KORE - Plateforme de partage des connaissances sur la résilience

Les transferts monétaires pour renforcer les moyens de subsistance des ménages vulnérables et prévenir le travail des enfants au Burkina Faso

Promotion des activités génératrices de revenus dans les zones cotonnières
01/04/2024

En dépit des mesures prises tant au niveau international que national, le travail des enfants persiste au Burkina Faso. Les facteurs à l’origine de la prévalence du travail des enfants dans le pays sont nombreux et interconnectés de manière complexe. On compte des facteurs socio-économiques, socio-culturels et éducatifs ainsi que des facteurs liés aux crises socio-politiques, humanitaires et aux catastrophes.

Dans ce contexte, la FAO, en partenariat avec l'Organisation internationale du Travail, a mis en œuvre un programme de transferts monétaires conditionnels dans le cadre d'un projet intitulé «CLEAR Cotton: élimination du travail des enfants et du travail forcé dans les chaînes de valeur du coton, du textile et de l’habillement» financé par l’Union européenne pour la période allant de mai 2019 à janvier 2023.

Cette fiche de pratique prometteuse décrit la conception, la mise en œuvre et les enseignements tirés du projet, fondé sur l’utilisation des transferts monétaires comme modalité d’assistance associée à la sensibilisation sur le travail des enfants et à la facilitation de l’accès des enfants au système éducatif, tout en contribuant à asseoir les bases d’un partenariat entre les secteurs de l’agriculture et de l’éducation et du secteur social.

POINTS CLÉS

  • Sur les transferts monétaires : L’utilisation des transferts monétaires comme modalité de soutien et d’assistance permet des interventions plus rapides et plus efficaces. L’octroi d'espèces garantit aux bénéficiaires une plus grande flexibilité pour acheter ce dont ils ont le plus besoin et pour investir dans des activités génératrices de revenus de leur choix. L’accès aux espèces renforce la responsabilisation des bénéficiaires à l'égard de tout ce qu'ils achètent ou mettent en place grâce aux transferts.
  • Sur le travail des enfants : Le travail des enfants se produit essentiellement dans le secteur de l'agriculture, qui représente 70 pourcents du travail des enfants dans le monde. Les interventions liées à la sensibilisation sur le travail des enfants dans l’agriculture ou visant à combattre ce fléau ont plus de chances d'obtenir des résultats à long terme lorsqu'elles sont associées à la mise à disposition de moyens permettant d'établir d'autres sources de revenus. Faciliter l’accès des enfants au système éducatif par exemple à travers des transferts d'argent conditionnés à l'intégration ou à la réintégration des enfants dans le système scolaire, contribue à leur développement et réduit les risques qu’ils recommencent à travailler . Cela contribue aussi à asseoir les bases d’un partenariat entre les secteurs de l’agriculture, de l’éducation et du secteur social.
  • Sur la localisation : L'implication des structures gouvernementales et des organisations de la société civile dans la gestion des transferts monétaires renforce les capacités programmatiques et opérationnelles des acteurs locaux et nationaux et permet une adoption plus large et une mise à l’échelle des programmes de protection sociale qui soutiennent les moyens de subsistance agricoles et l'autonomisation des femmes.
  • Sur le genre : L’intervention a montré que cibler exclusivement des femmes et les aider à développer d'autres sources de revenus contribue à améliorer leurs moyens de subsistance en leur permettant d'accéder à la connaissance par le biais de la formation, aux ressources financières et aux marchés. Cela leur permet également d'améliorer leur estime d’elles-mêmes et leur pouvoir de décision au sein de leur ménage. Les femmes bénéficiaires ont été sélectionnées à l'aide de la méthode d'analyse de l'économie du ménage. Des critères supplémentaires ont été pris en compte :
    • ménages dont les enfants travaillent dans la production de coton ;
    • ménages ayant retiré les enfants de la production de coton pour les inscrire dans le système éducatif alternatif grâce à la Stratégie de scolarisation accélérée/passerelle (SSAP), suite à l'opération de sensibilisation ;
    • les ménages ayant inscrit et maintenu les enfants dans le système éducatif conventionnel après la phase SSAP ;
    • Les femmes déjà engagées dans une activité génératrice de revenus.
     

No comments

Pour laisser vos commentaires, rejoignez la communauté KORE