Afghanistan: promouvoir la production locale, la création de revenus et la revitalisation des marchés ruraux

Rome – L’annonce par les États-Unis d’Amérique de l’octroi d’une nouvelle aide financière de 80 millions d’USD constitue un pas en avant important pour les activités que l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) mène en Afghanistan en vue de soutenir les agriculteurs – et le secteur agricole dans son ensemble –, qui peinent à assurer les activités de production alimentaire, à renforcer la résilience et à garantir la sécurité alimentaire face à une sécheresse persistante et à une profonde crise économique.

La contribution sur cinq ans de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) vient appuyer une série d’interventions ambitieuses et urgentes qui permettent à la fois de répondre aux besoins immédiats des agriculteurs et de promouvoir des moyens de subsistance plus sains, mieux adaptés au climat et plus résilients en favorisant la production d’aliments nutritifs, en soutenant le développement de pratiques agricoles écologiquement viables et intelligentes face au climat et en encourageant l’adoption de ces nouvelles pratiques par les ménages pour les aider à diversifier leurs sources de revenus. Toutes ces activités contribueront à stimuler la production alimentaire locale, à créer des emplois et des revenus et à redynamiser les marchés ruraux locaux en difficulté.

«L’agriculture est le pilier de l’économie, des moyens de subsistance, de la production alimentaire et de la sécurité alimentaire en Afghanistan. Près de la moitié de la population du pays est en situation d’insécurité alimentaire aiguë – et souffre donc de la faim au quotidien –, et cette proportion dépasse les 70 pour cent dans de nombreuses régions rurales. Grâce à l’aide généreuse de l’USAID, les agriculteurs afghans vont pouvoir commencer à se projeter au-delà de la crise actuelle et à se relever peu à peu», a déclaré Richard Trenchard, Représentant de la FAO en Afghanistan.

La FAO déploie actuellement un programme humanitaire d’une ampleur sans précédent, qui permettra de protéger les moyens de subsistance ruraux dans un pays qui continue de subir les effets d’une sécheresse persistante et d’une crise économique extrêmement grave. Cette année, le programme viendra en aide à plus de 9 millions de personnes dans l’ensemble des 34 provinces afghanes.

Renforcer les moyens de subsistance

Le nouveau financement octroyé par l’USAID sera investi dans huit provinces du pays – Nimroz, Ghor, Daykundi, Jawzjan, Badakhstan, Nuristan, Paktika et Prawan – qui sont toutes considérées comme étant en situation d’insécurité alimentaire aiguë selon la dernière évaluation du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC).

Les principaux résultats attendus des interventions qui seront menées sont les suivants: renforcement de la production et de la transformation d’aliments nutritifs; amélioration de la résilience économique des petits exploitants face aux chocs grâce à la diversification des sources de revenus possibles en milieu rural; augmentation de la disponibilité de semences de qualité et d’autres intrants agricoles, conjuguée à la fourniture de services de vulgarisation; et déploiement d’une approche de communication interactive pour aider la population locale à améliorer ses pratiques en matière de récolte, de transformation des aliments et de stockage. Les interventions prévues auront également d’importantes retombées positives sur le plan environnemental puisqu’elles favoriseront le boisement, le développement de pâturages adaptés à l’évolution du climat, la gestion des berges et la réduction de l’érosion des sols.

Les projets ont par ailleurs été conçus pour aider les femmes à prendre part à des activités rémunératrices dans des secteurs comme la mise en conserve, le salage et le séchage des aliments, qui peuvent être reliés aux marchés locaux, régionaux et nationaux, ainsi que dans d’autres secteurs, tels que l’apiculture, la production en pépinière, l’élevage de volaille et la culture de champignons. Dans le cadre de ces projets, les intervenants ont souvent recours aux champs-écoles des producteurs et distribuent des kits pour la culture de blé, de soja, de pois chiches, de soja vert et de légumes, notamment d’oignons, de courges et de choux-fleurs, ainsi que des engrais et des outils servant à la culture, puis à la commercialisation des produits.

La FAO s’attachera également à encourager, voire à créer des groupes de producteurs – en veillant à faire participer les jeunes – afin d’instaurer des liens plus étroits avec les marchés locaux et de faciliter l’accès au microfinancement. Ces initiatives ciblent divers produits, notamment les produits laitiers, le bétail et les cultures, et visent d’une part à mettre à la disposition des agriculteurs divers outils, tels que des équipements d’entreposage frigorifique à consommation énergétique nulle, des micro-séchoirs solaires et des équipements pour la collecte et la manipulation du lait en toute sécurité, et d’autre part à développer les infrastructures de marché qui font défaut.