COP15 à Kunming: la conservation de la biodiversité doit absolument passer par la transformation des systèmes agroalimentaires

Rome – Pour le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), M. Qu Dongyu, qui est intervenu mardi lors d’une table ronde de haut niveau, enrayer l’appauvrissement de la biodiversité, réduire les émissions de gaz à effet de serre, améliorer l’adaptation, renforcer la résilience et accroître la productivité sont autant d’objectifs à atteindre absolument pour faire reculer la pauvreté et la faim. 

«Pour réaliser notre ambition collective, celle de bâtir un avenir commun pour la vie sur Terre, nous devons viser une coexistence harmonieuse entre les humains et la nature», a déclaré le Directeur général à la séance d’ouverture de la quinzième Conférence des Parties (COP15) à la Convention sur la diversité biologique (CDB). 

«La COP15 est une étape importante de cette démarche», a-t-il ajouté pendant le débat, qui avait pour thème «civilisation écologique: bâtir un avenir commun pour toutes les formes de vie sur Terre». 
Les participants à la COP15, qui se déroule à Kunming (Chine), se réunissent à la fois en ligne et en personne afin d’établir les bases des échanges internationaux sur la biodiversité pour la décennie à venir.

M. Qu Dongyu a participé à un groupe de discussion avec d’autres hauts responsables du système des Nations Unies. Plus tôt dans les débats, le Président chinois, M. Xi Jinping, avait annoncé un plan ambitieux concernant la création de parcs naturels et de zones protégées et l’établissement d’un fonds de Kunming pour la biodiversité d’un montant de 1,5 milliard de yuans (230 millions d’USD), initiatives devant favoriser la mise en œuvre d’un nouveau cadre pour la protection de la nature pendant cette décennie. Il a invité d’autres pays à apporter leur pierre à l’édifice. 

La mobilisation des ressources est au centre des discussions entre les délégués. «Les mots, et même les objectifs, ne suffisent pas», a affirmé la Secrétaire exécutive de la CDB, Mme Elizabeth Maruma Mrema. 

Le Directeur général de la FAO a fait observer qu’une «civilisation écologique» devait aspirer à un développement écologique, économique et social durable et à rendre possible la transformation des systèmes agroalimentaires mondiaux, avant d’ajouter – citant l’exemple des pratiques d’agroforesterie – que la restauration des écosystèmes dégradés pouvait faire avancer la concrétisation de plusieurs objectifs liés au développement durable, tels que l’atténuation du changement climatique et l’adaptation à ses effets, le renforcement de la sécurité alimentaire et le développement économique local.

M. Qu Dongyu a affirmé que la transformation des systèmes agroalimentaires devait être un domaine d’action prioritaire et qu’elle se trouvait au cœur du Cadre stratégique de la FAO pour 2022-2031, qui doit permettre à l’Organisation de relever les défis actuels que sont, par exemple, l’insécurité alimentaire, les catastrophes naturelles et les inégalités rurales. 

Prochaines étapes

Les participants à la COP15 rédigeront des conclusions au début de l’année prochaine, et le Directeur général a déclaré que la FAO serait «prête et mobilisée pour participer aux efforts de mise en œuvre aux côtés de ses Membres et partenaires». 

Il a souligné que l’Organisation entendait se servir de quatre accélérateurs – technologies, innovation, données et renforcement de la gouvernance, du capital humain et des institutions – pour aider ses Membres à «produire plus avec moins». «Nous voulons des systèmes agroalimentaires plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables pour toutes les populations», a-t-il ajouté. 

En juillet 2021, la FAO et le Secrétariat de la CDB ont tenu ensemble un Dialogue mondial sur le rôle de l’alimentation et de l’agriculture dans le Cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020 au cours duquel des ministres, des scientifiques, des agriculteurs familiaux et des représentants du secteur privé et de la société civile ont cherché et mis en évidence des moyens de faire se développer les pratiques respectueuses de la biodiversité dans tous les secteurs de l’agriculture, notamment grâce à des politiques et à des marchés propices.