FAO en République démocratique du Congo

La FAO et la Belgique renforcent la résilience au Covid-19 des populations de Kinshasa en appuyant les moyens de subsistance agricoles

Photo _Remise d'intrants agricoles à une bénéficiaire de Dingi Dingi/Xavier FARHAY
23/09/2021

Le projet « Renforcement de la résilience au COVID et contribution à la réduction de la pauvreté en milieu péri urbain de Kinshasa à travers l’appui aux moyens de subsistance agricoles », financé par la Belgique et exécuté par la FAO, a commencé, ce mardi 21 septembre 2021, la distribution d’intrants agricoles à Dingi Dingi, localité située à environ 40 km du centre-ville de Kinshasa, dans la commune de la N’Sele. Cette distribution se poursuivra aux sites de Kindobo et Mikonga afin d’atteindre au total 1950 ménages bénéficiaires d’ici le début d'octobre 2021.

En effet, la ville de Kinshasa est une mégalopole de 10 à 15 millions d’habitants, où la pauvreté touche près de 60 % de la population, dont la grande majorité a des activités économiques dans le secteur informel. Avec un revenu journalier de moins de 1,6 $ par jour, les ménages ne peuvent pas remplir les besoins quotidiens. Les effets de Covid-19 particulièrement les restrictions mises en place en réponse à la pandémie ont eu un effet dévastateur en fragilisant les moyens de subsistance et en réduisant les revenus des ménages les plus pauvres. Plus de 1,5 millions de personnes de Kinshasa affichent un besoin d’assistance humanitaire pour sauver leurs vies et protéger leurs moyens d’existence (Phase 3 du 19ème cycle de l’IPC et plus).

C’est dans ce cadre que s’inscrit le projet « Renforcement de la résilience au COVID et contribution à la réduction de la pauvreté en milieu péri urbain de Kinshasa à travers l’appui aux moyens de subsistance agricoles. Celui-ci vise à lutter contre les effets du Covid-19 sur la chaîne d’approvisionnement de la ville de Kinshasa et son incidence sur la sécurité alimentaire des producteurs et des ménages vulnérables dans la commune de la N’Sele et du Pool Malebo. Les activités sont particulièrement concentrées en faveur des familles vulnérables vivant dans les aires de santé de Mikongo, Kindobo et Dingi Dingi.

Ce projet apporte son assistance à 2550 ménages, soit, 15 300 personnes sur deux volets d’activités. Le premier est axé sur le développement de la filière pêche. Au total, 600 ménages de pêcheurs  œuvrant en association bénéficieront d’intrants de pêche constitués de 200 nappes de filet, 4800 bobines de fils, 2200 boites hameçons, 600 ralingues, 10 moteurs hord-bord, 10 pirogues de 3 pieds et 40 pagaies

Quant au volet assistance aux producteurs maraîchers 1950 ménages sont concernés. Cependant, la FAO a démarré, ce mardi 21 septembre 2021, la distribution d'intrants agricoles à quelque 530 ménages enregistrés dans le site de Dingi Dingi. Au total, 3900 houes, 1950 arrosoirs, 1950 râteaux, 1950 bêches et 120 kg de semences maraichères, constituées d’aubergine, amarante, morelle, ciboule, tomate) vont être distribués. Ainsi, chaque ménage a reçu, des intrants agricoles comprenant les semences maraîchères, 2 houes, une bèche, un râteau et un arrosoir.

Etant donné que le covid-19 a touché des ménages qui n’ont aucun filet de sécurité et représentés par les ménages identifiés, la Coopération du Royaume de Belgique se déclare heureuse de prendre part à cette initiative par son appui financier pour permettre qu’en cas de survenance d’un autre choc, les bénéficiaires soient outillés à y faire face de la bonne manière, a dit le Représentant de l’Ambassade Belgique Patrick Kabwika. Pour lui, la Belgique compte également intervenir dans la troisième phase de ce projet pour permettre aux ménages bénéficiaires d'améliorer durablement la sécurité alimentaire et la nutrition et de réduire la pauvreté et mettre en place un système de protection sociale adapté aux chocs.

Pour le Représentant adjoint de la FAO, M. Nourou Tall Macki, le Covid-19 a réduit les moyens de subsistance des populations de Kinshasa, notamment tout ce qui est axé aux marchés. « L’action de ce jour vise à renforcer les capacités de production des petits producteurs, à travers la provision des outils aratoires et semences maraîchères. La FAO, le PAM et l’UNICEF vont continuer à œuvrer la main dans la main afin d’avoir des appuis complémentaires », a renchérit, le Représentant adjoint Nourou Tall. 

Prenant la parole au nom du PAM et de l’UNICEF, Mathilde VAULTIER, chef du Sous-bureau de PAM à Kinshasa, s’est déclarée contente de voir que les trois agences FAO-PAM-UNICEF mettent en commun leurs avantages comparatifs en créant une synergie qui permet d’aller vers un projet commun à succès.

Enfin, le délégué du Secrétaire général au Développement Rural, Clément Tengetenge, a invité les trois agences des Nations unies à intensifier leurs actions en faveur des populations vulnérables qui contribuent à l’amélioration de leur situation de sécurité alimentaire et nutritive.

Pour rappel, c’est l’ONG Droit à la vie, partenaire à la FAO, qui a été retenue pour la mise en œuvre des activités du volet production maraîchère du projet, en s’occupant particulièrement, de la distribution d’intrants agricoles, le ciblage et l’enregistrement de 1950 ménages bénéficiaires. Il est également prévu que l’ONG Droit à la vie s’occupe de la formation des bénéficiaires sur les bonnes pratiques agricoles à travers le Champ-école paysan afin d’améliorer leur production. L’ONG BATIDE est la structure partenaire de la FAO qui va s’occuper du volet soutien aux pêcheurs. Toutes ces activités concourent à renforcer la production alimentaire locale de produits nutritifs, maintenir l’accès à la nourriture des ménages ciblés, stabiliser leurs revenus et assurer une diversification du régime alimentaire.

En collaboration avec l'UNICEF et le PAM qui fournissent du cash, la FAO fournit des intrants agricoles pour apporter une approche cash plus afin de maximiser les bénéfices du cash et de promouvoir la résilience ainsi que la protection sociale.