FAO au Bénin

Résurgence de la maladie du charbon: Une mission de la FAO apporte l’expertise de l’organisation au gouvernement du Bénin

Les membres de la mission Sean Shadomy (à gauche) et Corthney Price (à droite) lors de la visite dans un élevage à Ouidah au Bénin.
24/08/2016

Le Bénin qui connait au nord de son territoire une résurgence de la maladie de charbon bactéridien humain et animal avec des décès humains et d’animaux, a accueilli du 15 au 19 août 2016, une mission de l’organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture composée de trois (03) experts venus du centre de gestion des crises en santé animale. Objectif de la mission: Evaluer la situation et les facteurs de risque épidémiologiques relatifs aux mortalités dues au charbon bactéridien dans le pays, fournir une assistance au Gouvernement du Bénin pour développer et mettre en œuvre une réponse rapide aux foyers en cours, examiner les activités de surveillance passées et en cours ainsi que les mesures de contrôle mises en œuvre dans le pays. Mais la mission était aussi attendue sur les propositions techniques de communication de risque et des messages clés à adopter et à fournir une assistance au Gouvernement du Bénin aux fins de développer/améliorer un plan d'urgence et une stratégie pour la mobilisation des ressources et sensibiliser les donateurs dans la perspective d’un programme de contrôle à long terme du charbon bactéridien. C’est la contribution de la FAO à l’organisation par le Bénin, de la réponse rapide à la maladie du charbon bactérien, une zoonose mortelle à déclaration obligatoire qui sévit dans le Nord du pays notamment dans les communes de Boukombé, Tanguiéta  et environs.

 

Beaucoup d’activités et des recommandations pertinentes.

Visites de terrain, échanges, focus groupes, briefings et débriefings ont été les outils utilisés par les experts de la FAO; outils ayant permis aux membres de la mission d’avoir les appréciations directes et le vécu des éleveurs de la commune de Boukombé, les responsables du  laboratoire de Parakou, le médecin coordonnateur de la Zone sanitaire Boukoumbé, Tanguiéta et Toukountouna, le coordonnateur du projet de lutte contre le charbon bactéridien financé par l’UEMOA, les agents de la Mairie de Boukoumbé, le bureau de l’ordre national des Médecins vétérinaires du Bénin, etc. Grâce à ces entretiens et visites de terrain, la mission a pu évaluer et documenter la situation épidémiologique actuelle du charbon bactéridien en République du Bénin, ressortir les éléments à prendre en compte pour renforcer la prévention et le contrôle de la maladie en République du Bénin (types de surveillance, formation des services vétérinaires, sensibilisation des éleveurs, partenariat public-privé…), évaluer les besoins urgents et à moyen terme pour la réalisation de mesures de contrôle et de prévention du charbon bactéridien en République du Bénin. De même, la mission a pu « formuler des propositions techniques pour un suivi à court et moyen terme des mesures de contrôle et de prévention envisageables et supporter leur application dans le pays au regard de la situation épidémiologique actuelle » a précisé le Dr Tiémoko Yo, représentant résident de la FAO en introduisant la séance de restitution de la mission aux cadres du ministère de l’élevage avec à leur tête, madame Françoise  Komlan Assogba, directrice de cabinet représentante du ministre empêché.

A l’occasion de cette restitution, le chef de mission, Clarisse Ingabiré, expert en préparation et réponse aux urgences à la FAO a recommandé aux autorités béninoises et au nom de la mission de conduire des investigations plus poussées sur les cas probables de maladie de charbon à Tanguiéta, de mobiliser les ressources nécessaires pour réussir la campagne de vaccination prochaine en gardant à l’esprit qu’il est primordial de faire les vaccinations au moins un moins avant les premières pluies et de développer et de mettre en œuvre la stratégie nationale de lutte contre le charbon bactéridien qui devrait contenir le plan d’urgence et les procédures opérationnelles standardisées (POS). A ces recommandations, la directrice de cabinet du ministre de l’agriculture a rassuré les acteurs et la FAO sur la haute préoccupation du gouvernement béninois au sujet de la maladie et promis que les recommandations seront prises en compte.