de leur exploitation agricole.

En ce qui a trait au projet « Renforcement de l`Alimentation Scolaire Durable liée à la Production Agricole Locale (ASDPL) dans l’arrondissement de Belle-Anse (Belle-Anse et Thiotte) et de l’Alliance Promotion de la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (PROSAN) dans le Département du Sud’Est », des écoles seront appuyées pour une expérience pilote de cantine scolaire composée quasi exclusivement d’aliments locaux pouvant prendre en charge 650 élèves.

Au niveau du Projet « Restoring livelihoods through support to Groups of Seed Producers and nutrition-sensitive home garde » financé par les Emirat Arabes Unis, 1 300 familles victimes du séisme dans le département du Sud seront appuyées techniquement et recevront des intrants.


Par ailleurs, ces actions contribuent à l’implémentation du plan de réponse humanitaire 2022. En effet, l’aperçu des besoins humanitaires (HNO/ OCHA) a identifié 4,7 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë, en référence à l’analyse IPC (Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire, septembre 2022 – février 2023) réalisé avec l’ensemble des partenaires du secteur sécurité alimentaire en Haïti. Sur ces 4,7 millions de personnes, 1,8 million sont en situation d’urgence. Il faut souligner que sur ces 4,7 millions de personnes, 60 pour cent de la population rurale dépend de l’agriculture pour assurer ses moyens d’existence.

Fin octobre 2022, un montant de 33,7 millions de dollars sur les 49 millions de dollars demandés étaient encore requis par la FAO pour 2022 dans le cadre de ce Plan de réponse humanitaire. En termes de population, sur les 560 000 personnes ciblées par la FAO en 2022, environ 82 700 devraient être atteintes avant la fin de l’année sur la base des financements actuels reçus et qui s’élèvent à 14,7 pour cent.

Dans le cadre de ce plan de réponse humanitaire pour l’année 2022, des financements ont été reçu pour des activités complémentaires qui doivent être implémentées dans les semaines et mois à venir. Cela concerne notamment 1 500 ménages sur la production vivrière, 4 000 ménages sur la production maraîchère et 3 500 ménages sur l’élevage caprin et avicole.