Département économique et social

 système mondial d'information et d'alerte rapide sur l'alimentation et l'agriculture

 perspectives alimentaires
No. 4 Rome, décembre 2004

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faits saillants

DONNÉES DE BASE SUR LA SITUATION CÉRÉALIÈRE MONDIALE

Situation de l’offre et de la demande des céréales

Blé

Céréales secondaires

Riz

EL NIÑO - OSCILLATION AUSTRALE (ENOA)

Viande et produits carnés

Lait et produits laitiers

Graines oléagineuses, huiles et tourteaux

Consultation sur les bananes

Sucre

Consultation sur le sucre

ANNEXE STATISTIQUE

NOTE SUR LES STATISTIQUES

Sucre

La production mondiale de sucre devrait augmenter en 2004/2005

Selon les prévisions préliminaires de la FAO, la consommation mondiale de sucre en 2005 dépasserait légèrement la production mondiale pour la deuxième année consécutive. Avec un volume estimé à 144,8 millions de tonnes, la consommation mondiale de sucre sera supérieure à la production de 831 000 tonnes. L’insuffisance escomptée de la production mondiale entraînerait une baisse des stocks dans les principaux pays importateurs, et les prix devraient se maintenir à leurs niveaux actuels. Les prix moyens au jour le jour de l’Accord international sur le sucre (AIS) ont enregistré une reprise de plus de 45,5 pour cent entre janvier et octobre 2004, époque à laquelle le prix du sucre a atteint en moyenne 8,45 cents E.-U. la livre, soit le prix le plus élevé sur 19 mois (voir appendice, tableau A.12).

La production mondiale de sucre devrait atteindre 144 millions de tonnes en 2004/2005, soit 2 pour cent de plus qu’en 2003/2004, par suite essentiellement d’une récolte plus importante au Brésil et d’une certaine reprise de la production en Inde. La production de sucre dans les pays en développement devrait s’établir à 101,3 millions de tonnes, soit 1,9 million de tonnes de plus qu’en 2003/2004, du fait principalement d’une croissance persistante au Brésil.

En Amérique latine et aux Caraïbes, la production devrait s’élever à 47,8 millions de tonnes, soit une hausse de 1,7 pour cent. Les premières estimations concernant le Brésil établissent la production à 27,5 millions de tonnes, soit 1,3 pour cent de plus, en raison principalement de conditions météorologiques propices et d’une meilleure utilisation de la capacité de traitement. La production de canne dans les régions du centre/sud et du nord/nord-est connaîtra vraisemblablement une expansion. La prédominance de prix élevés en ce qui concerne l’alcool et le sucre a conduit à une hausse des investissements dans l’industrie par le biais de fusions, d’actions concertées et d’acquisitions directes. Selon les estimations, 40 sucreries devraient être opérationnelles d’ici à 2007, ce qui renforcera les capacités de réaction du Brésil sur le plan de l’offre.

Au Mexique, la production devrait atteindre 5,5 millions de tonnes, soit une hausse de 2,4 pour cent due à une expansion des superficies en prévision d’une nouvelle augmentation des quotas dans le cadre de l’ALENA. Toutefois, le conflit actuel avec les États-Unis sur la question des édulcorants a freiné toute autre expansion des semis. Aux Caraïbes, l’ouragan Ivan a eu des effets négatifs sur la production de canne dans plusieurs pays. En Jamaïque, la production de sucre a chuté de 15 pour cent.

En Extrême-Orient, la production de sucre est estimée à 42 millions de tonnes, soit une hausse légère de

1 pour cent par rapport à l’an dernier. En Inde, la production devrait augmenter pour passer à 15 millions de tonnes, soit une reprise de quelque 1,8 million de tonnes par rapport au volume exceptionnellement peu élevé de 2003/2004, des pluies suffisantes dans les régions productrices de sucre de Maharashta et de Tamil Nadu ayant amélioré les perspectives de récoltes. Les besoins d’importations pour la campagne 2004/2005 seront probablement moins élevés que prévu étant donné que l’on estime à 8,5 millions de tonnes le volume qui pourrait être dégagé des stocks pour compenser l’insuffisance de la production, mais le gouvernement n’a pas annoncé officiellement les besoins d’importations pour la nouvelle campagne. Toutefois, il a relevé le prix minimum légal qui est passé de 730 roupies à 745 roupies la tonne pour la campagne 2004/2005.

Production et consommation mondiales de sucre

  Production Consommation
 2003/2004/20042005
 20042005
 (. . millions de tonnes, équivalent sucre brut . .)
MONDE 141,1 144,0 143,3 144,8
Pays en dé-     
veloppement 99,5 101,3 95,4 96,2
Amérique    
Latine et47,047,825,726,1
Caraïbes    
Afrique5,15,38,08,1
Proche-     
Orient5,35,710,811,0
Extrême-    
Orient41,742,150,850,9
Océanie0,40,40,10,1
Pays déve-    
loppés 41,7 42,7 47,9 48,6
Europe20,921,820,520,3
dont: UE(16,8)(17,8)(15,0)(14,9)
Amérique    
du Nord8,28,210,310,9
CEI4,24,011,311,7
Océanie5,15,11,41,4
Autres pays3,33,54,44,3
dont:    
Aftrique du Sud2,42,61,61,6
Source: FAO

En Chine, la production de sucre devrait accuser une baisse pour la deuxième année consécutive. À la suite d’une grave sécheresse qui a sévi dans la région de Guangxi, laquelle représentait plus de 55 pour cent de la production totale de sucre en 2003/2004, la production de 2004/2005 devrait diminuer de 5,3 pour cent. En Thaïlande, la production de sucre devrait baisser de 4 pour cent pour atteindre 7,3 millions de tonnes en 2004/2005, en raison de la politique que continue de mener le gouvernement pour restreindre la production afin de faire face à l’offre excédentaire sur le marché intérieur à des prix soutenus. La production de canne a été établie à 65 millions de tonnes par an, à un prix garanti de 580 bahts la tonne. Des quotas de production seront appliqués jusqu’en 2007/2008, et il n’est pas envisagé dans l’immédiat de réviser cet accord à la lumière de la hausse des prix mondiaux du sucre fin 2004.

