Photo: © FAO

A l’occasion de la célébration de la 43^e édition de la journée mondiale de l’alimentation dont le thème est « L’eau c’est la vie, elle nous nourrit. Ne laissons personne de côté », le bureau sous régional de l’organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) au Gabon, a accueilli 50 pensionnaires de l’orphelina el Jireh de Libreville dans le cadre d’une campagne d’information et de sensibilisation des jeunes sur l’importance de la gestion durable de l’eau. Le thème  retenu cette année, « L'eau c'est la vie, l'eau nous nourrit. Ne laisser personne de côté » met l’accent sur l’eau en tant que fondement de la vie et de l’alimentation.

Si pour beaucoup d’entre nous, l’eau est omniprésente dans nos vies quotidiennes et dans notre économie, il peut être difficile d’imaginer qu’aujourd’hui, 2,4 milliards de personnes vivent dans des pays exposés à un stress hydrique. Nombre d’entre elles sont de petits exploitants qui ont déjà de grandes difficultés à satisfaire leurs besoins quotidiens, en particulier les femmes, les peuples autochtones et les agriculteurs ruraux.

Bien que l’eau couvre 71 pour cent de la surface de la Terre, seulement 3 pour cent de cette eau est douce, potable et exploitable à des fins industrielles et agricoles. Les ressources en eau douce par personne ont baissé de 20 pour cent ces deux dernières décennies. La disponibilité et la qualité de l’eau se dégradent rapidement en raison de décennies de mauvais usage, d’une mauvaise gestion, de la surexploitation des nappes phréatiques, de la pollution et du changement climatique.

La Journée mondiale de l’alimentation célébrée aujourd’hui est donc une occasion pour la FAO et toutes les parties prenantes, individus, groupes, états et la communauté internationale  de  sensibiliser la population à l’importance d’une gestion avisée de l’eau dont la disponibilité est menacée par l’accroissement démographique rapide, l’urbanisation, le développement économique et le changement climatique. L’eau est essentielle à la vie sur Terre et, est le fondement de notre alimentation.

Si nous nous sommes engagés à ne laisser personne de côté, il nous faut affronter les défis liés à l’eau sans délai. Nous pouvons et devons trouver des moyens de produire plus avec moins d’eau. Nous devons protéger nos ressources en eau douce et nos systèmes alimentaires aquatiques de la pollution et des effets du changement climatique, en veillant à garantir un accès plus équitable à l’eau pour tous et à ne laisser personne de côté. Autrement dit, nous devons traiter l’eau qui nous reste comme si notre vie et notre nourriture en dépendaient.

La célébration de la journée mondiale de l’alimentation est donc une occasion qui nous  est offerte, pour inviter  les jeunes à devenir les acteurs du changement et les défenseurs d’un monde où tous, partout, ont accès à de la nourriture en suffisance et à de l’eau propre. Nous devons tous cesser de prendre l’eau pour un bien acquis et commencer à la gérer de manière durable. 

La célébration de la journée mondiale de l’alimentation a également servi aussi d’occasion à la FAO pour faire la démonstration de son expertise dans la gestion durable de l’eau  à travers son système d’aquaponie. Les pensionnaires de l’orphelina Jireh ont pu visiter le système de production alimentaire durable développer par les experts de la FAO  qui combine la culture de plantes et l'élevage de poissons. 

Il s’agit d’un écosystème dans lequel interviennent trois types d’organismes vivants dans un cycle écologique : (i) Les  poissons dont les déjections, riches en azote (ammonium et urée) et en phosphore et potassium, sont la source de nutriments  pour les plantes, l'aliment apporté aux poissons permettant en outre d'enrichir le milieu sous forme d'engrais. (ii) Des bactéries aérobies qui transforment les matières organiques comme l’ammoniaque/ammonium et l'urée en nitrites puis en nitrates, ces derniers étant assimilables par les plantes sous forme minérale. (iii)  Les plantes cultivées épurent l’eau de l’aquarium (ou d'un bassin plus grand) par l’assimilation des racines et de leurs symbiotes bactériens, elles se servent des nutriments sous forme minérale pour croître.

En pratique, l’eau de l’aquarium est pompée pour être emmenée dans le système hydroponique, de préférence une table à marée avec support de culture (billes d'argile, graviers…) en sortie de filtre biologique, pour ensuite retourner vers les poissons. Au terme de cette visite, les jeune ont procédé à une pêche à la suite de laquelle 49 kg de poissons ont été péché et offerts aux orphelins, 20 kg de produits maraichers issus du jardin d’expérimentation de la FAO leur ont également été offert.

Des échanges fructueux entre les jeunes et les experts de la FAO ont clôturé cette visite.