Département économique et social

 système mondial d'information et d'alerte rapide sur l'alimentation et l'agriculture

 perspectives alimentaires
No. 4 Rome, décembre 2004

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faits saillants

DONNÉES DE BASE SUR LA SITUATION CÉRÉALIÈRE MONDIALE

Situation de l’offre et de la demande des céréales

Blé

Céréales secondaires

Riz

EL NIÑO - OSCILLATION AUSTRALE (ENOA)

Viande et produits carnés

Lait et produits laitiers

Graines oléagineuses, huiles et tourteaux

Consultation sur les bananes

Sucre

Consultation sur le sucre

ANNEXE STATISTIQUE

NOTE SUR LES STATISTIQUES

Viande et produits carnés

L'indice FAO des prix de la viande a progressé à la mi-2004 pour atteindre son plus haut niveau depuis huit ans, les fermetures de marchés dues aux épizooties et aux inquiétudes concernant la sécurité sanitaire des aliments ayant fait grimpé les cours moyens internationaux annuels de la viande de volaille et de boeuf de 24 pour cent et 12 pour cent, respectivement. Toutefois, l’indice s’est stabilisé ces dernières semaines, car les interdictions frappant les importations de produits en provenance de zones auparavant touchées par les maladies ont été levées, d’où une augmentation des disponibilités exportables.

perspectives alimentaires

Selon les estimations de la FAO, la production mondiale de viande de 2004 s’établirait à 258 millions de tonnes, soit 2 pour cent de plus que l’année précédente. La croissance enregistrée cette année devrait être imputable essentiellement à l’augmentation de la production de viande de porc, secteur qui a bénéficié des restrictions frappant la production de viande de volaille et de boeuf. S’agissant de la situation par région, on s’attend à ce que la production de viande augmente le plus fortement cette année en Amérique du Sud, où elle devrait gagner 5 pour cent pour s’établir à 31 millions de tonnes. En Asie, qui assure normalement 40 pour cent environ de la production mondiale de viande, la croissance est estimée à 2,4 pour cent, soit la moitié seulement de celle de l’année précédente.

Le relèvement des cours de tous les types de viande cette année a freiné la consommation mondiale de viande et la consommation par habitant ne devrait guère progresser, passant de 40,3 à 40,6 kg. Selon les estimations, la croissance annuelle serait la même cette année dans les pays développés et dans les pays en développement; dans ces derniers, la consommation annuelle par habitant, estimée à 29,7 kg, représente toujours un tiers seulement de celle des régions développées. Vers la fin 2004, les marchés dans le monde entier ont progressivement réouvert à mesure que les pays où des restrictions commerciales avaient été imposées ont regagné leur statut de pays exempt de maladies ou se sont reconvertis dans l’exportation de types de viande (produits cuits, par exemple) pour lesquels les préoccupations sanitaires sont moindres. Toutefois, la fermeture de multiples marchés et les inquiétudes concernant la sécurité sanitaire des aliments pendant la plus grande partie de l’année ont entraîné une chute d’environ 2 pour cent du commerce mondial de viande en 2004, le ramenant à 19,1 millions de tonnes, soit le premier recul depuis le milieu des années 1980. Parallèlement, la part de chaque exportateur dans les échanges a considérablement changé. La part des pays développés dans les exportations chuterait de 3 pour cent, passant à 58 pour cent, tandis que celle de l’Amérique latine, principal exportateur parmi les pays en développement, augmenterait et passerait de 23 à 28 pour cent.

Les perturbations des disponibilités exportables de viande bovine font encore monter les cours internationaux

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Bien que la production de viande de boeuf dans les pays développés soit tombée à son plus bas niveau depuis le début des années 1970, la production mondiale de viande bovine de 2004 devrait atteindre 62,2 millions de tonnes, en hausse de 1,5 pour cent par rapport à l’année précédente. Dans les pays développés, le faible niveau des stocks bovins a entraîné un recul des abattages pour la deuxième année consécutive, d’où une réduction de la production estimée à 2,4 pour cent. En revanche, dans les pays en développement, la production aurait progressé de 5 pour cent, favorisée par la forte demande mondiale de produits en provenance de l’Amérique du Sud et de l’Inde. De ce fait, la part des pays en développement dans la production mondiale a de nouveau augmenté en 2004, pour atteindre 54 pour cent, soit 10 pour cent de plus qu’il y a dix ans. Toutefois, dans les pays en développement, la consommation annuelle par habitant, estimée à 6,5 kg, représente toujours moins d’un tiers de celle des pays développés, laquelle a reculé en 2004 pour la deuxième année consécutive, passant à 23 kg.

