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Dispersés dans les régions du Nord-Est, de l’Est et du Sud du pays, les peuples autochtones du Gabon satisfont l’essentiel de leurs besoins alimentaires grâce aux activités de cueillette, de pêche et les prélèvements de gibiers. Bien qu’en voie de sédentarisation, ils sont encore des groupes assez marginalisés dont les besoins ne sont pas pris en compte dans les plans directeurs de développement au niveau national.

Parallèlement, la déforestation, le conflit homme-faune et les restrictions liées à la préservation de la biodiversité érodent considérablement les moyens d’existence de ces populations. Depuis lors, l’évolution vers la modernité les emmènent à côtoyer d’autres peuples, pratiques et moyens de subsistance tels que l’agriculture au point de transformer leur organisation sociocommunautaire. Cette activité dans laquelle les femmes occupent une place importante selon la division du travail, met en évidence leurs capacités de travail (productrices et transformatrices) et leur contribution à l’équilibre social des communautés. Elles jouent également un rôle primordial dans les échanges qui en résultent : elles sont à la fois commerçantes et distributrices de nourriture dans le ménage.

Par ailleurs, les effets induits de la pandémie de Covid-19 ont davantage accentué la vulnérabilité de ces groupes, les exposant à une plus grande précarité, avec pour conséquence l’apparition de nouveaux défis, notamment en limitant pour eux les opportunités de vente .

Dans le cadre de ses missions au Gabon, les appuis techniques de la FAO envisagent intégrer les besoins de ces populations autochtones dans le prochain cadre de coopération technique avec la République Gabonaise.C’est dans cette perspective que le Programme FAO Gabon a initié une série de missions auprès de cette cible. Ainsi,  des consultations communautaires sous forme de focus group ont été organisées auprès des populations des villages Matamatsengué, Foungui et Njoye 1 (province de la Ngounie). L’objectif était de collecter des données, identifier les besoins réels, notamment ceux des femmes et des jeunes afin de compléter d’autres études pour développer un programme d’appui technique et opérationnel, conformément au respect du droit à l’alimentation des peuples autochtones.

L’ensemble de ces échanges a permis entre autres de comprendre l’organisation et la structure sociale, de collecter des informations sociodémographiques utiles pour la mise en contexte et d’identifier les besoins de la population en général et les besoins spécifiques des femmes dans les volets production vivrière et maraichère, la pêche, la cueillette et le petit artisanat.

Cette séquence de travail fait suite à  d’autres déjà réalisée par le Bureau de la FAO Gabon en novembre 2021 dans la communauté Baka de Minvoul (province du Woleu Ntem) et dont l’objectif était le même. Les données issues de ces deux étapes serviront de base de travail à l’élaboration d’un programme d’appui technique.