FAO en Côte d'Ivoire

Pour une meilleure implication des populations locales dans la gestion pacifique des conflits fonciers

25/05/2016

Cent quatre villages du département de Bocanda ont participé au programme de sensibilisation et de formation des populations initié par la FAO, avec la collaboration de l’UNESCO, en vue de consolider les capacités des populations rurales sur les dispositions de la loi de 1998 relative au foncier rural, au code forestier et au code minier. La méthode participative et interactive, sous la forme d’une conférence animée, a servi de cadre d’échanges aux formateurs de la FAO et du Ministère de l’agriculture et du développement rural et devra permettre de mieux préparer la stratégie de communication en vue de la sécurisation du foncier rural qui doit être étendue à l’ensemble du territoire national.

Ces sessions de formation et de sensibilisation qui se sont déroulées sur la période du 5 au 20  mai 2016, s’inscrivent dans un vaste projet de consolidation de la paix en Côte d’Ivoire, financé par le Fonds pour la consolidation de la paix et interviennent à la suite d’une mission d’Étude situationnelle lancée au démarrage des activités de terrain.

Une forte mobilisation

Un total de 472 participants ont pris part à ces ateliers de Bocanda, au nombre desquels la chefferie traditionnelle, les présidents de jeunes, les présidentes de femmes de chaque village, les agents du corps préfectoral et de l’administration technique, des membres d’ONG et d’Organisations de la Société Civile (OSC).  

Pendant ce circuit de sensibilisation, les populations ont pu juger de la nécessité de s’engager dans la sécurisation foncière, et ont compris l’importance du certificat foncier, la délimitation des territoires des villages et les recours administratifs et judiciaires mis à leur disposition sur les questions de gestion du foncier rural. Cette rencontre a également enregistré la présence des agents techniques de la Direction du Foncier rural, associé à la sensibilisation sur la question du certificat foncier.

En initiant cette opération de formation, le Système des Nations Unies en Côte d’Ivoire, à travers la FAO, souhaite renforcer les compétences des membres du corps préfectoral et de l’administration, faire acquérir aux chefs traditionnels, aux représentants d’ONG et d’OSC ainsi qu’aux membres des comités villageois de gestion foncière rurale, des capacités leur permettant d’appréhender et de présenter aux communautés villageoises respectives les thématiques et dispositions de la loi de 1998 relative au domaine foncier rural.

Selon Nanan N’Guessan Kouakou Boris, Chef de Village de M’Béri dans la sous-préfecture de Bocanda, la question du certificat foncier était méconnue de tous. « Je me réjouis de cette formation et je puis vous assurer que tous les propriétaires terriens, lettrés ou non souhaitent après cette formation, l’activation rapide du processus afin de signifier leur maturité en tant que citoyen» a-t-il affirmé.

L’implication effective des populations rurales s’est traduite à travers les nombreuses questions  sur la sécurisation foncière.

 « L’intérêt manifesté tout au long du circuit de formation, de même que la qualité des questions traduisent la nécessité de cette formation. De plus, les recommandations formulées font état de l’appropriation du processus de sécurisation foncière » a indiqué Dagrou Theodore, consultant national expert du foncier pour la FAO.

La sécurisation foncière en Côte d’Ivoire

Dans le pays, la situation foncière est fortement marquée par d’anciennes et intenses migrations agraires, notamment dans la zone forestière. En initiant cette série de formations et d’échanges avec les populations, la FAO et l’UNESCO tentent d’identifier des mécanismes permettant de prévenir et de gérer les conflits fonciers de manière durable, nécessaire pour promouvoir la paix, sécuriser les droits fonciers et améliorer les conditions de vie des populations. La sécurisation foncière apporte une quiétude aux producteurs et permet de garantir l’investissement dans la terre pour une production agricole assurée.

En recommandations communes à toutes les couches formées, les populations ont souhaité entre autres l’actualisation des plans directeurs des villes afin de mettre en évidence les limites entre terres rurales et terres urbaines ; l’implication et l’engagement des chefs d’exploitation et des chefs de terre dans la sécurisation foncière ; ainsi que l’extension des opérations-pilotes de délivrance de certificats fonciers et de délimitation des villages à tous les villages du département de Bocanda.

Si la demande de certificat foncier collectif semble favorable à la cohésion entre les familles et communautés, le caractère individuel de l’immatriculation ralentit non seulement le processus de sécurisation des terres et ressources mais freine les populations dans leur élan pour la demande  des certificats fonciers.

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Liens utiles :

FAO

 

Directives volontaires du régime foncier de CSA

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Contact FAO

Marina Koua MEA, Chargée de communication – FAO Côte d’Ivoire

Tel: 00 225 57 10 09 24- http://www.fao.org/cote-divoire/- www.fao.org/