Peuples Autochtones

La Coalition sur les systèmes alimentaires des Peuples Autochtones prend de l'élan lors de son lancement et appelle les autres États membres à la rejoindre.


18/10/2022 - 

Rome. La toute première Coalition mondiale sur les systèmes alimentaires des Peuples Autochtones a été lancée au siège de la FAO à Rome, à la suite du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires 2021.

Sept États membres et des Peuples Autochtones des sept régions socioculturelles du monde ont souligné l'urgence d'unir leurs forces pour respecter, préserver et promouvoir les systèmes alimentaires et de connaissances des Peuples Autochtones, qui changent la donne au profit de l'humanité tout entière.

 "Pour mettre en place des systèmes alimentaires mondiaux efficaces au service des générations futures, nous devons également veiller à ce qu'ils soient plus inclusifs et qu'ils renforcent les connaissances, la participation et le leadership des populations autochtones", a souligné Jacinda Ardern, Premier ministre de Nouvelle-Zélande, dans un message vidéo diffusé lors du lancement officiel de la Coalition sur les systèmes alimentaires des Peuples Autochtones.

Considérés comme faisant partie des systèmes alimentaires les plus durables et les plus résistants au monde aujourd'hui, les systèmes alimentaires et de connaissances des Peuples Autochtones risquent de disparaître en raison d'un certain nombre de facteurs, notamment les industries extractives, les déplacements, le changement climatique, l'agriculture et l'élevage intensifs, la marchandisation des aliments et le manque persistant de protection des droits collectifs des Peuples Autochtones.

"Je tiens à remercier tous les États membres qui ont pris l'initiative de faire en sorte que cette coalition devienne une réalité. Elle appartient aux Peuples Autochtones et, ensemble, nous apprendrons à protéger et à préserver leurs systèmes alimentaires et de connaissances grâce à l'élaboration de politiques appropriées", a ajouté Miguel García Winder, représentant permanent du Mexique auprès des agences des Nations unies basées à Rome.

La Coalition sur les systèmes alimentaires des Peuples Autochtones est composée de sept Etats membres : Le Canada, l’Espagne, la Finlande, le Mexique, la Norvège la Nouvelle-Zélande, et la République dominicaine, et sept représentants autochtones de chacune des régions socioculturelles du monde. Le président de l'Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones préside la Coalition et l'Unité des Peuples Autochtones de la FAO a été désignée pour assurer le secrétariat.

"L'objectif principal de la Coalition est la préservation et le renforcement des systèmes alimentaires des Peuples Autochtones et leur reconnaissance en tant que systèmes clés pour informer la transformation des systèmes alimentaires", a ajouté Dario Mejia Montalvo, Président de l'Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones.

D'autres agences des Nations Unies, telles que le PNUE, l'UNESCO, le FIDA et le PAM, ont rejoint la Coalition pour soutenir le travail collectif de conception de politiques et de programmes qui respectent, préservent et promeuvent les systèmes alimentaires et de connaissances des Peuples Autochtones au niveau national.

Stefanos Fotiou, Directeur du Centre de Coordination des Systèmes Alimentaires de l'ONU, a souligné le rôle important de cette coalition, la seule issue du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires de 2021 axée sur les systèmes alimentaires et de connaissances des Peuples Autochtones. Il a souligné la pertinence de la connexion avec d'autres coalitions pour s'assurer que les perspectives des Peuples Autochtones sont au cœur de la transformation des systèmes alimentaires.

Mariam Wallet Aboubakrine, du peuple Kel Tamasheq et représentante des Peuples Autochtones d'Afrique, a souligné que les Peuples Autochtones ne participent pas à la Coalition en tant que populations vulnérables, mais en tant que détenteurs de droits et de connaissances pour dialoguer d'égal à égal avec les États membres, les agences de l'ONU, le secteur privé, le monde universitaire et les autres parties prenantes.