La production de sucre en Afrique (pays en développement et pays développés) devrait croître de 5,8 pour cent pour s’élever à 7,9 millions de tonnes en 2004/2005, du fait principalement de la croissance enregistrée en Afrique du Sud où la production devrait augmenter et passer à 2,6 millions de tonnes en raison d’une expansion des superficies irriguées. En Égypte, la production devrait rester stable, avec 1,4 million de tonnes, tandis qu’à Maurice et au Kenya, elle devrait augmenter de 4 pour cent et 7,6 pour cent, respectivement.

Dans les pays développés, la production de sucre devrait s’élever à 42,6 millions de tonnes en 2004/2005, ce qui représente une hausse de 2,4 pour cent par rapport à la campagne précédente. Cette croissance est principalement imputable à l’augmentation prévue de 5,7 pour cent de la production au sein de l’UE par suite de conditions de croissance favorables. La France devrait produire 4,6 millions de tonnes, soit un volume légèrement supérieur à celui de 2003/2004, malgré une réduction des superficies ensemencées de 4 pour cent, tandis qu’en Allemagne, la production devrait augmenter de 3 pour cent pour passer à 4,2 millions de tonnes. En Australie, malgré des conditions météorologiques défavorables en certains endroits du pays, la production devrait progresser de 153 000 tonnes ou 3 pour cent environ par rapport à la campagne précédente touchée par la sécheresse. Toutefois, à ce niveau, elle restera inférieure de 12 pour cent à la production record de 6 millions de tonnes obtenue en 1995/96. Aux États-Unis, la production de sucre devrait atteindre 8,2 millions de tonnes en 2004/2005, soit un volume pratiquement inchangé par rapport à 2003/2004, malgré plusieurs ouragans et tempêtes tropicales qui ont touché les états de la Floride et de la Louisiane pendant la campagne.

Selon les estimations de la FAO, la consommation mondiale de sucre devrait augmenter de 1,6 million de tonnes en 2004/2005, par rapport aux 143,2 millions de tonnes consommés en 2003/2004. Les pays en développement seraient responsables de la plus grande partie de cette augmentation, soutenue par la croissance démographique et du PIB.

En Chine, la consommation devrait s’établir à 11,5 millions de tonnes en 2004/2005, soit 490 000 tonnes environ de plus que les quantités consommées en 2004/2005. La demande est essentiellement stimulée par la hausse des revenus par habitant et l’effet de substitution déclenché par la fermeture des usines de traitement de la saccharine. Le revenu disponible par habitant étant solide et plus élevé, le sucre est principalement consommé par les industries de traitement alimentaire, des boissons et pharmaceutiques, seule une petite part étant destinée à la consommation des ménages; en effet, la consommation par habitant reste inférieure à 10 kg, soit deux fois moins que la moyenne mondiale (21 kg). Bien que l’on s’attende à ce que l’Inde devienne le premier pays consommateur de sucre au monde, la consommation de sucre en 2004/2005 devrait baisser de 4,7 pour cent et s’établir à 20 millions de tonnes, en raison essentiellement de la diminution prévue de la production, laquelle ne sera que partiellement compensée par des importations. Toutefois, un accroissement de la consommation d’édulcorants traditionnels comme le guru et le khan sari est attendu. En Afrique, la consommation de sucre devrait augmenter de 1,4 pour cent en 2004/2005, conformément aux taux de croissance moyens à long terme fondés sur la population et les revenus.

Dans les pays développés, la consommation devrait rester relativement stable avec 48,5 millions de tonnes, la consommation par habitant étant déjà élevée (35 kg par rapport à la moyenne mondiale de 21 kg). En Europe et en Amérique du nord, la consommation devrait rester stable avec, respectivement, 20,3 et 10,8 millions de tonnes, tandis que dans la CEI, la consommation devrait atteindre 11,7 millions de tonnes.

Les prix mensuels de l’AIS – qui ont atteint en moyenne 6,20 cents E.-U. la livre de janvier à mai 2004 – se sont raffermis dans la deuxième moitié de l’année pour s’élever à 7,7 cents E.-U. la livre de juin à octobre. Toutefois, à ce niveau, le prix moyen était encore inférieur de 4,2 pour cent à celui de la période correspondante en 2003. Selon les prévisions préliminaires du marché pour 2004/2005, l’offre continuerait d’être insuffisante, d’où le renforcement continu des prix du marché. Au Board of Trade de New York, les contrats à terme du sucre No. 11 portant échéance en mai 2005 atteignaient en moyenne 9,06 cents E.-U. la livre en octobre 2004, soit environ 47 pour cent de plus que la période correspondante en 2003. Toutefois, les stocks mondiaux de sucre restant élevés, les prix devraient se maintenir à leurs niveaux actuels.

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©FAO, 2004