La crise climatique et l’accès aux financements en tête d’ordre du jour à la rencontre de haut niveau des petits États insulaires en développement, des pays les moins avancés et des pays en développement sans littoral

La FAO organise une manifestation où des ministres de la région Asie et Pacifique débattront aussi des défis communs et des expériences partagées dans la concrétisation des objectifs de développement durable.

Parmi les questions abordées figuraient les défis climatiques auxquels sont confrontés les pays

©FAO/Giulio Napolitano

19/02/2024

Colombo – Les difficultés rencontrées dans la concrétisation des objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU, les périls de la crise climatique et les complexités de la mobilisation de financements sont au nombre des thèmes débattus lors de la rencontre qui rassemble aujourd’hui des ministres de nombreux pays de la région Asie et Pacifique les plus vulnérables aux chocs économiques et climatiques mondiaux.

Une des principales raisons d’être de cette rencontre, manifestation spéciale faisant partie de la 37e session de la Conférence régionale pour l’Asie et le Pacifique de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), était aussi de recueillir les vues des participants sur les besoins des pays à l’égard du réseau qui a été proposé pour les rassembler et traiter conjointement les défis qui leur sont communs.

«La tendance à la mondialisation qui s’accentue» s’accompagne «de nombreux avantages mais aussi inconvénients» pour les petits États insulaires en développement (PEID), les pays les moins avancés (PMA) et les pays en développement sans littoral (PDSL) de la région, a déclaré le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, dans son allocution d’ouverture. C’est ainsi que « les petits exploitants agricoles et les foyers de pêcheurs jouissent d’un accès accru aux marchés mondiaux mais n’en demeurent pas moins extrêmement vulnérables aux turbulences économiques qui agitent le monde, comme nous l’avons vu récemment avec les effets en cascade de la pandémie de covid-19 et l’augmentation des prix des produits alimentaires, des intrants agricoles et de l’énergie».

Défis et perspectives

Parmi les thèmes débattus figuraient les défis et les perspectives de la concrétisation des objectifs de transformation des systèmes agroalimentaires au titre des ODD; les défis posés aux pays par le climat et les solutions et innovations pouvant être partagées en vue d’une adaptation ou d’une atténuation; les expériences en matière scientifique, d’innovation et de passage au numérique; les réussites qui peuvent être partagées en matière de mise à profit de financements ou la conclusion de partenariats débouchant sur des investissements, à une échelle qui permette d’atteindre les ODD relatifs à la transformation des systèmes agroalimentaires ou les objectifs climatiques.

Le Ministre de l’agriculture du Bhoutan, M. Younten Phuntsho, a souligné les défis logistiques auxquels son pays est confronté à l’heure où la dimension mondiale des désordres et de la crise est venue brutalement rappeler sa vulnérabilité. La Ministre de l’agriculture et du bien‑être animal des Maldives, Mme Aishath Rameela, a souligné les problèmes de dégradation des sols et de perte de biodiversité, mais aussi les perspectives offertes par la beauté naturelle de l’archipel des Maldives et le potentiel du marché intérieur. Le Ministre du développement de l’agriculture et de l’élevage du Népal, M. Bedu Ram Bhusal, a déclaré que pour un pays comme le sien, l’accès aux investissements a toujours été limité, malgré l’intense plaidoyer en faveur du financement de l’action climatique pour un pays aussi fortement impacté par les perturbations climatiques. Le Ministre de l’agriculture, de la pêche et de l’environnement des Palaos, M. Steven Victor, a indiqué que les capacités humaines et l’attitude des populations à l’égard de l’agriculture étaient des questions cruciales.

Parmi les autres participants à ce groupe, on peut citer le Ministre adjoint chargé de l’agriculture et des cours d’eau des Fidji, M. Tomasi Tunabuna; le Ministre associé pour les ressources naturelles de Nioué, M. Emani Fakaotimanava-Lui et le Ministre associé pour les ressources naturelles et l’environnement du Samoa, M. Titimaea Tafua.

Une suite indispensable

La réunion d’aujourd’hui est une suite indispensable à la Manifestation ministérielle de haut niveau, «Transformer les systèmes agroalimentaires pour accroître la résilience et concrétiser le Programme 2030: tirer parti du potentiel des petits États insulaires en développement, des pays les moins avancés et des pays en développement sans littoral», organisée par la FAO à Rome en juin 2023.

Outre la proposition de créer un réseau ministériel, la manifestation de juin dernier a aussi donné lieu à un appel à l’action de la part de ministres et de représentants de haut niveau, axé sur des mesures améliorant les informations et les données, l’innovation, les investissements et l’accès aux financements, et l’inclusion.

Rôle de la FAO

La FAO met tout particulièrement l’accent sur les PEID, les PMA et les PDSL. Le Directeur général a même créé, peu après son entrée en fonctions en 2019, un bureau chargé spécifiquement de satisfaire les besoins de ces pays.

Ils sont aussi une cible importante de l’initiative Main dans la main de la FAO, inaugurée en septembre 2019, qui est une approche novatrice permettant aux pays de travailler ensemble à grande échelle pour obtenir des effets mesurables s’agissant de surmonter les multiples difficultés auxquelles ils sont confrontés.

Au nombre de ces dernières, doivent être cités l’incidence croissante de la faim et de la malnutrition, le creusement des inégalités, la vulnérabilité à la crise climatique, la dégradation des sols et la baisse des ressources en eau douce.

Les autres initiatives de la FAO conçues pour aider à l’accomplissement de ces objectifs sont les suivantes: l’initiative «Un pays, un produit prioritaire»; l’initiative Villes vertes et les financements novateurs de l’action climatique, comprenant un accompagnement de l’accès aux financements du Fonds vert pour le climat (FVC) et du Fonds pour l’environnement mondial (FEM).

Un jalon majeur témoignant de la mobilisation de la FAO en faveur des PEID a été la création en 2021 de la Plateforme de solutions pour les PEID, le premier Forum ayant été organisé en ligne par la FAO et les Fidji en 2021, et un deuxième Forum, consacré spécifiquement aux PEID du Pacifique, ayant été organisé conjointement par la FAO et le Samoa en 2022.

La Plateforme de solutions pour les PEID facilite l’échange de connaissances entre les PEID et entre les PEID, les PMA et les PDSL et d’autres pays, afin de catalyser et d’introduire des innovations et des investissements dans les systèmes agroalimentaires, et de les doter d’une résilience.

Des approches tournées vers des solutions

L’approche tournée vers des solutions est également intégrée dans la Feuille de route mondiale: réaliser l’ODD 2 sans franchir le seuil de 1,5 °C de réchauffement planétaire, présentée à la COP28, destinée à garantir une alimentation de qualité pour les générations actuelles et futures grâce à un ensemble de solutions couvrant 10 domaines et comportant 120 mesures.

Un autre projet important a été mis en œuvre, avec l’appui du Gouvernement de la République de Corée, pour faciliter les échanges entre les représentants du gouvernement et des acteurs locaux des systèmes agroalimentaires des PEID en Asie et dans le Pacifique et des agriculteurs coréens; ce projet prévoit une aide de 3 millions d’USD dans six pays du Pacifique.

La FAO a aussi obtenu 5 millions d’USD du Fonds fiduciaire FAO-Chine pour la coopération Sud-Sud à l’appui des PEID dans toutes les régions, avec pour finalité d’accélérer la transformation de leurs systèmes agroalimentaires et d’assurer des moyens de subsistance durables et résilients.

Contacts

FAO Newsroom (+39) 06 570 53625 [email protected]