En septembre 2021, la présence de la Peste porcine africaine (PPA) a été confirmée dans le pays. Bien qu’elle ne soit pas transmissible à l’homme (c’est-à-dire qu’elle n’a pas d’effet direct sur les humains), la PPA a des effets dévastateurs sur l’économie rurale, notamment dans le secteur de l’élevage porcin. Cette maladie a un impact extrêmement préjudiciable sur l’ensemble de la chaîne de valeur porcine, ce qui se traduit par des conséquences graves pour la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des communautés rurales dépendant de l’élevage de porcs. Étant donné l’absence de vaccin ou de traitement efficace contre la PPA, la seule méthode pour endiguer la propagation du virus réside dans la stricte mise en œuvre de bonnes pratiques d’élevage et le respect rigoureux des mesures de biosécurité.

La FAO a accompagné l’État haïtien dans la définition d’un cadre de référence d’un programme d’intervention d’urgence sanitaire et d’éradication de la PPA. Un appui pour l’élaboration du plan d’action qui devrait conduire à l’éradication de la maladie. Il prend en considération les particularités de l’organisation de l’élevage porcin en Haïti, les conditions socioéconomiques et politiques dans lesquelles se trouvent le pays et l’expérience réalisée de l’éradication de cette épizootie. A ces contraintes, il faut ajouter que le virus de la PPA coexiste avec deux autres virus responsables de maladies porcines importantes comme la Peste Porcine classique (PPC) et la maladie de Teschen. 

Le MARNDR a procédé à l’élaboration de ce plan pour l’éradication de la PPA. Pour une meilleure coordination des appuis dans le cadre de l’implémentation de ce plan d’action, la FAO a été désignée par les agences techniques internationales (Organisation internationale régionale pour la protection des plantes et la santé animale-OIRSA, IICA, OIE) intervenant dans la matière comme l’agence responsable de la coordination de leurs activités en Haïti, de façon à maximiser l’impact de leur support au gouvernement.

Avec le soutien financier du Bureau pour l’assistance humanitaire (Bureau for humanitarian assistance en anglais, BHA), une branche de l’Agence américaine pour le  développement International (U.S. Agency for international development, USAID), des mesures visant à faire face à la réapparition de la PPA sur le territoire national et à ses conséquences ont été mises en place à travers le projet : ‘’Renforcement global de la coordination des urgences de santé animale présentant une menace au niveau international’’. Ce projet cherche à mener une initiative pilote qui propose des moyens d’existence alternatifs aux éleveurs qui ont perdu des porcs à cause de la PPA.

Il se concentre sur trois axes fondamentaux : la communication sur les risques associés à l’épidémie ; la protection des moyens d’existence ; et le renforcement de la coordination entre les parties prenantes. En ce qui concerne l’axe sur la communication, une campagne de sensibilisation a été réalisée à l’échelle nationale mobilisant une trentaine de stations de radio positionnées stratégiquement sur tout le territoire. Cette campagne avait pour but d’informer la population de la présence alarmante de la PPA tout en faisant la promotion des mesures essentielles pour contenir la propagation de cette maladie dévastatrice. 

Une campagne extensive de sensibilisation a été effectuée entre les mois de mai et de juillet. Cette initiative a couvert plusieurs canaux de communication, notamment le lancement d’une campagne de sensibilisation à travers des stations de radiodiffusion dans huit départements majeurs, touchant environ 3,3 millions de personnes dans les principales zones de production porcine. De plus, des campagnes de mégaphones ont été organisées dans douze communes ciblées à travers les dix départements nationaux, atteignant environ deux millions de personnes, notamment dans des zones éloignées où la diffusion radiophonique était limitée. Parallèlement, des supports de communication, tels que des affiches, des cartes postales, des dépliants, ont été conçus et distribués à divers emplacements institutionnels, avec une attention particulière portée aux écoles et au grand public.

Dans le cadre du projet, plusieurs réunions de concertation ont été réalisées entre la FAO et l’Unité de protection sanitaire (UPS) afin de procéder au ciblage d’interventions prioritaires et d’examiner les diverses modalités envisageables pour poursuivre l’appui aux efforts du MARNDR dans sa lutte contre la PPA. Ces rencontres ont permis, entre autres, de sélectionner les régions prioritaires pour l’intervention et de concevoir des produits de communication visant à sensibiliser efficacement les éleveurs porcins aux risques liés à la PPA. La collaboration étroite entre les deux institutions reste le socle essentiel de ces efforts, démontrant leur engagement envers la santé animale, la sécurité alimentaire et le bien-être des Haïtiens, tout en contribuant à l’éradication de la PPA dans le pays.

À propos du renforcement des moyens de subsistance des populations rurales, en particulier celles qui dépendent de l’élevage porcin dans les communes de Ferrier, de Fort-Liberté et de Ouanaminthe, à date 123 boucs et 616 chèvres ont été distribués à 154 ménages dont 76 étaient dirigés par des femmes cheffes de famille. Avec le soutien financier du Bureau pour l’assistance humanitaire (Bureau for humanitarian assistance en anglais, BHA), de l’Agence américaine pour le  développement International (U.S. Agency for international development, USAID), des mesures visant à faire face à la réapparition de la PPA sur le territoire national et à ses conséquences ont été mises en place à travers le projet : ‘’Renforcement global de la coordination des urgences de santé animale présentant une menace au niveau international’’.

Le projet s’est également engagé dans une approche de mise en réseau d’Organisations non  gouvernementales (ONG) ayant des compétences avérées dans le domaine des productions et de la santé animale en vue d’élargir sa couverture nationale en matière de sensibilisation/formation aux risques liés à la maladie. En effet, toutes les opérations ont été menées en collaboration avec des entités locales, comprenant une société de conseil, trois ONG spécialisées dans la santé animale, et onze ONG œuvrant dans l’humanitaire. Cette synergie a été établie dans un contexte de troubles nationaux, de conditions climatiques défavorables et de perturbations sociales. Elle a contribué à renforcer la pérennité des activités liées à la communication des risques, à la sensibilisation sur le terrain et à l’adoption d’attitudes préventives face aux maladies porcines.

Ces activités viennent en appui aux efforts investis par le ministère à travers l’UPS pour l’implémentation de son Plan national d’éradication et de lutte contre la PPA. En termes de renforcement de la coordination, une rencontre a été organisée avec les différentes parties prenantes dont le Service d’inspection sanitaire des animaux et des plantes (APHIS), une agence du département de l’agriculture des États-Unis (USDA), l’Institut interaméricain de coopération pour l’agriculture (IICA), et l’Université Tuskegee en Alabama.

La FAO Haïti s’engage à poursuivre son appui aux efforts du MARNDR dans la mise en œuvre du son Plan national d’éradication et de Lutte contre la PPA et dans la mobilisation de fonds pour lutter contre la maladie.