L'initiative entrepreneuriale de Kawkab Al-Yassin dans la région rurale de Homs a été une bouée de sauvetage pour ses voisins. Cette mère de trois enfants, originaire de l'ouest d'Al-Farhaniyah, dans la région rurale de Homs, met à profit ses connaissances pour gérer un réseau de production de "mooneh" - des conserves faites maison - et a réussi à créer jusqu'à 14 emplois pour les femmes de son village.

"J'ai lancé ce petit projet de production de "mooneh" pour me permettre à moi et aux femmes de mon village de gagner un revenu, car elles sont les seuls soutiens de famille", explique Kawkab, dont l'enthousiasme pour une vie meilleure l'a poussée à fréquenter les champs-écoles des producteurs  de la FAO, mises en œuvre dans le cadre du Programme de soutien aux petits exploitants et financées par l'Union européenne, pour transformer son petit projet de "mooneh" en une entreprise rentable.

"L'école m'a beaucoup appris ! J'ai appris l'importance de la mesure et du calcul - le poids de mes vaches, le coût, les gains et les pertes", a déclaré Kawkab. "Cela a été l'occasion pour moi d'échanger des idées avec d'autres femmes du groupe, et de discuter du potentiel avec les experts de la FAO pour développer mon entreprise", a-t-elle ajouté, tout en acquérant de nouvelles compétences en matière de production et de marketing pour maximiser les bénéfices : "Au lieu de vendre mon lait de vache à des intermédiaires, j'ai appris qu'il était préférable de fabriquer du fromage ou du yaourt et de vendre le produit moi-même. J'ai également appris à fabriquer du fromage circassien et je l'ai introduit sur le marché. Il était très populaire", ajoute-t-elle.

Sa motivation a incité d'autres femmes à suivre son chemin, elles ont consulté Kawkab pour lui faire part de leurs idées, qui en retour a toujours aidé sa communauté en encadrant les femmes pour qu'elles maîtrisent les compétences qu'elle connaît. Khadija Al-Yassin, la sœur de Kawkab, est veuve et mère de quatre enfants. Elle déclare : "Travailler avec Kawkab m'a permis de gagner un revenu supplémentaire pour nourrir mes enfants et les maintenir à l'école. De plus, je peux rester à la maison pour m'occuper de mes enfants lorsqu'ils rentrent de l'école", explique-t-elle.

Si la situation est loin d'être parfaite, toute contribution aux moyens de subsistance de ces femmes est la bienvenue. "Être capable d'aider les autres me rend heureuse !", déclare Kawkab. "Le travail que font les mères permet à leurs enfants d'avoir une alimentation saine et une bonne éducation, et les empêche de tomber dans la rue", conclut-elle.

Les champs-écoles de la FAO encouragent les agriculteurs à adopter de meilleures pratiques en matière d'agriculture, de production et de commercialisation, dans le but de faire évoluer leur mentalité vers la rentabilité. L'Organisation a mis en place 150 écoles dans quatre gouvernorats de Syrie (Al-Hasakah, Alep, Deir ez-Zor et Homs), touchant plus de 2 600 bénéficiaires, dont près de 75 % de femmes. Les écoles ont aidé les bénéficiaires à réduire le coût des intrants de 35 % et ont finalement obtenu une différence remarquable dans leurs résultats nets, ce qui les a aidés à transformer leurs pertes en bénéfices nets, et a eu un impact direct sur l'amélioration de leurs vies et de leurs communautés.