La Peste Porcine Africaine (PPA) est une maladie virale grave du porc qui peut provoquer de la fièvre, des hémorragies internes et des taux de mortalité élevés. Elle est très contagieuse et peut se propager entre les porcs, par contact direct ou indirect avec d’autres porcs ou produits porcins infectés. La PPA est une maladie transfrontalière à haut risque de dissémination. Il n’y a actuellement pas de traitement ni de vaccin contre cette maladie. 

La PPA a été confirmée en Haïti en septembre 2021 à Anses à Pitres du département du Sud ‘Est d’Haïti suite à des prélèvements effectués un mois plus tôt dans une ferme d’Anse-à-Pitre, une commune. La PPA n’est pas une maladie zoonotique c’est-à-dire qu’elle n’affecte pas directement les humains ; elle a un impact très élevé sur l’ensemble de la chaîne de valeur porcine et donc la Sécurité Alimentaire et les moyens de subsistance. Comme aucun vaccin, ni traitement n’existent pour la PPA, seules les bonnes d’élevage et les mesures de biosécurité sont nécessaires pour minimiser le risque d’introduction du virus. La santé et le bien être animalier faisant parti des champs d’intérêts de la FAO, l’Organisation prend à cœur tout risque et/ou exposition d’animaux à des maladies ou des situations pouvant impacter leurs vies.

En avril 2022, la FAO a obtenu un financement étendu de la part du Bureau pour l’assistance humanitaire (Bureau for Humanitarian Assistance en anglais, BHA), une branche de l’agence américaine pour le développement international (U.S. Agency for International Development, USAID), pour la mise en œuvre d’une quatrième phase du projet de « Renforcement global de la coordination des urgences de santé animale présentant une menace au niveau international ». Grâce à ces moyens additionnels, l’Organisation a pu lancer, depuis juillet 2022, un programme de lutte régional contre la Peste Porcine Africaine en Amérique latine et dans la région des Caraïbes. En Haïti, le projet African Swine Fever/ASF-BHA qui vise à limiter l’impact de la PPA se concentre sur :

La protection des moyens d’existence ;

La communication sur les risques associés à l’épidémie ; 

Le renforcement des capacités des parties prenantes/concernées. 

Ces activités viennent en appui aux efforts investis par le MARNDR à travers son Unité de Protection Sanitaire (UPS), dans le cadre de l’implémentation de son Plan National d’Éradication et de Lutte contre la PPA.  Après quelques mois de mise en place consacrés au recrutement de son équipe, à la conception des études à mener et à la définition du matériel de communication/formation à produire ainsi qu’à l’acquisition de divers équipements/services nécessaires à sa mise en œuvre, le projet est en train de procéder à  la conduite  de deux enquêtes (Baseline et Risk Characterization surveys) visant à caractériser l’impact de la PPA sur les éleveurs, tout en identifiant les futurs bénéficiaires d’assistance à la diversification de leurs moyens d’existence au travers de distribution de noyaux d’élevage caprins. 

C’est dans ce contexte que plusieurs réunions de concertation ont été réalisées entre la FAO et l’UPS afin de préciser le ciblage d’interventions prioritaires (Département du Nord’ Est) et d’examiner les diverses modalités envisageables d’appui aux efforts du Ministère de l’Agriculture dans sa lutte contre la PPA. Le projet s’est également engagé dans une approche de mise en réseau d’Organisations Non Gouvernementales (ONG) ayant des compétences avérées dans le domaine des productions et de la santé animale en vue d’élargir sa couverture nationale en matière de sensibilisation/formation aux risques liés à la PPA.  Une campagne de communication radiophonique complétera ce dispositif pour maximaliser l’impact potentiel du projet.

Pour une meilleure coordination des appuis dans le cadre de l’implémentation de ce plan d’action, la FAO a été désignée par les organisations techniques internationales (Organisation Internationale Régionale pour la Protection des Plantes et la Santé Animale - OIRSA, Institut Inter-Américain de Coopération pour l’Agriculture - IICA, Organisation Mondiale de la Santé Animale - OIE) intervenant dans la matière comme l’agence responsable de la coordination de leurs activités en Haïti, de façon à maximiser l’impact de leur support au Gouvernement. La FAO Haïti continue d’appuyer le MARNDR dans la mise en œuvre de ce Plan et dans la mobilisation de fonds pour lutter contre la PPA.