FAO au Bénin

Pour un accroissement des investissements au profit de la filière Igname et Manioc : la FAO outille agriculteurs et institutions de crédit.

Photo de famille à l’ouverture de l’Atelier de formation des institutions de crédit sur le financement des chaînes de valeurs de l’igname et du manioc, présidée par le Représentant de la FAO et la Secrétaire générale du Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche
07/07/2017

Des négociations ont été entamées pour des accords de financement au profit de certaines coopératives agricoles intervenant dans la production, la transformation et la commercialisation de l’igname et du manioc tandis que des crédits ont été obtenus par d’autres à l’issue d’un atelier de formation qui a réuni les 06 et 07 Juillet derniers à l’Infosec de Cotonou les agriculteurs engagés dans les chaînes de valeur des racines et tubercules et les spécialistes des institutions intervenant dans les financements agricoles, à l’initiative de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) et du Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP), dans le cadre du Projet GCP/RAF/448 «Renforcement des Relations commerciales entre acteurs et acheteurs dans la filière des racines et des tubercules en Afrique», en cours d’exécution par la FAO dans six pays africains : Bénin, Cameroun, Côte d’Ivoire, Ghana, Malawi, Rwanda et Ouganda.

Des coopératives de producteurs et de transformateurs à Adja-Ouèrè, localité du sud-est du Bénin où l’igname est le principal produit alimentaire au centre des activités agricoles et commerciales ont bénéficié d’importants crédits financiers de la part de l’Institut africain d’application des méthodes de développement durable (IAMD) à l’issue de la rencontre entre les acteurs de la filière igname et manioc et les institutions financières qui s’est tenue les 06 et 07 Juillet à Cotonou. Selon M. Ernest Cakpo, agent de crédit à l’IAMD, l’octroi de ces crédits a surtout été facilité par le cadre de collaboration qui s’est renforcé avec le Ministère de l’Agriculture au cours de l’atelier en termes de statistiques sur les tendances récentes du marché national et régional et en matière de coaching des coopératives dans la conception des dossiers de sollicitation des crédits. «L’approche chaînes de valeurs est la véritable avancée. Auparavant, les différents maillons de la filière nous sollicitaient de façon disparate. Ce qui pouvait susciter parfois des réticences de notre part. Mais maintenant qu’ils ont compris qu’il faut aller en symbiose, c’est plus facile de les accompagner avec des chiffres d’affaires plus importants et des business-plans mieux élaborés, ce qui va apporter une valeur ajoutée à l’ensemble de la filière», explique ce responsable financier qui a pris part à la session de formation animée par les experts de la FAO et du MAEP. Une initiative qui entre dans le cadre du Projet de «Renforcement des Relations commerciales entre acteurs et acheteurs dans la filière des racines et des tubercules en Afrique» lancé par la FAO depuis 2014 pour le compte de six pays africains (Bénin, Cameroun, Côte d’Ivoire, Ghana, Malawi, Rwanda et Ouganda), sur financement de l’Union européenne.

A l’instar de l’IAMD, d’autres institutions financières ayant participé à l’atelier de formation se sont engagées à accorder plus de financements aux acteurs de la filière igname et manioc. «La filière des racines et tubercules (igname, manioc) en Afrique souffre encore, à l’image d’autres secteurs, d’un manque de coordination des acteurs, d’une faible efficacité et de leur manque de compétitivité. Et c’est ce qui limite leur attractivité vis-à-vis des investisseurs privés et des institutions financières. Ils investissent peu dans cette filière qui contribue pourtant au renforcement de la sécurité alimentaire et des revenus de nombre d’acteurs, car ils manquent très souvent d’informations fiables sur les capacités opérationnelles réelles des acteurs, tant au niveau de la production que de la commercialisation», soulignait le Représentant Résident de la FAO au Bénin, Dr Tiémoko YO, à l’ouverture de l’atelier, avant de faire remarquer que la formation au profit des acteurs directs vise à inverser cette tendance et contribuer à la construction d’une filière igname et manioc bien coordonnée, économiquement viable et compétitive. A cet effet, le programme de l’atelier s’est axé sur cinq principaux modules : l’Evaluation des marches agricoles, les Principes pour la formulation des produits de financement agricole, la gestion des risques financiers pour le portefeuille agricole, l’analyse des différentes approches des institutions en matière de livraison de produits financiers, et  le Potentiel de collaborations public-privé pour lancer des produits de financement agricole.

De façon générale, au Bénin, le GCP/RAF/448 «Renforcement des Relations commerciales entre acteurs et acheteurs dans la filière des racines et des tubercules en Afrique» vise à fournir un appui aux chaînes de valeur du manioc et de l'igname, les tubercules  les plus cultivés dans le pays, en raison de leur potentiel commercial croissant. Le manioc est le plus souvent transformé en gari, en cossettes de manioc, en tapioca et en lafun, qui est un produit fermenté de manioc. L’igname est généralement utilisée par les ménages pour faire des plats à base d'igname pilée. Certaines variétés sont transformées en copeaux qui sont transformés, après mouture, en farine pour la préparation d’amala (pâte), du wassa-wassa (couscous) et autres produits à base d’igname. Le projet cherche ainsi à mettre au point des modèles d'affaires inclusifs pour la production et la commercialisation du gari et de cossettes d'igname, notamment en renforçant les liens commerciaux avec le Nigéria.