Alimentation et agriculture durables

L’utilisation des terres agricoles en chiffres

07 May 2020

Le texte dont proviennent les données ayant servi à la rédaction du présent article peut être consulté sur le site web de la Division de la statistique de la FAO.

 

La notion de terre est vaste et englobe le climat, la topographie, la végétation, les sols et d’autres ressources naturelles. Elle constitue le fondement de l’agriculture et les interactions entre les éléments précités sont primordiales pour évaluer la productivité et la durabilité des écosystèmes agricoles. Dans le contexte actuel de changement et de variabilité climatiques, il est d’autant plus capital de bien choisir l’affectation des terres en fonction des conditions biophysiques et socioéconomiques afin de réduire autant que possible leur dégradation, de régénérer les sols dégradés, de garantir une utilisation durable des ressources en terres et de maximiser la résilience.

Les terres cultivées sont les terres consacrées à des cultures qui peuvent être temporaires (annuelles) ou permanentes (pérennes) et dont certaines portions peuvent être périodiquement laissées en jachère ou utilisées comme pâturages temporaires. Les prairies et pâturages permanents sont des terres où paissent les animaux d’élevage. Il peut s’agir aussi bien de pâturages exploités ou naturels que de différents types de couverture du sol utilisés comme terres de parcours, comme par exemple les savanes herbeuses ou boisées.

La conversion des écosystèmes naturels en terres agricoles a toujours été la première cause d’émissions de gaz à effet de serre; elle est associée à la perte de biomasse et de carbone stocké dans la biomasse aérienne et souterraine. Aujourd’hui, la conversion des sols en terres agricoles demeure l’un des principaux facteurs de perte de biodiversité et de dégradation des terres. Il est indispensable d’établir des plans et stratégies efficaces de gestion et d’utilisation des terres afin de maximiser la productivité des cultures tout en limitant au minimum les éventuelles répercussions environnementales liées à la perte excessive d’habitats et à la surexploitation de ressources naturelles telles que l’eau et les sols.

Tendances mondiales

On compte à peu près 5 milliards d’hectares, ou 5 hectares globaux, de terres agricoles à l’échelle mondiale, ce qui représente 38 pour cent des terres émergées. Environ un tiers sont des terres cultivées, tandis que les deux autres tiers sont des prairies et des pâturages destinés aux animaux d’élevage.

Environ 10 pour cent des terres cultivées sont consacrées à des cultures permanentes (arbres fruitiers, plantations de palmiers à huile et plantations de cacaoyers, par exemple) et 21 pour cent ont été aménagées pour l’irrigation, pratique importante de gestion des terres dans le domaine agricole.

La population mondiale ne cessant de croître – elle a plus que doublé entre 1961 et 2016 –, la demande de denrées alimentaires est elle aussi en hausse, tout comme la pression exercée sur les sols, qui sont une ressource limitée. La superficie des terres cultivées par habitant à l’échelle de la planète a baissé de manière constante entre 1961 et 2016, période au cours de laquelle elle est passée d’environ 0,45 à 0,21 hectares par habitant (voir figure 1 ci dessous).

Figure 1. Superficies cultivées, par habitant à l’échelle mondiale, 1961-2016

 

Tendances régionales

La répartition régionale de l’utilisation des terres agricoles dépend à la fois des conditions agroclimatiques édaphiques (liées au sol) et de facteurs socioéconomiques. D’après les moyennes calculées sur la décennie écoulée entre 2007 et 2016, c’est en Asie que l’on trouvait la part la plus importante des terres agricoles, avec 1,6 hag (34 pour cent), suivie par le continent américain, avec 1,2 hag (25 pour cent), et l’Afrique, avec 1,1 hag (24 pour cent). L’Europe et l’Océanie comptaient chacune pour environ 9 à 10 pour cent de la surface agricole totale.

S’agissant des terres aménagées pour l’irrigation, l’Asie en comptait 237 millions d’hectares (70 pour cent du total à l’échelle mondiale), ce qui la place loin devant le continent américain (52 millions d’hectares, soit 16 pour cent), l’Europe (26 millions d’hectares, soit 8 pour cent), l’Afrique (15 millions d’hectares, soit 5 pour cent) et l’Océanie (3 millions d’hectares, soit 1 pour cent).

En ce qui concerne la part des terres aménagées pour l’irrigation par rapport à l’ensemble des terres cultivées, c’est encore une fois l’Asie qui affichait les valeurs les plus élevées (40 pour cent), devant le continent américain (13 pour cent), l’Europe (9 pour cent), l’Océanie (7 pour cent) et l’Afrique (6 pour cent).

Enfin, s’agissant de la disponibilité par habitant, la superficie des terres cultivées par habitant entre 2007 et 2016 était la moins élevée en Asie (0,13 hectares par habitant); venaient ensuite l’Afrique (0,22 hectares par habitant), le continent américain et l’Europe (0,40 hectares par habitant) et l’Océanie (1,21 hectares par habitant).

Tendances au niveau des pays

D’après les moyennes calculées sur la décennie écoulée, la Chine était le pays qui comptait le plus de terres agricoles (environ 500 millions d’hectares ou Mha), devant les États-Unis d’Amérique et l’Australie (environ 400 Mha chacun) et le Brésil (278 Mha). La superficie cultivée était la plus vaste en Inde (près de 170 Mha), suivie par les États-Unis d’Amérique (158 Mha), et enfin la Chine et la Fédération de Russie (environ 120 Mha chacune).

Les deux pays qui comptaient le plus de terres cultivées irriguées étaient l’Inde et la Chine (environ 68 Mha chacune), suivies par les États Unis d’Amérique (27 Mha), le Pakistan (20 Mha) et l’Iran (9 Mha).

Figure 2. Les dix pays où l’on trouve le plus a) de terres agricoles et b) de terres cultivées. Moyenne 2007-2016

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