Alimentation et agriculture durables

Atténuer les conséquences de la désertification, de la dégradation des terres et de la sécheresse dans 14 pays

03 July 2020

La désertification, la dégradation des terres et la sécheresse réduisent la productivité et la sécurité alimentaire, perturbent les fonctions vitales des écosystèmes, nuisent à la biodiversité et aux ressources en eau et accroissent les émissions de carbone et la vulnérabilité face au changement climatique. Chaque année, la dégradation des terres concerne plus de la moitié des terres agricoles du monde et on estime à 1 000 milliards d’USD le montant de la perte de services édaphiques imputable à des pratiques non durables de gestion des terres.

En dépit de la gravité de cette menace, les responsables politiques et les utilisateurs des terres ne disposent que d’un accès restreint aux ressources, aux informations et aux outils relatifs aux approches efficaces de gestion durable des terres. Par ailleurs, le manque de coordination entre les plateformes et les bases de données sur la gestion durable des terres, les lacunes en matière de connaissances sur les coûts et les avantages de la gestion durable des terres, ainsi que les capacités limitées des responsables politiques et leur faible sensibilisation à l’importance de la gestion durable des terres sont à l’origine de certaines difficultés.

Le projet d’aide à la prise de décision en faveur de la gestion durable des terres visait à résoudre ces problèmes. Il a été mis en œuvre dans 14 pays: Argentine, Bangladesh, Bosnie-Herzégovine, Chine, Colombie, Équateur, Lesotho, Maroc, Nigéria, Ouzbékistan, Panama, Philippines, Thaïlande, Tunisie et Turquie. 

La FAO en action

Dans le cadre du projet d’aide à la prise de décision en faveur de la gestion durable des terres, la FAO a travaillé en partenariat avec le Fonds pour l’environnement mondial (FEM), le Centre pour le développement et l’environnement (CDE), dans le cadre de l’Étude mondiale des approches et des technologies de conservation, des ministères et des parties prenantes locales, afin de mettre en œuvre diverses initiatives.

Améliorer la santé des sols pour protéger les moyens d’existence

Les sols participent au cycle des nutriments indispensable à la vie des végétaux et des animaux, abritent un quart de la diversité biologique de la planète, sont une source d’aliments pour animaux, de combustibles et de fibres et fournissent divers services écosystémiques. Tous les pays qui ont participé au projet ont mis en œuvre des technologies et des approches axées sur la gestion durable des terres dans des parcelles pilotes et ont décrit les progrès et les résultats obtenus.

En Colombie, les partenaires du projet ont par exemple quantifié les avantages de la gestion durable de terres dégradées consacrées à l’élevage. La production de lait est passée de 15 à 45 litres et le moindre investissement en intrants agricoles (engrais et main-d’œuvre) a permis d’accroître de six pour cent la production de fourrage. En outre, l’amélioration de la santé des sols a permis de réduire de 23 pour cent la superficie des terres dégradées dans l’ensemble des parcelles du projet pilote.

Exploiter la technologie pour renforcer la résilience et encourager le partage de connaissances

Dans le cadre du projet, la FAO a participé à l’Étude mondiale des approches et des technologies de conservation afin de créer une plateforme et une base de données en ligne, en accès libre, sur la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse, ainsi que sur les décisions prises en matière de gestion durable des terres, qui permettent d'établir des liens entre les réseaux d’informations techniques et scientifiques, les partenaires dans les pays et les partenaires et programmes régionaux. Les pays participants ont expérimenté et décrit plus d’une centaine de technologies et d’approches dans le domaine de la gestion durable des terres, qu’ils ont mises à disposition gratuitement sur Internet.

La base de données contient actuellement des informations sur plus de 2 000 pratiques de gestion durable des terres, communiquées par 132 pays du monde entier; il s’agit d’un outil inestimable pour la prise de décisions fondées sur des éléments factuels. Par ailleurs, la FAO a élaboré un cours en ligne sur la gestion durable et la restauration des terres afin d’aider les responsables politiques, les spécialistes et les utilisateurs des terres à déterminer, planifier, mettre en œuvre et suivre des interventions en matière de gestion durable des terres.

Promouvoir les partenariats pour accélérer les progrès

Le projet a permis d’encourager les partenariats intersectoriels entre les pays et de mettre en place des actions de coopération au moyen de la formation, du renforcement des capacités et du partage de connaissances.

Aux Philippines, les partenaires ont par exemple tiré parti de l’expertise acquise en Thaïlande dans l'utilisation efficace du vétiver pour lutter contre l’érosion des sols. Nouer des partenariats intersectoriels et multipartites permet de renforcer les capacités, de mutualiser les ressources, d'étoffer l’expertise, d’accroître la portée et l’efficacité des projets et de favoriser la création d’un environnement porteur. Tous les projets qui visent l’accomplissement de progrès durables doivent faciliter l’établissement de partenariats, du niveau institutionnel et national jusqu’aux communautés locales.

Résultats essentiels

En 2019, les 14 pays participant au projet ont pu améliorer leur connaissance et leur compréhension de la gestion durable des terres et de ses avantages concrets pour les parties prenantes et l’environnement. Voici quelques exemples de résultats:

  • accroissement de la production et préservation de la santé des écosystèmes;
  • intégration des pratiques de gestion durable des terres dans les politiques et les plans d’action des pays;
  • mise en œuvre de la gestion durable des terres dans des paysages et sites pilotes;
  • collaboration et partenariats renforcés entre les pays;
  • adoption ou élaboration de nouvelles approches et technologies;
  • élaboration de directives, de boîtes à outils méthodologiques et d'instruments pertinents pour tous les pays qui cherchent à lutter contre la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse.

Partagez