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Afrique De L’ouest

Les prix des céréales secondaires ont affiché des tendances contrastées et sont restés à des niveaux supérieurs à ceux observés un an auparavant dans plusieurs pays

12/04/2024

En février et mars 2024, les cours des céréales secondaires ont affiché des tendances contrastées dans les pays sahéliens et dans ceux situés le long du golfe de Guinée. Dans plusieurs pays de la sous-région, les prix des céréales secondaires sont restés supérieurs à ceux observés un an plus tôt.

 

Au Mali, les prix de gros du sorgho et du mil ont augmenté entre février et mars 2024. Les prix de gros du sorgho et du mil étaient généralement proches ou inférieurs à leurs niveaux de l’année précédente, les disponibilités intérieures étant suffisantes du fait des récoltes céréalières moyennes rentrées en 2023. Au Burkina Faso, les prix de gros du mil sont restés stables ou ont augmenté en mars, tandis que les prix du sorgho ont observé des tendances contrastées. Les prix du mil et du sorgho étaient proches ou inférieurs aux valeurs enregistrées un an plus tôt. Cela tient essentiellement à l’assistance humanitaire fournie aux personnes déplacées à l’intérieur du pays et à la vente de céréales provenant des réserves alimentaires nationales à des prix subventionnés par le biais de boutiques témoins, une mesure de protection sociale mise en place par le gouvernement en 2013, afin d’améliorer l’accès aux céréales des populations les plus vulnérables, mais également à l’amélioration de l’offre issue des récoltes céréalières de 2023 actuellement en cours, estimées à des niveaux légèrement supérieurs à la moyenne. Sur la plupart des marchés du Niger, les prix de gros du mil et du sorgho ont augmenté en mars. Les prix du mil et du sorgho se sont établis à des valeurs supérieures de respectivement 20 et 25 pour cent à celles de l’an dernier. Les effets persistants des sanctions imposées par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui ont été levées en février 2024, ont maintenu les prix au-dessus de leur niveau de l’année précédente. En outre, le repli de la production céréalière en 2023, la forte demande locale et l’augmentation des prix des carburants, qui ont eu une incidence considérable sur les coûts de transport, ont également contribué à la hausse des prix des céréales. Au Tchad, les prix de détail du maïs et du mil sont restés stables ou ont légèrement fléchi sur la plupart des marchés en février, tandis que ceux du sorgho ont observé des tendances contrastées. Sur la plupart des marchés, les prix des céréales secondaires étaient proches ou inférieurs à leurs valeurs un an plus tôt, bien que sur quelques autres, les prix étaient plus élevés qu’un an auparavant. Sur les marchés où les prix des céréales étaient plus élevés en glissement annuel, cela s’explique par une production céréalière inférieure à la moyenne en 2023, des coûts de transport élevés dus à la hausse des prix du carburant et une réduction des importations en provenance du Soudan et de la Libye. Par ailleurs, la forte demande locale, amplifiée par la présence importante de réfugiés soudanais et de rapatriés tchadiens dans les provinces orientales du pays, a accru les pressions à la hausse sur les prix.

 

Au Sénégal, le prix de détail moyen national du maïs a légèrement fléchi en février 2024, tandis que les prix moyens nationaux du mil et du sorgho ont augmenté. Les prix moyens des céréales secondaires étaient inférieurs à leurs valeurs élevées de l’année précédente, du fait de la croissance de la production céréalière en 2023, estimée à un niveau supérieur à la moyenne. Au Togo, les prix du maïs sont restés stables en mars et ceux du sorgho sont restés stables ou ont légèrement augmenté. Les prix du maïs et du sorgho étaient proches de ceux observés un an auparavant. Au Bénin, les prix de détail du maïs ont augmenté en février, tandis que ceux du sorgho ont fléchi pour le troisième mois consécutif. Les prix du maïs et du sorgho étaient proches ou supérieurs à leurs niveaux de l’année précédente. Dans les cas où les prix des céréales étaient élevés, cela tient essentiellement à la faiblesse de l’offre, associée à une baisse des rendements dans certaines zones du fait de l’adoption d’un nouveau type d’engrais et d’une mauvaise répartition des précipitations. En outre, la production céréalière a été affectée par les réticences de plusieurs producteurs et négociants suite aux faibles ventes de l’année dernière dues à l’introduction de prélèvements sur les exportations, ainsi qu’à l’insécurité civile persistante dans les régions septentrionales. Au Nigéria, les prix de gros du mil, du sorgho et du maïs ont de nouveau augmenté en février et se sont établis à des valeurs nettement supérieures à celles observées un an plus tôt. Les prix de gros du riz, local et importé, ont augmenté pour le troisième mois consécutif et sont restés plus élevés en glissement annuel. La cherté des céréales s’explique principalement par une production céréalière inférieure à la moyenne en 2023, des coûts de transport élevés, la dépréciation du naira et une forte demande locale. En outre, les perturbations des marchés, causées par le conflit, contribuent également au niveau élevé des prix des céréales.