Centro de conocimiento pastoril

Signature d'un accord-cadre pour la concertation transfrontalière entre la Mauritanie, le Sénégal et le Mali sur le pastoralisme et la transhumance


29/11/2023 -

Grâce aux efforts conjugues du Mali, de la Mauritanie et du Senegal un pas important vient d’être franchi vers un avenir meilleur pour les eleveurs et pour la preservation du pastoralisme au Sahel.

Nomadiser au gré des saisons et des pâturages en toute sécurité sans se soucier des frontières, voilà un rêve qui est en train de devenir réalité pour les éleveurs sahéliens, grâce aux efforts conjugués du Mali, de la Mauritanie et du Sénégal.

C'est dans cette optique, et sur l’initiative du Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), en collaboration étroite avec la FAO et le gouvernement de la République islamique de la Mauritanie, qu’a été organisée à Sélibaby, du 31 octobre au 1er novembre 2023, une rencontre d'échange sur le cadre de concertation transfrontalier Mali-Mauritanie-Sénégal. Une vidéo sur cette rencontre est disponible ici. Cette rencontre fait suite à celle qui s'était tenue du 14 au 17 novembre 2022 à Tambacounda, au Sénégal, et s'inscrit dans la dynamisation continue de ce cadre essentiel.

La rencontre s’est déroulée sous la présidence de Son Excellence H'medeit Ould Cheine, Ministre de l'Élevage de la République Islamique de Mauritanie. Les participants ont discuté de différentes questions liées à la coopération transfrontalière, au développement partagé et à la sécurisation des systèmes pastoraux dans la région du Mali, de la Mauritanie et du Sénégal.

Les principaux points discutés ont porté sur l'accord-cadre signé par les autorités des trois régions avec le soutien du CILSS, l'engagement à soutenir ce cadre, les mesures de sécurisation de la mobilité des personnes et des biens, le soutien des organisations intergouvernementales, la nécessité d'un financement durable, et le renforcement des réflexions prospectives sur le développement de l'élevage et la sécurisation des systèmes pastoraux.

Plus d'une centaine de participants venus du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du Sénégal, et du Burkina Faso ont pris part à cette rencontre. Parmi eux figuraient des représentants des autorités administratives, des services techniques centraux et déconcentrés, des collectivités territoriales, des forces de défense et de sécurité, des réseaux d'organisations professionnelles de l'élevage (l’Association pour la promotion de l’élevage au Sahel et en Savane - APESS, le Réseau Billital Maroobé - RBM, le Groupement national des associations pastorales - GNAP, la Fédération nationale de l'élevage, l’Organisation pour le développement des zones arides et semi-arides - ODZASAM, l’Association pour le développement intégré du Guidimagha - ADIG, l’Association des maires de Guidimagha), de la FAO, des organisations intergouvernementales (CILSS, G5 Sahel), des SP/CONACILSS du Mali et du Sénégal, du Réseau des maires du bassin du fleuve Sénégal, des agences de développement et de coopération (Enabel), des partenaires techniques et financiers (Union européenne), des ONG (Vétérinaires sans frontière Belgique - VSFB, la Netherlands development organisation - SNV, Initiative prospective agricole et rurale - IPAR)

 

 

Cette rencontre a été rendue possible grâce aux appuis des projets régionaux sur l'élevage et le pastoralisme, notamment le Projet régional d'appui au pastoralisme au Sahel (PRAPS phase 2), le Projet de développement durable des exploitations pastorales (PDEPS) au Mali, le PDEPS au Sénégal, le Projet élevage et pastoralisme intégrés et sécurisés en Afrique de l'Ouest (PEPISAO), le Projet régional de dialogue et d'investissement pour le pastoralisme et la transhumance au Sahel et dans les pays côtiers de l'Afrique de l'Ouest (PREDIP), ainsi que le projet IESA 2 « Initiative sur la sécurité de l'eau et de l'alimentation pour l'Afrique. Atténuer les effets de la Covid-19 sur les communautés pastorales en Afrique de l'Ouest».

L'importance de cette rencontre réside dans la volonté commune des pays sahéliens de promouvoir la transhumance transfrontalière sécurisée pour les éleveurs. Il s'agit d'une étape essentielle pour renforcer la coopération entre les différents acteurs concernés et garantir la sécurité des éleveurs et de leurs troupeaux tout en préservant les ressources naturelles.

En facilitant les échanges d'expériences et de bonnes pratiques entre les pays participants, cette rencontre a permis de renforcer les liens de coopération et de favoriser une approche concertée dans la gestion des questions liées au pastoralisme.

Les autorités sahéliennes ont également souligné l'importance de la participation des différentes parties prenantes, y compris les communautés locales, les organisations de la société civile et les partenaires internationaux, dans la mise en œuvre des politiques et des actions en faveur du pastoralisme durable.

Les projets régionaux présents lors de cette rencontre ont également exprimé leur engagement à continuer de soutenir les éleveurs sahéliens dans leur quête d'un élevage pastoral sécurisé et durable.

 

 

Les principales recommandations formulées à l’issue de la rencontre portent sur l'accompagnement du Réseau des maires par les organisations intergouvernementales et les partenaires techniques et financiers, la sécurisation de la mobilité pastorale par des investissements structurants, l'autonomisation des femmes et des jeunes, l'harmonisation des textes réglementaires, la facilitation des projets transfrontaliers, la réalisation de recensements du bétail, l'accès aux services sociaux pour les éleveurs, la sensibilisation des membres des organisations professionnelles et opérateurs, l'accompagnement des activités du cadre par les collectivités territoriales, et le développement d'un plan d'action et d'une stratégie de mobilisation de financement par le réseau des maires.

Grâce à cette dynamique de coopération transfrontalière, les éleveurs sahéliens peuvent enfin réaliser leur rêve de nomadiser en sécurité, tout en contribuant au développement économique et social de leur région. C'est un pas important vers un avenir meilleur pour les éleveurs et pour la préservation du pastoralisme au Sahel.