FAO à Haïti

Lancement du dernier rapport sur : “L’État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde”

28/12/2023

La FAO, le Fonds international de développement agricole (FIDA), l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) ont procédé à la publication de la dernière édition du rapport intitulé : “L’État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde”, le mercredi 12 juillet dernier.

L’objectif du rapport est d’analyser les principaux progrès réalisés au niveau mondial pour éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire et améliorer la nutrition. Il analyse les principaux défis à relever pour atteindre ces buts dans le cadre des Objectifs de développement durable (ODD), d’ici 2030.

L’édition 2023 du rapport révèle qu’entre 691 et 783 millions de personnes souffraient de la faim en 2022. Cela représente une augmentation de 122 millions de personnes par rapport à 2019, avant la pandémie de coronavirus (COVID-19). Le rapport analyse également l’urbanisation croissante comme une “méga tendance” qui a un impact sur les aliments que les gens consomment et sur la manière dont ils les consomment.

Si les tendances restent les mêmes, l’Objectif de développement durable (ODD) visant à éliminer la faim d’ici 2030 ne sera pas atteint, préviennent les chefs des cinq agences des Nations Unies : monsieur Qu Dongyu, Directeur général de la FAO; monsieur Alvaro Lario, Président du FIDA; monsieur Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS; madame Cindy McCain, Directrice exécutive du PAM; et madame Catherine Russell, Directrice exécutive de l’UNICEF. Ils ont déclaré qu’ ‘’En effet, la réalisation de l’objectif « Faim zéro » d’ici à 2030 est un défi de taille. Malheureusement, malgré tous les efforts, près de 600 millions de personnes devraient encore souffrir de la faim en 2030’’.

Toutefois, selon monsieur António Guterres, Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU) : ’’Il y a des lueurs d’espoir, certaines régions sont en passe d’atteindre certains objectifs nutritionnels d’ici 2030. Dans l’ensemble, cependant, nous avons besoin d’un effort mondial immédiat et intense pour réaliser les objectifs de développement durable. Nous devons renforcer la résilience face aux chocs et aux crises qui provoquent l’insécurité alimentaire, des conflits au climat’’.

De son côté, monsieur QU Dongyu, Directeur général de la FAO a déclaré que: ‘’La reprise après la pandémie mondiale a été inégale et la guerre en Ukraine a affecté la disponibilité d’aliments nutritifs et de régimes alimentaires sains. Il s’agit de la ‘’nouvelle normalité’’ où le changement climatique, les conflits et l’instabilité économique poussent les populations marginalisées à s’éloigner encore plus de la sécurité. Nous ne pouvons plus nous contenter de faire ce que nous avons fait toute notre vie.’’

Pour sa part, monsieur Alvaro Lario, Président du FIDA a souligné qu’: ‘’ Un monde sans faim est possible. Ce qui nous manque, c’est l’investissement et la volonté politique de mettre en œuvre des solutions à grande échelle. Nous pouvons éradiquer la faim si elle devient une priorité mondiale. Les investissements dans les petits exploitants et leur adaptation au changement climatique, l’accès aux intrants et aux technologies, ainsi que l’accès au financement pour créer de petites entreprises agroalimentaires peuvent faire la différence.’’

Madame Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF a insisté sur le fait que: ‘’La malnutrition est une menace majeure pour la survie, la croissance et le développement des enfants. L’ampleur de la crise nutritionnelle exige une réponse plus forte axée sur les enfants, notamment en donnant la priorité à l’accès à des régimes alimentaires nutritifs et abordables et à des services de nutrition essentiels, en protégeant les enfants et les adolescents contre les aliments ultra-transformés et pauvres en nutriments, et en renforçant les chaînes d’approvisionnement alimentaire et nutritionnel, y compris les aliments enrichis et thérapeutiques pour les enfants’’.

Pour Madame Cindy McCain, Directrice exécutive du PAM: ‘’La faim augmente alors que les ressources dont nous avons besoin de toute urgence pour protéger les plus vulnérables diminuent dangereusement. En tant qu’humanitaires, nous sommes confrontés au plus grand défi que nous n’ayons jamais connu. La communauté mondiale doit agir rapidement, intelligemment et avec compassion pour renverser la vapeur et inverser la tendance de la faim’’.

Monsieur Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS a souligné que: ‘’L’émaciation chez l’enfant reste à un niveau inacceptable et aucun progrès n’a été accompli dans la réduction de la surcharge pondérale chez l’enfant. Nous avons besoin de politiques publiques, d’investissements et d’actions ciblées pour créer des environnements alimentaires plus sains pour tous’’.

Bien que les chiffres de la faim dans le monde soient restés relativement stables entre 2021 et 2022, de nombreuses régions du monde sont confrontées à une aggravation des crises alimentaires. En 2022, des progrès dans la réduction de la faim ont été observés en Asie et en Amérique latine, mais la faim a continué d’augmenter en Asie occidentale, dans les Caraïbes et dans toutes les sous-régions d’Afrique. Le rapport a également indiqué qu’environ 29,6 pour cent de la population mondiale, soit 2,4 milliards de personnes, n’ont pas un accès régulier à la nourriture. Parmi elles, quelque 900 millions de personnes étaient confrontées à une insécurité alimentaire grave.

Le rapport recommande que pour promouvoir efficacement la sécurité alimentaire et la nutrition, les interventions politiques, les actions et les investissements soient guidés par une meilleure compréhension de la relation complexe et évolutive entre l’ensemble du continuum rural-urbain et les systèmes agroalimentaires.