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Le Pérou recourt à l’innovation pour transformer ses pêcheries et son secteur de l’aquaculture dans le but de dynamiser la productivité, d’ouvrir de nouveaux marchés et de protéger les ressources naturelles nationales.

Avec le financement de la Banque mondiale et l’expertise de la FAO en matière d’investissement, le gouvernement péruvien appuie plus de 300 initiatives par le biais de son programme national consacré à l'innovation dans le secteur des pêches.

À titre d’exemple, sur le lac Arapa dans les Andes péruviennes, un groupe de femmes, pour la plupart autochtones, gère un élevage de truites innovant. L’ajout d’un colorant naturel à l’alimentation des poissons leur permet à la fois d’augmenter la teneur en protéines des truites et de donner à leur chair une couleur rouge particulière. Dans tout le Pérou, des restaurants gastronomiques servent cette truite de l’Arapa unique en son genre.

La patronne de pêche péruvienne Karin Abensur est à la tête d’une autre initiative. Compte tenu de la faible valeur marchande d’espèces capturées en abondance telles que l’aiguillat commun et l’ange de mer, Karin a réalisé qu’elle devait proposer de nouveaux produits et services pour devenir plus concurrentielle.  

Son entreprise apprend aux femmes du port de Pucusana à nettoyer et à vider les poissons pêchés localement et à réaliser des découpes complexes appréciées des consommateurs, depuis des découpes prêtes à l’emploi pour le sushi jusqu’à des bâtonnets de poisson pour les enfants en passant par des découpes faciles à griller pour les repas de famille.

Le programme national a pris forme en 2015 lorsque le gouvernement a demandé à la FAO de l’aider à combler des lacunes techniques dans son secteur des pêches et de l’aquaculture ainsi qu’à mettre un coup d’arrêt à l’appauvrissement de l’environnement accéléré par le changement climatique. 

Depuis le début, une équipe pluridisciplinaire de la FAO soutient le programme, notamment concernant la négociation, la préparation, la mise en œuvre et la supervision de l'opération d'investissement.

Cette équipe a privilégié une approche ascendante participative dans le cadre de laquelle les communautés proposent des solutions innovantes pour répondre aux besoins réels des différents maillons des chaînes d’approvisionnement. 

En 2019, l’assistance technique régulière du Centre d’investissement a couvert autant le développement d’une plateforme numérique pour le système de gestion, de suivi et d’évaluation du programme que l’identification et l’évaluation d’innovations technologiques telles que des systèmes d'écloserie pour la production de fingerlings ou l’utilisation des déchets de poissons comme engrais biologique, entre autres.

L’élément cofinancement du programme a permis d’accroître la participation et l’appropriation des communautés. La première phase du programme, qui se termina en 2022, devrait appuyer plus de 2 000 initiatives.