La pêche et l’aquaculture revêtent une importance capitale en matière d’alimentation, de nutrition et d’emploi dans le monde, déclare le Directeur général de la FAO

Le Comité des pêches de la FAO entame sa session en mettant l’accent sur la transformation des systèmes alimentaires aquatiques au service de la concrétisation des objectifs de développement durable.

© FAO/Alexander Joe

La pêche et l’aquaculture jouent un rôle de plus en plus important en matière d’alimentation, de nutrition et d’emploi dans le monde

©FAO/Alexander Joe

05/09/2022

Rome – L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a déclaré aujourd’hui que les secteurs de la pêche et de l’aquaculture avaient la capacité de contribuer davantage à l’amélioration de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde mais qu’il fallait redoubler d’efforts pour faire en sorte que leur développement se poursuive de façon efficace, inclusive et durable, et que les petits pêcheurs et aquaculteurs avaient un rôle fondamental à jouer dans ce contexte.

Le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, a ouvert la trente-cinquième session du Comité des pêches, seul organe intergouvernemental mondial qui formule des recommandations et des orientations relatives aux politiques à l’intention des États, des organes régionaux des pêches, des organisations de la société civile ainsi que des acteurs du secteur privé et de la communauté internationale.

«Aujourd’hui, plus que jamais, alors que nous faisons face à de nombreux défis au niveau mondial, la pêche et l’aquaculture jouent un rôle de plus en plus important en matière d’alimentation, de nutrition et d’emploi dans le monde», a déclaré M. Qu Dongyu, avant d’ajouter: «Nos précieuses ressources aquatiques doivent être gérées et utilisées de manière responsable et viable, à l’aide des meilleures données scientifiques disponibles» dans le cadre de ce que la FAO appelle la transformation bleue.

Le Comité des pêches se réunira toute la semaine (5-9 septembre) et réfléchira aux moyens de concrétiser les objectifs suivants: assurer une croissance durable et équitable de l’aquaculture à l’échelle mondiale, améliorer la gestion de la pêche et intensifier les efforts menés pour venir à bout de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, préserver la biodiversité et développer durablement la pêche et l’aquaculture dans le contexte du changement climatique.

M. Peter Thomson, Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour l’océan, et M. Rafael Grossi, Directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique, avec laquelle la FAO entretient une solide collaboration, se sont adressés aux participants à l’ouverture de la session.

Mise en œuvre du Code de conduite

Les membres débattront également de l’application du Code de conduite pour une pêche responsable, outil capital qui guide depuis plus de 25 ans l’action en faveur d’une pêche et d’une aquaculture durables à l’échelle mondiale.

Pour continuer à faire avancer sa mise en œuvre, le Comité demandera aux pays d’approuver les toutes premières Directives d’application volontaire relatives au transbordement, nouvel outil où membres et organisations trouveront des normes essentielles à reprendre dans leurs politiques et règlements. 

La réglementation, le suivi et le contrôle des transbordements favorisent une pêche durable. L’objectif est de remédier aux failles qui permettent que des poissons issus de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée soient transférés d’un navire à un autre sans autorisation et arrivent sur le marché.

On apprend dans l’édition 2022 du rapport phare de la FAO sur La Situation mondiale des pêches et de l’aquaculture que le secteur de l’aquaculture a connu une croissance spectaculaire, laquelle devrait se poursuivre sous l’effet de la demande des consommateurs. La croissance du secteur, en particulier en Asie, a porté la production totale des secteurs de la pêche et de l’aquaculture au niveau record de 214 millions de tonnes en 2020.

La consommation mondiale de produits alimentaires d’origine aquatique (à l’exclusion des algues) a augmenté de 3,0 pour cent par an en moyenne à partir de 1961, pour atteindre 20,2 kg par habitant, soit plus de deux fois la consommation enregistrée dans les années 1960.

La FAO est déterminée à concrétiser la «transformation bleue», initiative visionnaire devant permettre de relever le double défi de la sécurité alimentaire et de la viabilité écologique ainsi que de parvenir à une situation équitable et à l’égalité des genres. La trente-cinquième session du Comité des pêches sera l’occasion de poursuivre les échanges à ce sujet en tenant compte de la promotion de politiques et de pratiques respectueuses de l’environnement ainsi que de l’innovation technologique.

M. Qu Dongyu a également annoncé la publication du premier livre de recettes de la FAO consacré au poisson, fruit d’une initiative qu’il a prise à la dernière session du Comité, où les Membres et le personnel de la FAO avaient été invités à parler de la place qu’occupait le poisson dans leur quotidien. On y trouve des recettes des quatre coins du monde, parfois de chefs renommés, ainsi que des informations techniques de la FAO sur l’écologie, la durabilité et la teneur en nutriments du poisson utilisé dans les différentes préparations.  

Pêche et aquaculture artisanales

Une manifestation de haut niveau s’est également tenue aujourd’hui, en l’honneur de l’Année internationale de la pêche et de l’aquaculture artisanales, l’occasion pour les participants d’échanger au sujet de la contribution essentielle des petits pêcheurs et aquaculteurs aux conditions de vie et aux moyens d’existence de communautés entières dans le monde, en particulier dans les pays en développement.

«Nous pouvons tous en faire plus, et nous devons continuer à écouter les petits pêcheurs, aquaculteurs et travailleurs de la pêche et rester attentifs à leurs besoins», a déclaré M. Qu Dongyu lors de son discours d’ouverture, rendant hommage aux «femmes, hommes, jeunes, peuples autochtones et communautés rurales qui sont la clé de voûte des sous-secteurs de la pêche et de l’aquaculture artisanales. Nous sommes réunis aujourd’hui pour saluer et soutenir ce mode de vie traditionnel, mais aussi évolutif et innovant, et le préserver pour les générations futures.»

M. Qu Dongyu a souligné qu’il était important d’élaborer des plans et des stratégies de portée nationale pour soutenir la pêche et l’aquaculture artisanales en s’appuyant sur des outils reconnus tels que les Directives volontaires visant à assurer la durabilité de la pêche artisanale dans le contexte de la sécurité alimentaire et de l’éradication de la pauvreté.

Parmi les intervenants de la manifestation tenue à l’occasion de l’Année internationale de la pêche et de l’aquaculture artisanales figuraient: M. Sakti Wahyu Trenggono, Ministre des affaires maritimes et de la pêche de l’Indonésie, M. Tsimanaoraty Paubert Mahatante, Ministre de la pêche et de l’économie bleue de Madagascar, M. Jorge Luis Prado Palomino, Ministre de la production du Pérou, M. Abdulrahman Al-Fadley, Ministre de l’environnement, de l’eau et de l’agriculture de l’Arabie saoudite, Mme Alicia Villauriz, Secrétaire générale des pêches de l’Espagne, Mme Maxine Burkett, Sous-Secrétaire adjointe chargée des océans, de la pêche et des zones polaires du Département d’État des États-Unis d’Amérique, et Mme Margaret Nakato, lauréate 2020-2021 de la Médaille Margarita Lizárraga et membre du Groupe de travail sur la pêche du Comité international de planification pour la souveraineté alimentaire, qui représente des millions de petits pêcheurs et aquaculteurs dans le monde.

 

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