Il est temps d'agir : la Coalition ouvre ses portes à davantage d'États membres et d'autres parties prenantes pour unir leurs forces et mettre en œuvre collectivement son plan de travail.

"La diversité est notre force", a souligné Phrang Roy, leader autochtone khasi et coordinateur du Partenariat autochtone (TIP, acronyme en anglais). "Cette coalition nous permettra de travailler collectivement, afin que les Peuples Autochtones et les gouvernements changent le récit dominant actuel et génèrent conjointement des connaissances et des preuves pour informer la transformation des systèmes alimentaires", a-t-il ajouté.

Máximo Torero, économiste en chef de la FAO, a souligné la nécessité de soutenir les systèmes alimentaires des Peuples Autochtones. "Il est essentiel de reconnaître les attributs holistiques des systèmes de connaissances des Peuples Autochtones, de les évaluer et de les systématiser afin d'en tirer des enseignements".  Il espère que la Coalition aidera les pays à reconsidérer ces systèmes alimentaires et de savoirs ancestraux, à en tirer des enseignements et à les reproduire dans des réalités et des contextes appropriés.

La Coalition a établi un plan de travail basé sur trois principaux axes de travail : Recherche stratégique et co-création de connaissances; Création de principes d'engagement et de recommandations avec d'autres coalitions et processus; et Communication et engagement; comme l'ont exprimé Phoolman Chaudhary et Tania Martínez, points focaux des Peuples Autochtones pour l'Asie et l'Amérique latine, respectivement.

"La Coalition travaillera avec les nations, au niveau national et international. Les Peuples Autochtones vivent partout dans le monde; nous espérons donc voir davantage d'États membres s'engager dans cette coalition", a ajouté l'ambassadeur de Norvège, Morten Aasland.

Lors de l'événement de lancement de la Coalition, l'ambassadeur du Lesotho, Thesele John Maseribane, a exprimé la volonté de son pays de se joindre aux efforts de la Coalition.

"Cette coalition donnera une voix politique aux Peuples Autochtones dans la transformation des systèmes alimentaires", a souligné Mario Arvelo, ambassadeur de la République dominicaine. "Le fait que la République dominicaine figure parmi les sept membres fondateurs de la Coalition indique qu'il n'est pas nécessaire qu'il y ait des Peuples Autochtones à l'intérieur de ses frontières nationales pour être membre, et il n'y a absolument aucune raison pour qu'un pays où il y a des Peuples Autochtones ne rejoigne pas la Coalition. La Coalition doit passer de sept à 194 pays membres, et la voix des Peuples Autochtones doit être entendue", a conclu M. Arvelo.

Myrna Cunningham, présidente du fonds Pawanka, a ajouté que la Coalition permettra de rétablir le cordon ombilical entre les êtres humains et la Terre Mère grâce à la préservation des systèmes alimentaires des Peuples Autochtones.

"Les Peuples Autochtones et les États ont une histoire commune, mais nous pouvons repenser notre avenir commun grâce à une bonne collaboration", a déclaré Silje Karine Muotka, présidente du Parlement sámi en Norvège, en clôturant l'événement de lancement de la Coalition.

Les États membres et les autres parties prenantes souhaitant en savoir plus et se joindre aux efforts de la Coalition peuvent contacter l'Unité Peuples Autochtones de la FAO pour plus d'informations.

Le lancement de la Coalition a eu lieu au Boaššu FoodLab, une tente nomade et cuisine mobile du peuple sámi en Norvège. Anders Oskal, leader autochtone sámi et chef de l'Association mondiale des éleveurs de rennes, a déclaré le Boaššu FoodLab comme territoire des Peuples Autochtones à la FAO. Le Boaššu FoodLab, qui peut accueillir plus de 150 personnes, est devenue une seconde maison pour la délégation de plus de 50 dirigeants des Peuples Autochtones qui ont participé à la FAO pendant la semaine du Forum Mondial de l’Alimentation et du Forum sur la science et l'innovation.

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Launch of the Coalition on Indigenous Peoples' Food Systems