Selon les estimations, le commerce mondial de viande de boeuf a reculé de 6 pour cent en 2004, ce qui s’explique par l’interdiction qui a frappé les importations de viande bovine en provenance d’Amérique du Nord suite aux cas d’ESB et par le niveau élevé des cours, qui ont freiné la demande d’importation, en particulier en Asie. La part des pays en développement dans les exportations de viande de boeuf atteindrait 48 pour cent, en nette hausse par rapport à 2003 (37 pour cent). En Amérique du Sud, les secteurs axés sur l’exportation ont bénéficié non seulement de l’absence des États-Unis sur le marché mais aussi de l’amélioration du statut zoosanitaire de la région, du taux de change favorable et de leur capacité de retirer rapidement leurs produits du marché intérieur pour les exporter. La croissance des exportations de la région est estimée à près de 30 pour cent en 2004, comme pour les deux années précédentes. Parmi les pays développés, bien que l’Australie ait maintenu ses exportations à un niveau élevé, l’UE – qui était auparavant un concurrent non négligeable sur les marchés internationaux – est restée importateur net pour la deuxième année consécutive.

Les marchés de la viande de porc ont bénéficié des cours élevés des autres types de viande

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Favorisée par le relèvement des cours et la baisse des prix du fourrage à la fin de l’année, la production mondiale de viande de porc en 2004 est estimée en hausse de 2,4 pour cent, se situant à un peu plus de 100 millions de tonnes. Les inquiétudes concernant la sécurité sanitaire de la viande de volaille et de boeuf ont encouragé une croissance de la production de l’ordre de 4 pour cent dans les pays en développement, en particulier en Asie, où les pénuries d’autres types de viande ont fait grimper les prix. Ces gains ont plus que largement compensé la baisse de la production constatée dans certains pays développés. Le bas niveau des stocks de viande de porc en Europe, associé au coût élevé des aliments pour animaux et aux moindres bénéfices en début d’année, a entraîné une réduction générale de la production de la région en 2004. Les pays en développement ont néanmoins assuré plus de 60 pour cent de la production mondiale de viande porcine en 2004, contre 53 pour cent il y a dix ans; selon les estimations, la consommation annuelle par habitant devrait rester faible, à savoir 12,3 kg, alors que la moyenne est de 30 kg dans les pays développés.

Les faibles disponibilités exportables des autres types de viande ont avantagé le commerce mondial de viande de porc en 2004. La demande a été forte en Asie, où les importations pour l’année sont estimées à 4,5 millions de tonnes, soit 5 pour cent de plus que l’année précédente. Au Japon et en République de Corée, où les importations de viande bovine assurent habituellement 15 pour cent de la consommation totale de viande, les interdictions visant la viande de boeuf en provenance de l’Amérique du Nord suite aux cas d’ESB ont entraîné une forte augmentation des importations de viande de porc, de 17 et 32 pour cent respectivement, bien que le Japon ait de nouveau déclenché le mécanisme de sauvegarde pour la viande de porc en août 2004. S’agissant des exportations, les expéditions des États-Unis ont bénéficié du taux de change favorable et auraient augmenté de près de 20 pour cent en 2004. Dans l’UE, le recours accru aux restitutions à l’exportation pendant l’année, associé à la forte demande des pays qui viennent d’adhérer à l’Union européenne, a entraîné une augmentation des exportations. Des accords commerciaux bilatéraux passés avec le Japon ont aussi accru les débouchés commerciaux des exportateurs non traditionnels, tels que le Mexique et le Chili. La forte demande du Japon a aussi été particulièrement bénéfique pour les exportations chinoises de produits soumis à un traitement thermique.

