Le Directeur général exhorte tous les membres de la FAO à combattre les causes de la migration forcée

Lors de la Conférence internationale sur le développement et la migration organisée par l’Italie, M. Qu Dongyu appelle l’attention sur l’importance cruciale que revêtent les systèmes agroalimentaires durables et résilients et les moyens d’existence ruraux

Le Directeur général de la FAO, QU Dongyu, s'adresse à la Conférence internationale sur le développement et la migration à Rome.

©FAO/Giuseppe Carotenuto

23/07/2023
Rome – La migration peut jouer un rôle moteur en faveur du développement, mais il est nécessaire de resserrer la collaboration internationale à cet égard, a déclaré aujourd’hui M. Qu Dongyu, Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) lors de la Conférence internationale sur le développement et la migration, tenue à Rome.  
 
«La migration devrait être un choix, et non une décision motivée par la faim, la pauvreté, les conflits ou les phénomènes météorologiques extrêmes», a-t-il affirmé, notant qu’une large part des migrants sont originaires de zones rurales où les moyens de subsistance sont insuffisants et contraints. «Nous devons nous efforcer collectivement d’atténuer les pressions qui forcent certains à émigrer», a indiqué M. Qu à l’intention des participants à la Conférence, organisée à l’initiative de la Première Ministre italienne, Mme Giorgia Meloni, en vue de s’attaquer aux causes profondes des tendances en matière de migration.  
 
Le Directeur général de la FAO a encouragé les membres de l’Organisation à adopter des politiques innovantes propres à lutter contre les phénomènes conduisant à l’émigration et a fait remarquer que la FAO accueillait favorablement et était disposée à appuyer le «processus de Rome» proposé par l’Italie, consistant à élaborer et à mettre en œuvre un plan quinquennal visant à stimuler la croissance, les investissements et le développement durable dans les pays où la tendance à l’émigration est la plus forte.  
 
Il a également souligné qu’il convenait d’accorder la priorité à la transformation des systèmes agroalimentaires et au développement rural, et que les partenariats avaient un rôle crucial à jouer.  
 
«Soyons solidaires des personnes les plus vulnérables afin de leur offrir un meilleur avenir et de meilleures conditions de vie, et veillons à ce que personne ne soit laissé de côté», a-t-il déclaré.  
 
La Conférence s’est déroulée à la veille du Bilan 2 ans après le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, qui doit se tenir au siège de la FAO à Rome du 24 au 26 juillet. Cette manifestation de haut niveau vise à accompagner les pays sur la voie de la mise en place de systèmes agroalimentaires durables et résilients, le but étant d’améliorer les moyens d’existence, d’assurer la sécurité alimentaire et la nutrition de tous, de créer des emplois décents et d’aider les pauvres des zones rurales ainsi que les personnes tributaires de l’agriculture, du pastoralisme et de la pêche à s’adapter aux problèmes contemporains.  
 
Dynamiques migratoires 
 
M. Qu a déclaré que si les déplacements forcés devaient être combattus, il n’en restait pas moins que les migrants apportaient d’«immenses contributions» aux pays hôtes et devraient être envisagés sous un jour positif, notant en outre que la plupart des migrants se déplaçaient à l’intérieur de leur propre région.  
 
«Une migration bien gérée peut constituer un moteur de croissance économique durable» car les migrants peuvent représenter une solution dans les régions touchées par des problèmes tels que les pénuries de main d’œuvre, le vieillissement de la population et le manque de personnel qualifié dans certains secteurs, notamment l’agriculture, a-t-il indiqué. «Ils peuvent être des agents du changement, amenant avec eux des idées et des capacités d’innovation, grâce à des connaissances nouvelles ou à des savoirs traditionnels». 
 
La migration forcée pose de multiples problèmes, en particulier étant donné que les personnes les plus vulnérables n’ont généralement pas d’autre choix.  
 
De nombreux projets de la FAO consistent à offrir un soutien aux personnes qui ont été contraintes de se déplacer. Ceux-ci visent à aider les migrants et les personnes déplacées à l’intérieur de leur pays à participer aux systèmes agroalimentaires et à bénéficier de moyens de subsistance agricoles, ce qui nécessite d’avoir accès à des terres et à des moyens matériels dans les communautés d’accueil.  
 
La FAO collabore également étroitement avec des partenaires nationaux et locaux afin de former des jeunes et des migrants de retour sur leur lieu d’origine dans des pays tels que la Tunisie, l’Éthiopie, le Kenya, Madagascar, le Sénégal et l’Ouganda. En outre, l’Organisation collabore avec des partenaires des Nations Unies pour faciliter le retour et la réintégration de réfugiés et de personnes déplacées à l’intérieur de leur pays originaires du Mali, de Somalie et de République centrafricaine. 
 
Dans le cadre de l’ambitieuse initiative «Grande muraille verte du Sahara» menée en Afrique, par exemple, la FAO contribue à lutter contre les causes de l’émigration au Sahel, en Afrique du Nord et dans la Corne de l’Afrique en restaurant les terres dégradées et en créant des moyens d’existence durables et résilients face au changement climatique, a noté le Directeur général.  
 
La FAO collabore également avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest en vue de l’élaboration de cadres de protection sociale qui bénéficient aussi bien aux migrants qu’à leurs communautés d’accueil et d’origine.  
 
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