Des experts de la pêche en Afrique acquièrent des compétences pour animer des formations sur l'approche écosystémique des pêches
Participants à Maputo, Mozambique en août 2022. © FAO/Matthieu Bernardon
L'océan fournit des aliments et une sécurité d'emploi à des millions de personnes dans le monde. Pourtant, des menaces comme le changement climatique, la pollution et la surpêche mettent en péril l'avenir de l'océan et des personnes qui en dépendent.
L'un des moyens d'améliorer la santé des océans est l'approche écosystémique des pêches (AEP), une approche de gestion holistique et fondée sur les risques, promue par le Programme EAF-Nansen et considérée par la FAO comme le principal cadre pour parvenir à une pêche durable. Elle prend en considération les dimensions écologiques, humaines et sociales de la durabilité et vise à concilier un ensemble plus large d'objectifs de durabilité techniques, politiques et de gouvernance d'une manière plus participative et adaptative.
«Les systèmes de gestion durable des pêches sont essentiels pour reconstituer les stocks de poissons, augmenter les prises et restaurer les écosystèmes dans un état sain et productif tout en gérant les ressources exploitées dans les limites de l'écosystème», a déclaré Merete Tandstad, la coordinatrice du Programme EAF-Nansen.
Afin de promouvoir l'AEP dans le cadre des efforts régionaux et nationaux des pays partenaires, le Programme EAF-Nansen a élaboré un cours de formation destiné aux experts techniques ayant une formation dans le domaine de la pêche et une expérience dans des domaines liés à la recherche ou à la gestion des pêches ou à la gouvernance des océans.
Conçu pour donner un aperçu des principes de l'AEP et du processus d'élaboration des plans de gestion des pêches ainsi que des outils tels que l'outil de suivi de la mise en œuvre de l'AEP, l'objectif est que les participants acquièrent les compétences nécessaires pour encadrer de futurs cours de formation sur l'AEP et développer la capacité des institutions de gestion des pêches à gérer durablement les pêches.
«En tant que scientifiques et gestionnaires de la pêche, nous avons tous fini par admettre que la gestion des pêcheries nécessite une approche multidimensionnelle qui prend en compte tous les éléments d'une pêcherie», a déclaré Gladys B.M. Okemwa, chercheuse dans le domaine de la pêche et de la conservation à l'Institut de recherche maritime et halieutique du Kenya, qui a participé à la dernière formation à l'Université Éduardo Mondlane de Maputo, au Mozambique, avec 24 experts du Kenya, de Madagascar, d'Angola, du Mozambique, de Namibie et de Tanzanie.
Lors du cours réalisé à Maputo, les participants ont suivi des cours magistraux, discuté et préparé des présentations sur des sujets liés à l'AEP en utilisant des études de cas de leur pays, tels que la pêche à la crevette au Mozambique et à Madagascar, la pêche à la crevette au Kenya, et la pêche aux petits pélagiques en Tanzanie et en Angola. Cela a permis des échanges d'expériences sur la gestion de la pêche dans le cadre de l'AEP entre les six pays présents.
«Pour moi, la formation sur l'outil de suivi de la mise en œuvre de l'AEP était particulièrement intéressante et opportune, car elle est essentielle pour nous aider à suivre nos pêcheries d'une manière standardisée et objective. Je suis impatiente d'appliquer les connaissances acquises et de former mes collègues», a déclaré Gladys B.M. Okemwa.
Deborah Catena et Matthieu Bernardon, tous deux experts en pêche du Programme EAF-Nansen, ont fait partie des animateurs du cours avec Maria Ascenção Ribeiro Pinto, une experte en pêche du Mozambique.
Cette formation des formateurs de l'AEP aura un impact à long terme sur le processus de gestion de la pêche, a expliqué Matthieu Bernardon. «En disposant des meilleures connaissances disponibles, le développement des capacités pourra se poursuivre lorsque les formateurs retourneront dans leur pays. C'est là qu'ils transmettront leurs connaissances à leurs collègues chercheurs, aux gestionnaires des pêches et aux autres parties prenantes», a-t-il ajouté.
Prochaines étapes
La collaboration entre le Programme EAF-Nansen et l'Université Éduardo Mondlane pour la formation des formateurs a été un succès, en partie grâce à la participation de la formatrice mozambicaine Maria Ascenção Ribeiro Pinto qui a apporté une expérience pratique de la planification de la gestion des pêches, expérience qui a été bien accueillie par les autres participants. La diversité du groupe de participants est un autre aspect positif, car elle a permis d'envisager diverses perspectives et des collaborations pour le développement des capacités en matière d'AEP.
Dans une prochaine étape, l'Université d'Éduardo Mondlane travaillera avec le Programme EAF-Nansen pour examiner la possibilité de développer un module spécifique et permanent sur l'AEP dans le programme d'études de l'Université, et d'explorer s'il peut être reproduit dans d'autres domaines.
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