La grippe aviaire et les inquiétudes concernant la sécurité sanitaire provoquent une chute sans précédent de la consommation et du commerce de la viande de volaille

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Les perturbations du marché dues aux épidémies de grippe aviaire, aux inquiétudes concernant la sécurité sanitaire et au relèvement des prix des aliments pour animaux ont eu des répercussions négatives sur les marchés de la volaille dans le monde entier en 2004. La production mondiale de viande de volaille, estimée à 77,2 millions de tonnes, ne progresserait que de 1,6 pour cent, ce qui est la plus faible croissance enregistrée dans la base de données de la FAO. La croissance de la production dans les pays en développement est estimée à moins de 1 pour cent. Le taux de mortalité élevé de la volaille, les abattages dus à la grippe aviaire et la cherté des aliments pour animaux tout au long de l’année dans de nombreuses régions d’Asie touchées par la maladie, en particulier en Thaïlande, au Viet Nam et en Indonésie, auraient fait chuté la production asiatique de 3 pour cent. À titre de comparaison, elle a progressé en moyenne de 5 pour cent par an ces cinq dernières années. En revanche, les cours élevés de la viande de volaille sur les marchés internationaux ont suscité des gains de production importants en Amérique du Sud et en Amérique du Nord, de 7 pour cent et 3 pour cent respectivement. Dans la Fédération de Russie, l'imposition de contingents tarifaires restrictifs, l’augmentation de 15 à 20 pour cent des prix intérieurs et l’accroissement des investissements dans les installations de production ont favorisé une expansion de la production pour la huitième année consécutive. Les disponibilités limitées et les cours élevés sur les marchés mondiaux ont freiné la consommation annuelle de viande de volaille par habitant en 2004, la moyenne mondiale tombant à 12,1 kg.

Les disponibilités réduites et les débouchés limités offerts aux produits en provenance de pays touchés par la maladie en 2004 ont entraîné un recul sans précédent de 3,4 pour cent du commerce mondial de volaille, qui est tombé à 7,9 millions de tonnes. Ce recul s’est accompagné d’une redistribution de la donne parmi les fournisseurs, les exportations de l’Amérique du Sud, qui ont été avantagées par les taux de change favorables, marquant une forte progression de 15 pour cent. Malgré la vive concurrence du Brésil, l’épidémie de grippe aviaire au début 2004 et un recul des expéditions estimé à 10 pour cent, les États-Unis ont gardé leur place de plus grand exportateur mondial. Les pénuries sur le marché et le niveau élevé des cours internationaux de la viande de volaille ont entraîné une augmentation des exportations de pays tels que les Philippines, l’Argentine et le Chili. Outre cette redistribution croissante des marchés, la composition des échanges a légèrement changé en 2004, des pays comme la Thaïlande et la Chine intensifiant leurs exportations de produits cuits pour contourner les interdictions frappant le commerce de viande fraîche/réfrigérée.

Statistiques mondiales sur la viande 1/

 20032004
estim.
2005
prélim.
 (millions de tonnes)
PRODUCTION 253,1 257,9 264,3
Viande de volaille76,077,279,9
Viande porcine98,6100,9103,6
Viande bovine61,462,263,0
Viande ovine    
et caprine12,312,612,9
Autres viandes4,95,05,0
EXPORTATIONS 2 / 19,5 19,1 19,7
Viande de volaille 8,2 7,9 8,2
Viande porcine 4,3 4,5 4,6
Viande bovine 6,1 5,7 6,0
Viande ovine et caprine0,70,70,8
Autres viandes0,30,30,3
 (kg/per capita)
CONSOMMATION PER CAPITA 40,3 40,6 41,6
Viande de volaille12,112,112,6
Viande porcine15,715,916,3
Viande bovine 9,8 9,8 9,9
Viande ovine   
et caprine1,92,02,0
Autres viandes0,80,80,8
Source: FAO
Note: Totaux calculés à partir de chiffres non arrondis.
1/ Des statistiques plus détaillées sur la viande sont disponibles sur le site web suivant:
http://www.fao.org/es/ESC/fr/20953/21014/index.html
2/ Y compris la viande (fraîche, réfrigérée, congelée, préparée et en boîte); en équivalent de poids carcasse; non compris les expéditions d’animaux sur pied, les abats comestibles et les échanges intracommunautaires de l’UE.

