Adapter l'irrigation au changement climatique (AICCA)

L'accès à l’eau est une préoccupation majeure pour les agriculteurs du Niger afin d'assurer un revenu suffisant à leurs ménages et de réduire les risques d'insécurité alimentaire

22/12/2017

Dans le cadre de l'évaluation participative sur les impacts du changement climatique et sur la capacité d'adaptation des communautés rurales du Niger, les membres de 188 ménages de neuf villages (Baramaka, Fachi, Falki, Gassafa, Gourjia, Kore Haoussa, Maggia Dogaraoua, Sabara, Soumarana) ont été interviewés. Les informations ont été recueillies auprès des agriculteurs, par le biais d'une enquête, afin d'évaluer leur niveau de résilience face aux effets du changement climatique et les risques et vulnérabilités y étant associés.

Les résultats préliminaires soulignent que les changements climatiques ont nui aux activités des petits exploitants au cours de la dernière décennie, affectant leurs moyens de subsistance. En effet, 70% d'entre eux ont observé des changements dans les précipitations, y compris le début de la saison des pluies retardé et l'augmentation de la variabilité des précipitations, impactant sur le calendrier des cultures et des récoltes des petits producteurs. L'invasion acridienne est également reconnue comme l'une des principales conséquences du changement climatique qui endommage les cultures.

De plus, l'accès aux prévisions météorologiques est essentiel pour améliorer la capacité des producteurs à réagir en temps opportun aux perturbations et aux changements climatiques. Il semble que les écoles pratiques d'agriculture jouent un rôle important dans la fourniture de ce type d’informations, en particulier dans les zones où les systèmes d'information traditionnels, comme les radios et les agents de vulgarisation, sont limités.

Les petits exploitants du Niger utilisent couramment plusieurs pratiques durables pour prévenir et inverser la dégradation des terres et l'infertilité des sols tout en augmentant leur productivité. La plupart de ces pratiques permettent également la rétention d'eau dans le sol, comme l'incorporation d'engrais dans le sol, la rotation des cultures et la culture intercalaire. Au contraire, moins de la moitié des agriculteurs interrogés utilisent des pratiques de conservation de l'eau, comme des fossés de rétention d’eau et l'arrosage des cultures à des moments stratégiques de la journée, tôt le matin ou tard le soir.

Bien que 64% des répondants aient un système d'irrigation en place, seulement 55% d'entre eux disposent d'une infrastructure qui fournisse à leurs cultures un approvisionnement régulier en eau.

La résilience climatique des agriculteurs semble assez élevée au Niger, ils déclarent en effet de posséder une certaine capacité et connaissance pour faire face aux chocs inattendus et à la variabilité climatique. Néanmoins, il reste nécessaire de renforcer leur capacité d'adaptation au changement climatique, par exemple, en adoptant des pratiques visant à préserver la quantité et la qualité de l'eau afin d’approvisionner les ménages et les activités agricoles en général.

L'accès et l'utilisation des engrais sont considérés comme la principale priorité des petits exploitants pour assurer la sécurité alimentaire et leurs revenus. L'accès à l'eau est également considéré comme primordial, car les sources en eau sont souvent insuffisantes et inadéquates. Les systèmes d'irrigation et les infrastructures apparaissent également comme l'une des préoccupations des agriculteurs afin d'assurer un revenu suffisant à leurs ménages.

Les résultats finaux de l'évaluation de la vulnérabilité seront bientôt disponibles sur le site Web.