Une délégation de la Représentation au Bénin de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), conduite par le Représentant Résident, Dr Tiémoko YO, a visité vendredi 12 Mai le centre de formation en élevage, «Maison du Paysan» du Dr Michèle Babadjidé à Lokossa et sa ferme d’élevage et d’agriculture où il met en exergue sa vision du «Village du paysan», un modèle intégrateur de l’élevage, de la pisciculture et du maraichage.

«Produire à partir de 10 poules, trois cent (300) poulets vivants en six mois, le rêve de tout paysan africain ; un savoir à promouvoir». La vision prônée par le docteur vétérinaire Michèle Babadjidé est inscrite en grands caractères au fronton de son centre de formation dénommé «Maison du Paysan», où plusieurs espèces domestiques (lapins, porcs, pintades, dindons, poulets, pigeons, chèvres) sont élevées en synergie et selon des techniques traditionnelles. Avec seulement 3 chèvres en 2013, la «Maison du paysan» est aujourd’hui à plus de cent têtes. «Ce type d’élevage démontre comment élever ensemble des animaux domestiques de chez nous avec des moyens matériels à portée de main et à moindre coût pour des rendements encourageants qui défient l’élevage industriel», explique le vétérinaire béninois qui prône depuis la création de la «Maison du paysan» en 2000 une vision où l’élevage des espèces locales est combiné à la pisciculture et au maraichage pour assurer l’autosuffisance alimentaire des populations.

«Rien ne se perd avec ce modèle. Les fientes des volailles et les intestins de lapins servent à fabriquer du compost pour le maraichage et des asticots pour nourrir les poissons», détaille le Dr Babadjidé, qui développe ce modèle avec l’aide d’une dizaine de jeunes reçus en formation dans sa ferme pilote de 2 hectares située à quelques encablures du centre «Maison des paysans».

Dans cette ferme pilote qu’il a baptisée «Village du paysan», Dr Babadjidé fait découvrir fièrement à ses visiteurs le bac à élevage des poissons chat, construit à partir d’une bâche ordinaire soutenue par des piliers en bois et disposé au milieu d’une bananeraie. «Ce dispositif fait à la main à partir seulement d’une grande bâche permet d’avoir un bassin de 5m sur 2 et 1m de hauteur pour la somme de 85.000 FCFA», précise le vétérinaire, fier également de son espace ombragé aménagé à l’intérieur de la ferme grâce au seul feuillage de palmiers sélectionnés. «A la longue, j’envisage la construction de bungalows où les gens pourront se détendre tout en étant en symbiose avec la nature. On pourra donc allier tourisme et agriculture écologique. C’est ça notre rêve pour le village du paysan», confie Dr Babadjidé.

S’exprimant au terme de la visite, le Représentant de la FAO au Bénin a noté que l’approche développée par la «Maison du paysan» est à encourager pour le développement rural et a promis un appui matériel à venir de son organisation à cette initiative locale du Dr Babadjidé.