Participation
Le terme «participation» décrit une vaste gamme de niveaux ou de formes d'interventions des populations dans les processus décisionnels (tableau 1). D'un côté, les membres individuels d'un groupe ou d'une communauté sont informés des décisions après qu'elles ont été prises; de l'autre côté, les populations participent pleinement à la prise d'informations, aux analyses et aux débats, et sont en mesure d'influer sur les décisions qui sont prises.
Tableau 1. Typologie de participation dans le processus décisionnel | |
Forme/niveau de participation | Éléments caractéristiques |
Participation nominale | L'individu est membre d'un groupe ou d'une communauté mais ne participe pas à la prise de décisions. |
Participation passive | L'individu est informé des décisions ex-post facto; il participe aux réunions et écoute les décideurs sans intervenir. |
Participation consultative | L'individu est consulté sur des questions spécifiques sans avoir la garantie que ses opinions influencent les décisions qui seront prises. |
Participation spécifique à une activité | L'individu est invité (ou participe volontairement) à assumer des tâches spécifiques dans le processus décisionnel. |
Participation active (collaborative) | L'individu exprime ses opinions, qu'elles soient ou non sollicitées, ou prend d'autres types d'initiatives. |
Participation interactive (autonomisation) | L'individu fait entendre sa voix et influence les décisions qui seront prises. |
Dans le secteur forestier, les processus de participation ont été conçus pour permettre aux populations locales de faire partie du processus décisionnel à tous les aspects de la gestion des forêts, y compris la formulation des politiques.
Les processus participatif de planification forestière et d’élaboration des politiques donnent aux parties prenantes les moyens d’agir à travers l'exposition, l'interaction directe avec les décideurs à différents niveaux du gouvernement, et l'accès ponctuel à des informations, à des connaissances et à des technologies pertinentes et appropriées. Ces processus participatifs se traduisent par une responsabilité locale accrue quant aux ressources forestières, par une amélioration des droits locaux, par une augmentation du pouvoir de négociation des acteurs locaux au niveau national, ainsi que par des processus de réforme des politiques qui sont réellement inclusifs et multipartites. La démarche participative qui préside à l’élaboration de politiques sera probablement plus longue que le processus décisionnaire centralisé, mais elle donnera lieu à des politiques plus efficaces et acceptables, ce qui permettra de réduire les coûts à long terme.
Les différentes parties prenantes ont souvent des positions et des intérêts antagonistes en ce qui concerne les ressources forestières, comme par exemple les droits coutumiers locaux par opposition aux droits approuvés par l'état; et les utilisateurs sont souvent en concurrence pour accéder aux produits forestiers. Le fait d'utiliser des approches participatives impliquant l'analyse des parties prenantes et l’analyse de la problématique hommes-femmes augmente les probabilités de bien prendre en compte tous les aspects pertinents et de mieux adapter les solutions et les décisions de gestion aux besoins des populations locales.
Approches participatives de la foresterie
Approches participatives de la foresterie
Les approches participatives du secteur forestier ont évolué au niveau mondial à mesure que les limites des approches centralisées et verticales à l’égard des décisions forestières apparaissent de plus en plus claires. Dans de nombreux pays, le principe de participation a été intégré dans la planification, la gestion et le suivi des programmes forestiers nationaux (pfn), créant de ce fait des opportunités et des espaces de dialogue qui offrent aux parties prenantes la possibilité de négocier les agendas, les politiques, les programmes, les rôles et les partenariats.
La plupart des approches participatives visent à donner le rôle de chef de file et la responsabilité des objectifs de développement aux populations locales. Pour ce qui est du secteur forestier, les approches et les outils participatifs ont été essentiellement développés dans le contexte de la foresterie communautaire; du développement d’entreprises forestières (par ex. «Analyse et développement des marchés»); de la recherche collaborative; de l’estimation, du suivi et de l’évaluation participatives; de la gestion concertée des conflits; et des composantes des pfn relatives à la gouvernance et à la participation des parties prenantes. Les méthodes telles que le Programme d'analyse socio-économique et d'étude de la parité hommes-femmes de la FAO sont importantes dans la planification des projets forestiers pour faire en sorte d’accorder la priorité aux pauvres, aux groupes marginalisés et aux femmes.