FAO au Bénin

Atelier d’échange : « Promouvoir le transfert des pratiques/technologies d’AIC entre les chercheurs et les producteurs »

Promouvoir le transfert des pratiques/technologies d’AIC entre les chercheurs et les producteurs
18/01/2017

 Le Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche a procédé, le mardi 17 janvier à Cotonou, à l’ouverture de l’atelier d’échange pour promouvoir le transfert des pratiques/technologies d’AIC entre les chercheurs et les producteurs. Il est question, avec l’appui de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), d’encourager les pratiques agricoles capables de rendre l’agriculture résiliente face aux effets néfastes du changement climatique.

Le Bénin, en lien avec les engagements pris au niveau régional dans le domaine agricole, met l’accent, à travers la nouvelle génération du Plan Stratégique de Développement du Secteur Agricole, sur une agriculture résiliente capable de faire face aux défis actuels liés au changement climatique et de garantir la sécurité alimentaire à tous les béninois. Ce défi fait l’objet de cet atelier qui a mobilisé producteurs, chercheurs/universitaires, la société civile, cadres des ministères en charge de l’agriculture et l’environnement autour des pratiques et technologies à promouvoir pour asseoir une meilleure résilience des activités agricoles face au changement climatique. Selon Dr Tiemoko Yo, Représentant Résident de la FAO au Bénin, il s’agit de faire l’inventaire des bonnes pratiques endogènes et technologies, en lien avec l’approche Agriculture Intelligente face au Climat (AIC) développée par la FAO, adoptées par différents acteurs-producteurs et transformateur- en vue de les capitaliser et d’en faciliter la diffusion vers les utilisateurs à la base. De ses explications, il ressort que l’AIC englobe des pratiques et des technologies qui visent à accroitre durablement la productivité des cultures, à soutenir les exploitants agricoles dans leur effort à s’adapter au changement climatique tout en contribuant à atténuer la contribution de ce secteur aux émissions de gaz à effet de serre. « De nombreuses pratiques et technologies agricoles climato-intelligentes innovantes ou traditionnelles sont mises en œuvre dans les champs, les forêts, les lacs et les prairies, promues par une grande diversité de parties prenantes. Mais souvent, ces actions restent relativement limitées en ce qui concerne leur passage à l’échelle. Il est de ce fait important de mieux connaitre l’impact des différentes pratiques pour renforcer le Gouvernement, à travers le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la pêche (MAEP),  dans la mise en œuvre de la nouvelle génération du Plan National d’Investissement Agricole pour la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (PNISAN) en terme de contributions à la  réduction des émissions de Gaz à effet de serre», a-t-il souligné. Pour conduire le Bénin vers cette dynamique, la FAO compte sur l’assistance financière du Fonds vert pour le climat dont elle a été accréditée tout récemment comme Agence d’exécution. « Le Fonds vert a commencé à appuyer les pays dans la transformation de leurs économies vers un avenir plus sobre en consommation de carbone et de plus en plus dominé par l’énergie propre, et d’appuyer la mise à l’échelle des pratiques innovantes et climato-intelligentes », a martelé Dr Tiemoko Yo. La tendance vers l’AIC découle aussi de l’Accord de Paris sur le Climat à la COP21 au terme de laquelle le Bénin a pris des engagements en faveur du renforcement des capacités pour l’adaptation de l’agriculture au changement climatique. « Il s’agit aujourd’hui de passer de la phase de réflexion et d’engagements à la phase d’actions », a insisté le  Représentant Résident de la FAO qui assure de la disponibilité de l’agence onusienne à accompagner le Bénin dans l’élaboration d’un projet d’agriculture climato-intelligente à soumettre au Fonds vert.

Delphin O. Koudandé, Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche a indiqué que cette rencontre d’échanges permet de rapprocher la recherche des agriculteurs pour trouver des réponses aux risques de vulnérabilité du secteur agricole face au changement climatique. « L’apport de la recherche scientifique et technologique est nécessaire pour améliorer la résilience des populations face au changement climatique », a-t-il mentionné. Le Ministre réitère l’engagement du Gouvernement à honorer la signature de ses contributions à l’Accord de Paris sur le Climat.

Au terme de l’atelier, les participants ont pris connaissance de nombreuses pratiques/technologies éprouvées mises en œuvre à travers des initiatives antérieures et en cours et qui méritent une large diffusion. Des contraintes et barrières qui freinent ce passage à l’échelle et des approches de solutions pour leur lever ont été identifiées.

Quelques technologies/pratiques échangées au cours de l’atelier.

Sous-secteur

Technologie

Production végétale

Utilisation du fumier d’étable pour l’amélioration de la production agricole

Ouverture de drains et paillage des parcelles de cultures

Utilisation de variétés précoce ou à cycle court et des variétés résistantes 

Système de culture sédentarisé à base d’igname intégrant le Gliricidia sepium  et Aeschynomene histrix comme alternative au système itinérant de défriche forestière sur brûlis

Utilisation d’extraits botaniques  et agents biologiques dans la gestion des ravageurs

Production animale

Alimentation de petits ruminants avec les légumineuses arbustives (Gliricidia sepium, Kaya senegalensis, Leucaena leucocephala, Stylosanthes scabra seca, Moringa oleifera, etc.)

Fabrication de foins et ensilages

Installation des cultures fourragères

Production halieutique

Production de poissons à cycle court en cages flottantes

Production de poissons à cycle court en enclos piscicoles

Chaines de valeur

Fabrication du jus à base de pomme d’anacarde

Fabrication de vinaigre à base de pomme d’anacarde

Utilisation de séchoirs solaires

Forêt

Reconstitution de mangrove à partir de pépinière de palétuviers

Foyers améliorés (foyers Wanrou, foyers traditionnels améliorés, foyers développés par l’INRAB)

Promotion de l’apiculture pour l’amélioration de la pollinisation des plantes

Ecotourisme

Le Projet GCP/RAF/496/NOR ʺSoutenir la transition vers des systèmes alimentaires de l’agriculture intelligente face au climat" à travers lequel cette activité a été réalisée a été lancé il y a sept mois avec l’appui financier du Royaume de la Norvège et l’assistance technique de la FAO.