Mécanisme forêts et paysans

La FAO lance le Mécanisme forêts et paysans à Madagascar

18/06/2019

Antananarivo - Un dispositif efficient et axé sur la demande, conçu pour renforcer les organisations de producteurs forestiers et agricoles.

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ, Agence allemande de coopération internationale) viennent de lancer à Madagascar le Mécanisme forêts et paysans (FFF – d’après l’anglais Forest and Farm Facility), qui vise à renforcer la capacité des producteurs forestiers et agricoles à obtenir des paysages résilients face au changement climatique et de meilleurs moyens d’existence.

Des représentants de la FAO, du Gouvernement, des organisations de producteurs forestiers et agricoles (OPFA) et des partenaires internationaux, notamment de la GIZ et de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), de même que des représentants du secteur privé, se sont rencontrés aujourd’hui à Antananarivo afin de resserrer les liens de collaboration entre les principales parties prenantes et de définir l’objet et les priorités de l’initiative du FFF à Madagascar.

Le Mécanisme forêts et paysans se propose d’aider le pays à atteindre au moins 11 des 17 Objectifs de développement durable (ODD), en se concentrant tout particulièrement sur les producteurs forestiers et agricoles en tant qu’acteurs essentiels du changement à venir.

«Le contexte de déboisement et de dégradation des terres de Madagascar est extrêmement pertinent au regard des objectifs de l’Initiative pour la restauration des paysages forestiers en Afrique (AFR100). Les exploitants agricoles et les organisations de producteurs jouent un rôle clé dans tous les efforts nationaux visant à restaurer et remettre en état le couvert forestier», a déclaré Patrice Talla Takoukam, Représentant de la FAO à Madagascar.

Les principaux défis et opportunités liés aux résultats escomptés du FFF sur l’île ont été présentés, de même qu’une série de priorités majeures pour les prochains mois, l’accent étant mis sur l’implication et la participation des femmes et des jeunes dans les processus décisionnels.

«Travailler en collaboration avec ces organisations de producteurs forestiers et agricoles, et les renforcer, peut permettre d’améliorer les moyens de subsistance, la réussite des entreprises et la gestion à l’échelle des paysages, en particulier pour les femmes et les groupes les plus marginalisés. Cela pourrait offrir aux jeunes de nouvelles possibilités, susceptibles de compenser ainsi l’attrait de la migration», a ajouté M. Takoukam.

Le secteur forestier joue un rôle crucial dans la vie de la société malgache. C’est en effet au travers de la forêt que les habitants de Madagascar peuvent se procurer des produits tels que la vanille, le miel, le gingembre et divers autres produits forestiers non ligneux, que ce soit pour la consommation familiale ou pour la vente.

Mise en œuvre du FFF à Madagascar

La seconde phase du FFF, qui sera opérationnelle jusqu’en 2022, est en train de démarrer de la même manière en Bolivie (État plurinational de), en Équateur, au Ghana, au Kenya, au Népal, au Togo, au Viet Nam, et en Zambie avec un budget initial d’environ 18 millions de dollars des États-Unis provenant de donateurs internationaux, notamment de la Suède et de la Finlande.

À Madagascar, le FFF sera mis à l’essai dans les régions de Boeny, Diana et Sofia. Il appuiera les organisations de producteurs forestiers et agricoles en vue de renforcer leurs capacités entrepreneuriales, améliorer leurs chaînes de valeur dans le secteur de la transformation du bois, et faciliter leur accès aux marchés locaux et régionaux. Faisant mieux entendre leur voix dans les processus décisionnels, les OPFA seront à même de mieux travailler avec les autorités locales et verront ainsi s’accroître leur aptitude à restaurer les paysages forestiers.

«Nous sommes très reconnaissants envers la GIZ et l’UICN pour le soutien apporté à la FAO pour la phase II du FFF. Cette initiative permettra d’amplifier la portée de l’action positive des OPFA dans la restauration des terres dégradées, et d’atténuer les effets négatifs du changement climatique sur les agriculteurs familiaux», a déclaré Jhony Zapata, Forestier de la FAO.

À Antananarivo, les discussions ont été axées sur les priorités du plan de travail et l’identification des principaux partenaires de mise en œuvre du FFF à Madagascar.

Pourquoi investir dans les organisations de producteurs forestiers et agricoles?

D’après les estimations, les producteurs forestiers et agricoles comptent 1,5 milliard de personnes, qui représentent 90 pour cent des agriculteurs de la planète. Les exploitations familiales occupent 70 à 80 pour cent des terres agricoles et produisent plus de 80 pour cent des denrées alimentaires mondiales en termes de valeur. Les agriculteurs familiaux comprennent les communautés forestières. Quelque 40 pour cent des populations rurales extrêmement pauvres vivent dans des zones de forêt et de savane.

Le FFF est un partenariat entre la FAO, l’IIED, l’UICN et AgriCord. Son Comité directeur est formé de membres relevant d’organisations de producteurs forestiers, d’institutions de foresterie communautaire, de groupements de peuples autochtones, de la communauté internationale des chercheurs, de fournisseurs de services de développement commercial, du secteur privé, de gouvernements et de donateurs. Ensemble, ces partenaires ont les mandats et les réseaux requis pour pouvoir s’engager de manière effective avec les gouvernements, offrir un appui technique, contribuer à la création de connaissances, accompagner le processus de suivi et apprentissage, appuyer les réseaux de membres, du niveau local au niveau global, et fournir des liens solides aux organisations professionnelles d’agriculteurs ainsi qu’aux fédérations d’OPFA régionales et mondiales.