FAO au Sénégal

Pour une politique globale de gestion du secteur de la pêche au Sénégal

(c) FAO/ Marco Longari - Les pêcheurs et leurs familles, réunis sur le grand quai de pêche de Cayar, où des centaines de pirogues prennent la mer chaque jour, alimentant le marché, aux niveaux national et international
17/05/2016

Les acteurs valident la nouvelle Lettre de Politique Sectorielle de Développement de la Pêche et de l’Aquaculture

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Ministère de la Pêche et de l’Economie maritime du Sénégal ont partagé, le vendredi 13 mai 2016, le projet de nouvelle Lettre de Politique Sectorielle de Développement de la Pêche et de l’Aquaculture (LPSD/PA) avec les parties prenantes à la gestion des pêches, dans le cadre d’un atelier national de validation. 120 participants étaient réunis pour l’occasion, représentant les services techniques du Ministère de la Pêche et de l’Economie maritime et du Ministère de l’Economie, des Finances et du Plan, des organisations professionnelles du secteur, de la recherche et les Partenaires Techniques et Financiers.

« Par sa forte contribution à la sécurité alimentaire, à l’emploi, et à la génération de devises, grâce aux exportations, le secteur de la pêche et de l’aquaculture occupe une place importante dans les politiques et stratégies de développement économique et social de notre pays », a souligné Oumar Gueye, Ministre de la Pêche et de l’économie maritime, en ouvrant l’atelier. « Avec une consommation moyenne en poisson de 29kg par habitant et par an, la pêche joue un rôle clé dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations, soit une contribution de plus de 70% des besoins en protéines animales ».

Dans son Plan Sénégal Emergent (PSE), le gouvernement du Sénégal a en effet identifié le secteur de la pêche comme un secteur stratégique pour le pays. En 2015, la pêche occupait le premier poste d’exportation avec 194,6 milliards de Francs CFA, soit 20,87% des recettes nationales d’exportations, et participait à hauteur de 3,2% du Produit intérieur brut (PIB). 

La nouvelle Lettre de Politique Sectorielle de Développement de la Pêche et de l’Aquaculture (LPSDPA) constituera le socle et le cadre de référence des interventions sectorielles de l’Etat et des partenaires au développement sur la période allant de 2016 à 2023.

Pour les acteurs du processus, l’objectif est de promouvoir les actions et moyens nécessaires au bon développement des différents segments qui font l’économie halieutique nationale. Le document vise : à inscrire définitivement la gestion de la pêche maritime et continentale dans la durabilité ; à créer les bases d’un développement accéléré de l’aquaculture au Sénégal ; à valoriser les produits halieutiques par le développement des chaînes de valeur à la fois sur les segments industriel et artisanal.

Cet atelier clôt un programme de coopération technique, conjointement mis en œuvre depuis octobre 2014 par la FAO et le Ministère pour dresser le bilan de la mise en œuvre de la Lettre de Politique Sectorielle des Pêches et de l’Aquaculture (LPS/PA) et actualiser le document.

Dans son allocution d’ouverture, Vincent Martin, Représentant de la FAO au Sénégal, a tenu à exprimer la pleine satisfaction de la FAO d’avoir aidé à asseoir une vision commune de développement de la pêche et de l’aquaculture au Sénégal, ainsi qu’une politique globale de gestion du secteur pour les prochaines années. « Les produits de la pêche ont été pendant longtemps ‘négligés’ dans les discussions sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle […]. Fort heureusement, il y a maintenant un intérêt croissant pour l'amélioration de la gestion des pêches par un renforcement de la gouvernance et des capacités techniques, tant au niveau du secteur public qu’au niveau du secteur privé. Il faut s’en réjouir ! », a-t-il souligné, tout en renouvelant la disponibilité de la FAO à accompagner l’opérationnalisation de cette nouvelle politique de développement de la pêche et de l’aquaculture. 

Un processus participatif et inclusif

Le processus de formulation de ce projet de nouvelle Lettre Politique s’est déroulé de manière participative et inclusive, avec des consultations nationales menées dans les principales localités du pays à forte concentration d’investissements publics et privés et à fort potentiel de développement halieutique et aquacoles. Ces consultations, conduites par la Cellule d’Etudes et de Planification (CEP) de façon conjointe avec les experts de la FAO, les Chefs de services régionaux des Pêches et les points focaux des structures maitresses d’œuvre, ont permis d’élaborer le projet de document de Nouvelle Lettre de Politique Sectorielle de Développement de la Pêche et de l’Aquaculture (LPSD/PA). Déjà partagé et validé par le Comité technique lors de sa retraite du 23 au 25 novembre 2015, il fait aujourd’hui l’objet d’une validation des acteurs et partenaires du secteur.

Le processus a également bénéficié de l’appui de plusieurs partenaires techniques et financiers, dont l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA), de la Banque Mondiale et de l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID).