EAF-Nansen Programme

Evaluation des pêcheries prioritaires du Golfe de Guinée à l’aide de l’outil de suivi de mise en œuvre de l'AEP

02/06/2023

29 mai au 02 juin 2023, Accra, Ghana – Pendant 5 jours, les représentants des organisations, administrations, scientifiques, chercheurs et acteurs des pêcheries des pays membres du Comité des Pêches du Centre Ouest du Golfe de Guinée (CPCO), (Benin, Cote d’Ivoire, Ghana, Libéria, Nigéria, Togo) ont passé en revue et évalué les pêches prioritaires dans la région en appliquant l'outil de suivi de la mise en œuvre de l'EAF (EAF IMT) aux données de leurs pays respectifs. 

L’outil de suivi de la mise en œuvre de l’AEP (EAF IMT) est structuré autour de trois composantes principales : le bien être écologique, le bien être humain et la capacité de réussite.  Il peut être utilisé par les pays dans les processus de planification stratégique et opérationnelle de chacune de leurs pêcheries pour déterminer où ils réalisent des progrès acceptables et où il subsiste des lacunes et des difficultés à combler. 

L'EAF IMT est également un outil d'aide à la décision et de planification dans le processus de gestion des pêches. Il n’est pas un outil de « jugement », bien qu’il soit conçu pour générer des scores. Le résultat le plus précieux de son application est la discussion que le processus de notation génère et la discipline requise pour justifier clairement chacun des scores. 

Ce groupe de travail régional a été organisé par le programme EAF-Nansen et le CPCO pour promouvoir l'approche écosystémique des pêches et appuyer les institutions de gestion des pêches à gérer les pêches de manière durable. 

Les participants reconnaissent l’importance de l’outil de suivi de la mise en oeuvre de l’AEP (EAF IMT) pour améliorer les pêcheries au niveau de chaque pays. L’objectif de cette activité est d’aider les administrations et les acteurs de la pêche à apprécier l’efficacité de leurs actions et réformes sous l’angle du bien être écologique, le bien être humain et la capacité de réussite des mesures.   

Alain Kodjo, Administrateur de Programme de Pêche au Ministère en charge de la Pêche en Côte d’Ivoire et point focal FAO-EAF-Nansen Programme en Côte d’Ivoire, a dit : « Cet outil permet d’établir une situation de référence. Il nous permettra d’évaluer à mi-parcours, les résultats obtenus sur le terrain car il prend en compte toutes les composantes de l’approche écosystémique. C’est donc un outil important pour la gouvernance car on ne peut pas gérer sans s’auto-évaluer. Pour s’inscrire dans le cycle de la gestion des pêches, quand nous adoptons un plan de gestion avec la participation de tous et des objectifs clairs, nous devons régulièrement évaluer pour apprécier les progrès. C’est donc une très bonne approche pour inscrire la gestion de nos pêcheries dans la durabilité ». 

Williams Akonbi, Chief Research Officer du Nigeria Institute for Oceanographic and Marine Research, a dit : “L'outil de suivi de la mise en œuvre de l'AEP est très important et utile pour la gestion des pêcheries si la procédure est respectée. Nous l'avons utilisé avec succès pour le développement du plan de gestion de la pêche industrielle au Nigeria. L'essentiel est que, lors de l'élaboration d'un plan de gestion, toutes les parties prenantes soient impliquées et qu’elles participent à l'ensemble du processus. En fin de compte, les meilleures informations disponibles seront rassemblées par chaque participant ou partie prenante et le plan de gestion qui en résultera sera le fruit du travail de chacun. L'utilisation de cet outil est très importante, car pour beaucoup d'entre nous, il s'agit d'un outil de renforcement des capacités, qui nous permettra, une fois de retour dans nos pays respectifs, de l'appliquer à nos activités. Car il donne un aperçu de la manière dont le processus est mené du début à la fin, et de la manière dont le processus de mise en œuvre peut être mené à bien. L'apprentissage de cet outil et sa mise en œuvre nous aideront à mieux gérer la pêche".  

Florent Degboe,le Secrétaire Général de la Fédération des Pêcheurs marins et artisans du Bénin a affirmé, a dit : « Le programme  EAF-NANSEN nous a permis de prendre conscience de beaucoup de réalités écologiques et environnementales. Chez nous, grâce au projet « Senne de plage », nous avons compris la nécessite du repos biologique pour faciliter le renouvellement de la flore marine et l’immatriculation de nos barques pour organiser notre activité. Actuellement, nous sommes encore au début de l’application des différentes mesures. Il y a certes quelques petites résistances mais grâce aux séances de sensibilisation, les choses ont commencé par rentrer dans l’ordre. Et concernant l’utilisation de l’outil de suivi de la mise en œuvre de l'AEP pour lequel nous sommes formés, je pense qu’il pourra contribuer à mieux nous aider à évaluer et connaître sous peu les retombées pour les acteurs de la pêcherie et nos familles, des différentes mesures que nous sommes en train de mettre en œuvre. Grâce aux résultats qui seront obtenus, nous allons pouvoir mieux sensibiliser nos pairs à complètement adhérer aux réformes. »  

Le Programme EAF-Nansen  

Le Programme EAF-Nansen appuie les pays partenaires et les organisations régionales en Afrique et dans le golfe du Bengale afin d’améliorer leur capacité de gestion durable de leurs pêcheries et des autres usages de la mer ainsi que de leurs ressources côtières, grâce à la mise en œuvre de l’approche écosystémique des pêches (AEP), et de la prise en compte des impacts du climat et de la pollution.  

Le Programme est exécuté par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en étroite collaboration avec l’Institut de recherche marine (IMR) de Bergen, en Norvège, a débuté en 1975. Il est financé par l’Agence norvégienne de coopération pour le développement (Norad). 

Le Comité des Pêches pour le Centre-Ouest du Golfe de Guinée (CPCO) 

Le Comité des Pêches pour le Centre-Ouest du Golfe de Guinée (CPCO) facilite la coopération en matière de gestion des pêches entre les pays membres, à savoir : le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Libéria, le Nigéria et le Togo. Ayant en commun d’importants stocks halieutiques, ces pays ont identifié un besoin de coopération et de gestion partagée de ces ressources. 

L’objectif primordial du CPCO est de garantir le développement durable des ressources halieutiques dans sa zone d’intervention. De manière spécifique, il s’agit, entre autres, de reconstruire et maintenir des ressources halieutiques robustes par des réformes politiques, une planification réglementaire coopérative, une bonne gouvernance et des améliorations des institutions ; de développer et mettre en œuvre des cadres de gestion appropriés qui garantissent l’exploitation durable des ressources halieutiques, l’amélioration du commerce intrarégional et international du poisson et des produits de la pêche et l’obtention maximale de bénéfices économiques et sociaux de la pêche.