En République du Tadjikistan, une famille sur quatre compte au moins un membre de la famille travaillant à l'étranger. Représentant environ 10 % de la population totale, les travailleurs migrants du Tadjikistan sont majoritairement des hommes et proviennent principalement des zones rurales. Les familles de travailleurs migrants ont du mal à gérer les travaux agricoles précédemment effectués par ceux qui sont partis, elles sont confrontées à des inégalités et sont considérées comme un groupe vulnérable et marginalisé ayant une faible résilience économique.

L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), dans le cadre de son action en faveur de l'égalité des sexes, renforce la capacité des femmes et des jeunes laissés pour compte à combler les lacunes du travail agricole familial par le biais des champs-écoles des producteurs.

Le projet de la FAO "Empowerment of 'families left behind for improved migration outcomes in Khatlon, Tajikistan" est financé par le Fonds fiduciaire multi-partenaires pour les migrations et mis en œuvre conjointement avec l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), le Fonds international d'urgence pour l'enfance des Nations Unies (UNICEF) et ONU Femmes. Dans le cadre de ce projet, 50 champs-écoles de producteurs juniors ont été créés pour éduquer jusqu'à 1 000 enfants à Dusti et Kulyab, dans les régions de Khatlon au Tadjikistan. Les premières activités portent sur l'irrigation des cultures au goutte-à-goutte, la culture de légumes en serre, les méthodes d'agriculture biologique et la technologie de culture des champignons dans des conditions contrôlées artificiellement.

Les experts de la FAO ont mené une série de sessions théoriques et pratiques de "formation des formateurs" pour plus de 450 enseignants, ainsi que des instructeurs, des étudiants et des jeunes agriculteurs de 50 écoles secondaires dans les deux districts sur les sujets liés à la création de champs-écoles des producteurs. Le projet assurera ensuite le suivi des champs-écoles pour jeunes agriculteurs et les soutiendra afin de garantir la pérennité des avantages pour les agriculteurs familiaux et d'améliorer les moyens de subsistance et le bien-être des familles d'agriculteurs.

L'approche des champs-écoles des producteurs (CEP) a été développée par la FAO et ses partenaires il y a près de 25 ans comme une alternative à la méthode de vulgarisation descendante dominante. Elle représente des exercices pratiques sur le terrain utilisant l'observation directe, la discussion et la prise de décision pour encourager l'apprentissage actif par la pratique. La méthode CEP est également une approche efficace de renforcement des capacités et de vulgarisation pour les agriculteurs.

Les champs-écoles des producteurs visent à sensibiliser les jeunes à une alimentation saine et à une utilisation durable des ressources naturelles. L'objectif principal de ces écoles est de susciter l'intérêt pour l'agriculture, de former les jeunes à l'application de diverses technologies avancées afin d'accroître la productivité des cultures et de promouvoir l'agriculture durable.

13 février 2023, Douchanbé, Tadjikistan