Les cours de la viande ovine se maintiennent du fait de la demande forte

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Selon les estimations, la production mondiale de viande ovine augmenterait de 3 pour cent en 2004, stimulée par les gains importants enregistrés dans les pays en développement, en particulier en Asie, région qui assure près de 60 pour cent de la production mondiale. Les cours se maintiennent à un niveau élevé en Chine du fait de la reprise des exportations d’ovins vers le Proche-Orient après un creux de huit ans. Dans d’autres régions de l’Asie, l’amélioration de l’état des parcours a favorisé la reconstitution des troupeaux, à l’exception de certains endroits d’Afghanistan où la sécheresse a entraîné une forte mortalité animale. Malgré la poursuite du recul structurel de la production aux États-Unis, la production globale des pays développés, qui assurent un quart des approvisionnements mondiaux, est estimée en hausse de 1,5 pour cent en 2004. Cette croissance s’explique par une augmentation des abattages et de la production en Australie suite à l’amélioration des pâturages, à la disponibilité accrue d’agneaux exportables en carcasses lourdes et à la perte de certains débouchés au Proche-Orient pour les ovins sur pied.

Stimulé par la croissance économique robuste, la diversité des marchés ethniques dans les pays développés et les cours élevés des viandes concurrentes, le commerce mondial de viande ovine devrait, selon les estimations, atteindre 747 000 tonnes en 2004, soit une hausse de 7 pour cent par rapport à l’année précédente. Le recul de la production dans les grands pays importateurs de l’UE et des États-Unis, alors que la demande est stable, a fait monter les cours d’environ 15 à 17 pour cent en 2004. L’augmentation consécutive de la demande d’importation a en outre été appuyée par la croissance des importations de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, de la Chine et de la province chinoise de Taïwan. Le raffermissement de la demande internationale et les cours élevés ont favorisé les exportations de l’Océanie. Cependant, la production a fléchi en Nouvelle-Zélande, où l’hiver le plus froid des 30 dernières années a entraîné un fort taux de mortalité des agneaux et un abaissement des taux d’agnelage. Alors que près de 90 pour cent des échanges mondiaux de viande ovine proviennent de l’Océanie, la Chine, l’Uruguay et l’Argentine ont tous enregistré une augmentation des exportations en 2004, selon les estimations.

Les marchés de la viande devraient se stabiliser en 2005

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La réouverture progressive de marchés auparavant bloqués et la stabilisation de la consommation devraient entraîner une reprise de la production et du commerce de viande en 2005. Selon les projections, la production de viande progresserait dans les pays tant développés qu’en développement. Les approvisionnements de viande de volaille et de porc devraient augmenter à mesure du fléchissement des prix du fourrage et de l’apaisement des préoccupations suscitées par les épizooties. En revanche, la reconstitution des stocks de bovins et d’ovins dans les grandes régions exportatrices pourrait entraîner un nouveau recul de la production de viande de boeuf et d’agneau.

Du fait du redressement prévu de la production de viande, les cours devraient se stabiliser à un moindre niveau en 2005, ce qui stimulera le commerce de la viande. Alors que les échanges de viande devraient augmenter globalement de 3 pour cent, plusieurs facteurs pourraient modifier cette perspective. Il convient de citer notamment l’accord visant à la reprise des échanges de viande bovine entre les États-Unis et le Japon, le recouvrement des pénalités pour le dumping de porcs canadiens, les inquiétudes concernant la sécurité sanitaire après la découverte de dioxine dans les fourrages de l’UE et les mécanismes visant à faciliter les échanges entre zones exemptes de maladie et régions touchées par la grippe aviaire. La concurrence sur les marchés de la viande sera en outre influencée par les variations des taux de change et pourrait aussi se ressentir de la redistribution des préférences de consommation de viande, qui avantagerait en 2004 les producteurs non traditionnels.

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©FAO, 2004