Les réfugiés du Soudan du Sud retrouvent des moyens de subsistance dans la République Démocratique du Congo

La FAO aide les réfugiés et les communautés hôtes à retrouver leurs moyens de subsistance

Points clés

Depuis octobre 2016, la FAO fournit une aide humanitaire aux réfugiés soudanais du sud vivant dans la province du Haut-Uélé de la République Démocratique du Congo (RDC). Les réfugiés doivent souvent rejoindre des communautés dont les membres éprouvent déjà des difficultés à maintenir un niveau de vie convenable ou qui peinent à se procurer suffisamment de nourriture pour manger.

 La FAO collabore avec le Gouvernement de la République démocratique du Congo pour apporter un soutien aux réfugiés ainsi qu'à leurs communautés hôtes en vue de promouvoir des conditions de vie harmonieuses, de renforcer la résilience collective de ces communautés en les aidant à se prendre en charge et à assurer la sécurité alimentaire de leurs membres. La FAO a contribué à l’amélioration de la sécurité alimentaire de 2 000 ménages de réfugiés soudanais du sud et de 1 000 ménages hôtes. Jusqu'à présent, environ 15 000 personnes au total ont bénéficié de ce soutien, une attention particulière ayant été accordée aux ménages dirigés par des femmes.

Selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), près de 8 millions de personnes ont besoin d'une assistance et d’une protection humanitaires dans la République démocratique du Congo (RDC).  La RDC détient le plus grand nombre de personnes déplacées dans son propre pays en Afrique; 3,7 millions. Le pays compte actuellement un demi-million de réfugiés.* 

Le soutien aux réfugiés et aux communautés hôtes
Depuis 2016, l'autonomisation des réfugiés et le renforcement de la résilience des communautés hôtes sont au coeur des interventions stratégiques de la FAO. Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) a déclaré que 74 148 réfugiés du Soudan du Sud étaient enregistrés dans les provinces de l'Ituri et du Haut-Uélé. C'est ici que la FAO, avec l'appui du Fonds central d'intervention pour les urgences humanitaires (CERF), s’efforce de renforcer les moyens de subsistance de 2 000 ménages de réfugiés soudanais du sud et de 1 000 ménages hôtes – environ 15 000 personnes au total.

Les outils pour se nourrir eux-mêmes
En vue d'autonomiser les réfugiés soudanais du sud, la FAO a mis l'accent sur des activités agricoles et autres activités génératrices de revenus et a distribué 7 000 outils pour le labourage (houes, râteaux, arrosoirs, brouettes et pulvérisateurs) et 80 kg de semences de légumes (amarante, chou, tomate, gombo et aubergine). La FAO a fourni des chèvres à 545 ménages de réfugiés, afin d'améliorer leur accès aux protéines animales.

 Djeti Kaime est une réfugiée soudanaise du sud de 38 ans, femme chef de famille qui vit maintenant avec ses huit enfants à Doruma. Décrivant sa vie quotidienne avant le projet, elle a déclaré: «Je suis arrivée en RDC il y a environ deux ans. J'ai survécu uniquement grâce à l'aide des membres de la communauté locale qui me donnait du riz, des haricots, du manioc et des feuilles de manioc. Ce projet m’a beaucoup aidé car j’ai appris à cultiver des légumes.»

Le ménage de Kaime a également reçu une chèvre de la part de la FAO. «Grâce au soutien de la FAO, j’ai pu recommencer à élever des chèvres», a-t-elle déclaré.

En outre, afin de favoriser l’harmonie au sein des communautés hôtes et de faciliter l’accès à la terre, 1 000 familles hôtes ont reçu 1 000 houes et 15 tonnes de semences de qualité (de haricots, d’arachide et de maïs), et ont bénéficié de conseils en matière de bonnes pratiques agricoles et d’un appui technique pour développer des planches de semis. La FAO a également dispensé aux réfugiés et aux  membres de la communauté hôte des formations sur la nutrition et sur les modes de vie sains.

Le projet a eu recours à des transferts monétaires pour faciliter l'accès aux marchandises et améliorer les moyens de subsistance. Grâce à la distribution directe d’argent et de coupons (en échange de biens et de services), les bénéficiaires ont été en mesure d’investir dans l’éducation de leurs enfants, dans les soins de santé et de financer de petites entreprises commerciales.

 «L'argent que j'ai reçu m'a permis d'acheter des chaussures ainsi que de la nourriture pour mes enfants. J'ai également pu démarrer une petite entreprise de fabrication de sucre et de savon» explique Kai

Vers l'autosuffisance
L'objectif est de permettre aux réfugiés soudanais de devenir auto-suffisants avant la fin de la prochaine campagne, qui a débuté à la mi-juillet 2017.  Kaime commence petit à petit à entrevoir un meilleur avenir pour elle: 

 «Si tout va bien, j'espère devenir une productrice d’amarante, de tomates et d’aubergines. Grâce à la vente de mes légumes, je pourrai peut-être même lancer un commerce de farine de riz et de manioc.»

 Fournir de l’argent (programmes argent contre travail et transferts monétaires assortis de conditions) aux populations rurales et aux réfugiés leur permet de répondre à leurs besoins immédiats (nourriture, eau, etc.) en attendant leurs récoltes.  Cela leur permet également de diversifier leurs moyens de subsistance et de développer des activités alternatives génératrices de revenus.

En renforçant les moyens d'existence, la FAO participe à l’autonomisation des réfugiés et des communautés hôtes afin qu’ils soient en mesure de subvenir à leurs propres besoins. 

* On appelle personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays, les personnes qui sont forcées de se déplacer dans une autre partie de leur propre pays en raison dun conflit, dun manque de ressources ou d'autres problèmes. Les personnes qui doivent quitter leur propre pays et aller dans un nouveau pays en raison de ces types de problèmes sont appelées des réfugiés.

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