FAO au Sénégal

JMA 2015- A Matam, le gouvernement et ses partenaires se penchent sur la protection sociale et l’agriculture, pour briser le cercle vicieux de la pauvreté rurale

13/10/2015

Dakar/Matam, 13 octobre 2015 – Le Sénégal célèbrera cette année la Journée mondiale de l’Alimentation (JMA) à Matam, le vendredi 16 octobre 2015, sur le thème « Protection sociale et agriculture : briser le cercle vicieux de la pauvreté rurale ». Les festivités se tiendront sous la présidence effective du Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural (MAER), S.E.M. Pape Abdoulaye Seck, et en présence de Madame le Délégué Général à la Protection Sociale et à la Solidarité Nationale, Dr Anta Sarr Diacko. La journée sera organisée sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), en partenariat avec le Programme Alimentaire Mondial (PAM) et le Fonds International de Développement Agricole (FIDA).

Au cours des 20 dernières années, les programmes de protection sociale ont connu une expansion rapide dans les pays en développement, secourant 2,1 milliards de personnes grâce à l’aide sociale, à l’assurance sociale et aux interventions sur le marché du travail. Seulement 36% de la population mondiale reçoit toutefois aujourd’hui une forme ou une autre de protection sociale. La majorité des ménages qui ne bénéficient pas de programmes de protection sociale vivent dans les zones rurales des pays en développement. Ce sont des agriculteurs de subsistance, des agriculteurs familiaux ou des travailleurs agricoles sans terre qui comptent encore sur leurs propres ressources et leurs réseaux pour vivre et faire face aux risques et catastrophes.

Les ressources et les réseaux sur lesquels ils comptent sont souvent insuffisants pour leur permettre de résister aux chocs. Ces ménages choisissent souvent, pour se maintenir à flot, des stratégies de subsistance qui épuisent leurs ressources. Lorsque des chocs se produisent, cela accroît leur vulnérabilité ou entrave leur capacité future de générer des revenus. Bien que l’agriculture joue un rôle clé dans l’éradication de la pauvreté et de la faim, elle offre par elle-même, dans pareilles circonstances, peu de moyens sui generis pour sortir de la pauvreté.

De nombreux pays dans le monde en développement reconnaissent de plus en plus que les mesures de protection sociale sont nécessaires pour soulager, dans l’immédiat, l’état de privation des personnes vivant dans la pauvreté et pour empêcher d’autres personnes de sombrer dans la pauvreté lorsque surviennent des crises ou des catastrophes. Au Sénégal, le Gouvernement a pris l’option novatrice en Afrique de mettre en place le Programme de Bourses de Sécurité Familiale. La Bourse Familiale est destinée à fournir pendant cinq ans des allocations trimestrielles de 25 000 F CFA à des ménages vivant dans une situation d’extrême pauvreté. Les phases 2013 (pilote) et 2014 (généralisation), ont permis de toucher 100 000 ménages vulnérables, ce qui fera d’ici 2017, 300 000 familles vulnérables bénéficiaires du PNBSF.

L’allocation vise notamment à favoriser l’inscription et le maintien des enfants à l’école, l’assurance de leur prise en charge vaccinale et leur enregistrement à l’état civil. La bourse de sécurité familiale constitue une nouvelle bataille engagée pour la scolarisation universelle, la protection de la santé des enfants et la baisse de la mortalité infantile.

La mise en place du PNBSF découle de l’engagement du chef de l’Etat à lutter contre les inégalités sociales et s’articule à la Stratégie nationale de protection sociale qui est décliné dans l’axe 2 (Capital humain, protection sociale et développement durable), du Plan Sénégal Emergent (PSE) dans lequel le Gouvernement du Sénégal décline ses orientations politiques, économiques et sociales. Le Programme d’accélération de la cadence de l’agriculture sénégalaise (PRACAS) constitue, quant à lui, le volet agricole du PSE. Il accentue les efforts pour la mise en oeuvre d’une politique d’autosuffisance en riz d’ici à 2017 et pour la modernisation de l’agriculture sénégalaise dans son ensemble.

Le Système des Nations Unies appuie le Gouvernement du Sénégal dans la mise en oeuvre de la politique de Protection sociale à travers un « Programmes Conjoint de protection Social- (PCPS) impliquant six agences du SNU (BIT, FAO, OMS, PAM, PNUD UNICEF) et d’autres initiatives pilote intégrées de filets de sécurité telles que les cantines scolaires, la promotion des achats locaux, les bons d’achat alimentaire.

La nécessité de lier les politiques de protection sociale aux politiques de sécurité alimentaire et nutritionnelle, et vis-versa, est mondialement reconnue aujourd’hui. Aussi pour le Sénégal, l’enjeu est désormais de trouver des solutions pour lier les programmes de développement rural et agricole nationaux aux programmes de protection sociale. La conférence scientifique organisée le jeudi, 15 octobre 2015, à Matam, en prélude à la cérémonie officielle et aux manifestations culturelles qui se tiendront le vendredi 16 octobre 2015, à Matam, permettra aux parties prenantes de contribuer à la réflexion sur la protection sociale et l’agriculture. Un concours culinaire réunissant une dizaine de Groupements d’Intérêt Economique locaux sera également organisé la journée du 15 octobre 2015.