La sécurité alimentaire et la sécurité en eau sont indissociables

Le Directeur général de la FAO a prononcé une allocution à la présentation du rapport coordonné par l’OMM intitulé «Situation des services climatologiques 2021: l’eau»

FAO/Khaled Desouki

La ferme de Hoda Elsewefi au Caire, Égypte

©FAO/Khaled Desouki

05/10/2021
Rome- La sécurité alimentaire ne peut être garantie que si elle s’accompagne de la sécurité en eau, a déclaré aujourd’hui M. Qu Dongyu, Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO); il a préconisé des mesures proactives pour améliorer tout à la fois la gestion intégrée de l’eau, la qualité de vie et les sources de revenus. Le Directeur général a pris la parole lors d’une présentation de haut-niveau du rapport «Situation des services climatologiques 2021: l’eau», qui a été coordonné par l’Organisation météorologique mondiale (OMM), et auquel ont contribué des spécialistes de la FAO.

Cette nouvelle étude s’intéresse aux progrès réalisés par les pays dans l’utilisation des services climatologiques pour résoudre les défis liés à l’eau. Elle met en évidence les lacunes qui subsistent dans la mobilisation des utilisateurs, les prévisions, les réseaux d’observation et la collecte de données.

«La production de denrées alimentaires de base dans nombre de pays reposant sur l’agroalimentaire demeure largement alimentée par les eaux pluviales et précaire face aux fluctuations liées à la variabilité du climat et des conditions météorologiques», a déclaré le Directeur général, ajoutant que la pandémie de covid 19 a accru les vulnérabilités, notamment dans les milieux ruraux. 

La FAO estime qu’un niveau élevé à très élevé de pénurie d’eau ou de rareté de l’eau touche actuellement quelque 3,2 milliards de personnes vivant en milieu rural, et un sixième de la population mondiale vit dans des régions agricoles gravement touchées par des contraintes hydriques. En outre, plus de 170 millions d’hectares, soit plus de 60 pour cent des terres cultivées irriguées, sont soumis à un stress hydrique élevé.

Évoquant les effets négatifs que la rareté de l’eau et les inondations produisent sur la sécurité alimentaire en milieu rural et sur les conditions socioéconomiques, le Directeur général a rappelé l’importance des stratégies efficaces de gestion de l’eau pour adapter les systèmes agroalimentaires aux phénomènes hydroclimatologiques extrêmes. Il a salué le rapport pour ses recommandations claires visant à améliorer la mise en place et l’efficacité des services climatologiques destinés au secteur de l’eau dans le monde.

Au cours de son allocution, M. Qu Dongyu a cité trois principaux facteurs qui contribueront à améliorer les performances des systèmes aquatiques face à la crise climatique, à savoir une meilleure gestion de l’eau, des politiques et des capacités institutionnelles, et une hausse des investissements dans la gestion intégrée des ressources en eau, en particulier dans les petits États insulaires en développement et les pays les moins avancés.
Le Directeur général a également souligné la nécessité de combler les déficits de connaissances pour les services climatologiques à destination du secteur de l’eau.

En conclusion, M. Qu Dongyu a réaffirmé la volonté de la FAO d’accroître sa collaboration avec l’OMM et d’autres partenaires pour renforcer la résilience des populations rurales afin d’assurer pour l’avenir la sécurité en eau et la sécurité alimentaire.

Les travaux conjoints de la FAO et de l’OMM dans le cadre de l’Initiative d’ONU-Eau pour le suivi intégré de l’Objectif de développement durable (ODD) 6 au sujet de l’eau potable et de l’assainissement fournissent des données de haute qualité pour l’élaboration fondée sur des éléments concrets de politiques, de réglementations, de planifications, de décisions et d’investissements à tous les niveaux. 

Le nouveau Cadre stratégique de la FAO 2022 2031 témoigne aussi de la détermination de l’Organisation à renforcer le rôle des systèmes agroalimentaires dans la réduction des effets de la crise climatique. La FAO développe ses systèmes d’alerte rapide pour intervenir sans délai afin de faire progresser les connaissances et de promouvoir l’innovation, en passant de l’atténuation des risques à des changements en profondeur par une meilleure gestion de l’eau. Le programme WaPOR de la FAO, qui surveille la production agricole et l’utilisation de l’eau des cultures par télédétection par satellite, est un exemple de ces innovations.

La réunion de présentation a pu compter sur les participations de M. Petteri Taalas, Secrétaire général de l’OMM, et de M. Gilbert F. Houngbo, Président de ONU-Eau et Président du Fonds international de développement agricole (FIDA). Étaient également présents des centaines d’acteurs impliqués dans la mise en place ou le soutien à l’application des services climatologiques pour une bonne adaptation dans le secteur de l’eau.
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