Les 23 et 24 janvier, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), en collaboration avec le ministère de l'Économie et de la Promotion des secteurs productifs, a organisé un événement pour le lancement du projet "Stimuler l'investissement responsable dans l'agriculture et les systèmes alimentaires par les jeunes agri-entrepreneurs pour la promotion du développement territorial et le renforcement des chaînes de valeur", qui sera mis en œuvre en Mauritanie et en Tunisie tout au long de l’année 2023 grâce aux fonds du Contribution Volontaire Flexible de la FAO.

Le projet aidera la Mauritanie à se remettre des effets critiques de la pandémie de COVID-19, qui a montré la vulnérabilité de ses systèmes alimentaires. Il contribuera également à renforcer le développement territorial et les chaînes de valeur locales à un moment où la guerre en Ukraine risque d'avoir des répercussions aggravantes sur la sécurité alimentaire en Mauritanie, étant donné sa dépendance aux importations de produits céréaliers sur le marché mondial.

Parmi les participants à l'événement figuraient des représentants de divers ministères et institutions publiques mauritaniens, des représentants de la FAO dans le pays ainsi que les chefs de projet qui coordonneront la mise en œuvre du projet. Lors de l'ouverture, la Représentante a.i. de la FAO en Mauritanie, Kinday Samba, a noté que "stimuler l'investissement responsable dans les systèmes agroalimentaires est impératif pour moderniser le secteur agricole du pays, renforcer les organisations de producteurs et créer des emplois décents, en particulier pour les jeunes."

En Mauritanie, le projet a deux composantes principales. Premièrement, le projet appuiera le renforcement des capacités des responsables politiques en vue d’intégrer les Principes pour l'investissement responsable dans les systèmes agricoles et alimentaires (CSA-IRA) dans les processus et les politiques nationaux. Les CSA-IRA sont un instrument international volontaire, élaboré dans le cadre d'un processus multipartite ouvert, qui énonce 10 principes couvrant tous les aspects des dimensions socio-économiques et environnementales de l'investissement. Deuxièmement, à travers ce projet, la FAO renforcera les capacités des accompagnateurs et coachs afin qu'ils puissent mieux accompagner les jeunes agri-entrepreneurs à lancer et à pérenniser leurs entreprises responsables dans le cadre de programmes d'incubation.

Abdoulaye Diop, conseiller en communication de l'Agence nationale pour l'emploi (TECHGHIL), a souligné l'opportunité de l'intervention en notant que : "La Mauritanie saisit pleinement l'importance de valoriser l'investissement responsable dans les systèmes agroalimentaires (IRA) et cherche à mettre en place des incubateurs et des programmes d'accompagnement même en dehors de Nouakchott." De même, le ministère de l'économie encourage la médiation entre les investisseurs à grande échelle et les communautés locales par le biais d'un comité technique dédié composé d'experts reconnus. Par conséquent, le programme de renforcement des capacités qui intervient sur les deux aspects peut apporter une contribution essentielle à l'amélioration de l'environnement favorable à l'IRA en Mauritanie.

Les deux jours de l'événement ont été l'occasion de présenter aux participants le paquet d’outils de renforcement des capacités (RC) de la FAO pour soutenir la mise en œuvre du CSA-IRA aux niveaux mondial, régional et national. Suivant la méthodologie de renforcement des capacités de la FAO, les participants ont discuté et identifié les principaux besoins d'apprentissage des décideurs politiques en matière du RAI, ainsi que les principaux sujets que le programme d'apprentissage à venir doit aborder et les institutions pertinentes qui devraient être impliquées dans le processus.

Les résultats de l'exercice de priorisation, ainsi que de la discussion de groupe, serviront à la conception d'un programme d'apprentissage qui sera développé dans les semaines à venir. En particulier, l'importance de la consultation et de la participation des parties prenantes en relation avec la gouvernance, et l'importance de permettre aux jeunes d'accéder aux intrants et aux services de soutien technique, ainsi que de leur fournir les moyens de bénéficier d'investissements à grande échelle dans l'agrobusiness ont été identifiés comme des thèmes prioritaires pour la Mauritanie.