FAO en République centrafricaine

Un atelier d’échanges sur l’approche « entreprise sociale »

28/04/2022

L’entreprise sociale, une réponse aux besoins de l’humanité

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), en partenariat avec l’ONG COOPI, organise une réunion d’engagement des parties prenantes de la FAO en République Centrafricaine sur l’entreprise sociale (social business). L’atelier s’est tenu le 26 avril 2022 dans l'un des hôtels de Bangui.

Inventé par le Professeur Muhammad Yunus, lauréat du Prix Nobel de la Paix et fondateur de la Grameen Bank, le concept d’entreprise sociale répond aux besoins les plus urgents de l’humanité. Le professeur Yunus définit l’entreprise sociale comme « une entreprise créée uniquement dans le but de résoudre un problème environnemental, et c’est une entreprise dont les propriétaires ne tirent aucun dividende sauf pour récupérer leur propre investissement. Tous les bénéfices générés une fois que le montant de l’investissement est retourné aux investisseurs, sont réinvestis dans l’entreprise pour étendre sa capacité notamment à recruter des collaborateurs et ainsi faire reculer la pauvreté ». Elle apporte un équilibre pour conduire le changement social, en suivant des principes commerciaux pour un bénéfice social et environnemental continu.

Les entreprises sociales peuvent contribuer à atténuer l’insécurité alimentaire, donner accès à l’eau potable à domicile, créer des emplois tout en s’occupant de manière significative de la consolidation de la paix et du dialogue intercommunautaire. Pour la population centrafricaine qui dépend largement de l’agriculture pour son alimentation et son revenu (environ 75%), les agro-entreprises représentent des solutions à de nombreux problèmes interconnectés.

Une vingtaine de participants composée de praticiens de l’entreprise sociale, d’universitaires, de parlementaires et des partenaires ont pris part à cet atelier en vue d’échanger sur l’idée novatrice de l’entreprise sociale en République centrafricaine. Ce moment de partage d’expériences entre les participants a permis de suivre une présentation de monsieur Shazeed Mohamat Islam, représentant du Professeur Yunus sur l’entreprise sociale. Les différents échanges ont fait ressortir le problème de l’assistanat qui constitue un blocage pour les initiatives privées dans le pays, d’où l’intérêt pour les formateurs de canaliser les jeunes vers les domaines plus porteurs.

Renforcer la résilience des populations affectées par la crise

Dans son mot de bienvenue aux participants, le Représentant par intérim de la FAO, Mr Saïd Helal, a situé le cadre dans lequel se tient cet atelier tout en soulignant qu’il vient à point nommé car « vous serez imprégnés de l’approche méthodologique de l’économie sociale et solidaire et la promotion de l’entreprise sociale sur la base des principaux défis identifiés quant à la mise en œuvre de cette approche à Bimbo et Bangui ».

La tenue de cet atelier se situe dans le cadre du projet GCP/CAF/014/ITA, intitulé « Projet d'appui à la création d’un centre pilote de formation et d’insertion socio-économique des jeunes affectés par les conflits en République centrafricaine », mis en œuvre depuis 2018 par la FAO en partenariat avec COOPI sur financement de la Coopération italienne et de la Fondation Yunus. L’objectif du projet est de créer un centre pilote de formation et d’insertion socio-économique des jeunes pour relancer les activités agro-pastorales afin de renforcer la résilience des populations affectées par la crise. Ce centre de formation, qui est basé sur le site des pères Carmes dans la commune de Bimbo, a déjà formé environ 1 500 jeunes hommes et femmes autour de l’économie sociale et solidaire pour les aider à lancer leur entreprise sociale à Bimbo et Bangui.

Rappelons qu’en République centrafricaine, environ 71% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. L’insécurité alimentaire élevée est un problème majeur et durable avec 2,29 millions de personnes en insécurité alimentaire aiguë. La pauvreté et le manque d’infrastructures socio-économiques de base adéquates empêchent de nombreuses personnes d’accéder au droit à l’alimentation et de renforcer leurs moyens de subsistance.