Les priorités de l’Agenda alimentaire urbain de la FAO en matière d’intégration des systèmes alimentaires et des espaces verts ont appelé l’attention du dixième Forum urbain mondial sur la question de l’aménagement des villes dans une optique d’avenir.

Des villes pleines de possibilités: comment réussir à associer la croissance et l’innovation dans les nouveaux contextes urbains?
Tel était le thème principal de la dixième édition du Forum urbain mondial, auquel a participé la FAO, du 8 au 13 février, à Abou Dhabi.
Le Forum urbain mondial est la plus importante manifestation internationale consacrée aux échanges de vues et d’expérience en ce qui concerne les défis à relever dans les villes pour atteindre les ODD et les cibles du Nouveau Programme pour les villes. Le Nouveau programme pour les villes, qui a été signé à Quito, en 2016, reconnaît explicitement que les systèmes alimentaires, la sécurité alimentaire et la nutrition sont des priorités importantes en vue du développement durable des villes. 

Aujourd’hui, plus de la moitié de la population mondiale vit dans les villes. Alors que la proportion de personnes qui vivent dans des villes devrait atteindre 68 pour cent d’ici à 2050, l’urbanisation est en train de transformer radicalement notre monde. Compte tenu de l’expansion continue des zones urbaines, il devient de plus en plus nécessaire de trouver des solutions novatrices et inclusives qui favorisent le développement durable dans les zones urbaines, périurbaines et les espaces ruraux situés à proximité.

Telle était la raison principale qui a incité la FAO à installer au Forum urbain mondial un stand d’exposition consacré à l’Agenda alimentaire urbain. Le stand a accueilli 15 manifestations sur six jours, ce qui a permis d’informer et de former 300 personnes aux questions liées à l’alimentation urbaine. Le stand était géré par la FAO et coorganisé par des partenaires externes (Centre mondial pour une alimentation urbaine durable [CEMAS], Hivos, RUAF). D’autres organisations internationales, des ONG, le monde universitaire et des centres de recherche y ont également apporté leur contribution.

La FAO a joué un rôle actif dans l’intégration des systèmes alimentaires dans le Nouveau Programme pour les villes, qui s’inscrit pleinement dans l’engagement contracté au plan mondial en faveur d’une urbanisation durable. En mars 2019, la FAO a lancé son Cadre d’action pour l’Agenda alimentaire urbain, qui est étroitement en phase avec l’engagement mondial formulé dans le Nouveau Programme pour les villes. L’objectif du Cadre est de transformer les systèmes alimentaires urbains, afin de les rendre plus durables, en s’appuyant sur l’action des autorités locales dans le contexte des cadres politiques nationaux et internationaux.

Selon Marcela Villarreal, Directrice de la Division des partenariats de la FAO, «il est essentiel de plaider en faveur de l’inclusion de la dimension alimentaire dans la planification et les politiques des villes afin de réussir la mise en œuvre de notre propre Cadre d’action pour l’Agenda alimentaire urbain».
Pour elle, «il était extrêmement important que la FAO soit présente au Forum urbain mondial, en particulier parce qu’il arrive souvent que les personnes qui travaillent sur les questions urbaines ne prennent pas en compte l’alimentation. Les manifestations et débats que nous avons organisés lors du dixième Forum urbain mondial ont permis de mieux sensibiliser aux liens qui unissent plusieurs composantes des politiques et programmes urbains et les questions ayant trait à l’alimentation.»

Lors de la dixième édition du Forum alimentaire urbain, la FAO a notamment organisé deux manifestations importantes: une séance de mise en relation consacrée aux solutions fondées sur la nature et une formation sur l’intégration des systèmes alimentaires dans l’aménagement urbain.
La première manifestation a comporté un débat très animé sur l’intégration des espaces verts (y compris l’agriculture et la foresterie), une solution fondée sur la nature qui permet de renforcer la résilience des villes face aux défis mondiaux et qui apporte du bien-être et des services écosystémiques aux populations urbaines.
La formation, organisée en partenariat avec Hivos et RUAF, a mis l’accent sur le fait qu’il était important de renforcer l’intégration des systèmes alimentaires dans les politiques et la planification. Elle a également mis en évidence qu’il était important de mettre en place des mécanismes de gouvernance à plusieurs niveaux (national, régional et urbain) et de favoriser le dialogue entre les gouvernements et les parties prenantes non gouvernementales, comme les organisations de la société civile et le secteur privé. En outre, des initiatives en cours y ont été mises en avant, de nouveaux outils ont été présentés et l’intérêt d’utiliser un module de formation consacré à part entière à la planification des systèmes alimentaires a été défendu.

Selon Cecilia Marocchino, qui travaille sur les systèmes alimentaires à la FAO, «il a été extrêmement intéressant de voir que les urbanistes, les chercheurs, les autorités locales, le secteur privé, les organismes du système des Nations Unies et les organisations de la société civile créent de plus en plus de passerelles entre les systèmes alimentaires et les espaces verts dans le cadre des politiques et de la planification urbaines, ce qui montre que le rôle important des villes et des autorités locales dans la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 est reconnu.»   

«Le stand a mis en lumière les liens constructifs que l’alimentation permet de tisser entre les zones rurales et les zones urbaines. Pour les visiteurs qui ne prennent en compte l’alimentation que de façon occasionnelle dans leurs plans, des travaux novateurs qui associent les zones urbaines et les zones rurales ont été présentés et la FAO a créé un espace de dialogue interdisciplinaire», a expliqué Richard McCarthy de Slow Food.

D’après Simone Borelli, du Département des forêts de la FAO, «c’était une très bonne chose que la FAO puisse participer au Forum urbain mondial avec une équipe pluridisciplinaire, car cela montre que nous pouvons contribuer de façon substantielle dans un large éventail de domaines qui sont cruciaux en matière de développement urbain durable.»

La FAO est résolument engagée à œuvrer à l’Agenda alimentaire urbain, afin d’aider les gouvernements et les urbanistes à mener à bien la transformation des systèmes alimentaires et la gestion les espaces verts, qui sont des tâches complexes.

Si cette transformation mondiale des villes est bien menée, elle offrira de nombreuses possibilités aux habitants des zones urbaines et des zones rurales et contribuera aussi à la réalisation des Objectifs de développement durable.