FAO au Bénin

Promotion de la cuniculture au Bénin : La Fao octroie un appui à la professionnalisation du secteur.

09/07/2015

09 Juillet 2015 – COTONOU : Le projet TCP/BEN/3503 "Appui à la professionnalisation de la filière cunicole dans le Sud-Bénin" financé par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) a été lancé jeudi 9 juillet 2015 à Cotonou à la faveur d’un atelier. Il a pour objectif d’aider à assainir l’environnement administratif et institutionnel de l’élevage de lapins et vise à contribuer à l’amélioration du niveau d’alimentation en protéine animales de la population et favoriser la création ou la stabilisation des emplois de jeunes et de femmes basés sur la production et la valorisation des produits à base de viandes de lapin.

Pour Adanou Boukaneïny, directeur général du Développement agricole et de la nutrition, ce projet, à terme doit, déboucher sur la professionnalisation de la filière. Dr Tièmoko Yo, représentant de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) au Bénin, a pour sa part, rappelé la forte concentration de la population sur une petite portion du territoire au Sud avec des exploitations agricoles de très petites tailles, souvent de moins d’un hectare. Il déduit alors que l’élevage d’animaux de cycle court pourrait permettre d’apporter de la protéine animale à l’alimentation.

Grâce à la mise en œuvre du projet, la capacité technique et managériale des acteurs le long des chaînes de valeurs sera renforcée. Ils auront également la capacité de mieux organiser les circuits de commercialisation, grâce à l’appui, à l’administration pour l’édiction et le contrôle des normes de qualité des intrants d’élevage.

Baisse de forme liée à la concurrence déloyale

Bien que la filière cunicole ait pris son envol dans les années 1990 au Bénin, elle connait depuis 2010 une baisse de forme liée à la concurrence déloyale des viandes surgelées importées. La mise en marché de la viande de lapin est alors devenue l’une des contraintes de la filière. Aussi, des nourritures de lapin de qualité variantes sont mises sur le marché hors de tout contrôle.

Une étude diagnostique de la filière, conduite en octobre 2014, relève le faible niveau d’organisation des acteurs, la baisse des performances des reproducteurs et le faible niveau de maîtrise technique et de gestion des exploitations. Toute chose qui constitue une entrave au développement des chaînes de valeurs dans le sous-secteur.

Pour s’en convaincre, une délégation d’acteurs de la filière accompagnée par la Fao a visité la veille du lancement du projet quelques fermes. Dans la Poly-ferme d’élevage Vissikomon & fils, à Adjara dans le département de l’Ouémé, les visiteurs ont noté une capacité de production de plus de 3000 têtes de lapines l’an. Malheureusement cette performance de production ne permet pas d’approvisionner son propre restaurant et il fait recours à l’importation pour combler ce déficit.

Au Centre cunicole de recherche et d’information (CECURI) à l’université d’Abomey-Calavi, le constat est désolant. L’expérience qui a promu l’élevage de lapin au Bénin est pratiquement arrêtée, faute de moyen financier. Cependant, les souches sont conservées. La ferme de Monsieur Faladé à Zinvié dans la commune d’Abomey-Calavi, présente une population de 56 lapines et 9 reproducteurs.