Madame Charlotte Phambu est mareuyeuse et Présidente de l’Union des mamans mareyeuses de Muanda. Agée de 52 ans et mère de 3 enfants, 2 filles et un garçon, Madame Charlotte est attachée à ses activités d’achat, de fumage et de commercialisation du poisson depuis 30 ans.

Grâce au projet « Appui à la réduction de perte post-capture du poisson à l’estuaire du fleuve Congo dans la province du Bas Congo», mis en œuvre par la FAO, elle a bénéficié de plusieurs formations notamment sur l’hygiène et assurance qualité du poisson, les Techniques de construction et d’utilisation des fumoirs FAO-Thiaroye de Transformation « FTT » et la Valorisation des produits de pêche à faible valeur commerciale.

En dépit de sa longue expérience sur le fumage traditionnel du poisson, Charlotte Phambu reconnait que l’installation de la Plateforme technologique du Four FTT est une opportunité pour les mareyeuses et pêcheurs de Muanda.

Technique et qualité améliorée du poisson fumé

« Avec la pratique traditionnelle de fumage de poisson, j’utilise le bois de chauffe. Je m’expose à la forte chaleur et je suis chaque jour incommodée par la fumée qui, suivant ce que nous avons appris lors des formations, contient des substances cancérigènes. Je suis donc exposée aux risques de multiples maladies préjudiciables à ma santé ». Avec le four FTT je me sens sécurisée sur le plan de santé car je travaille dans les meilleures conditions permettant de produire le poisson fumé de qualité, sans que je ne sois exposée moi-même à la chaleur et à la fumée.

Préservation de l’environnement

Alors que nous recourions régulièrement aux bois de chauffe des mangroves pour fumer le poisson par la technique traditionnelle, nous avons appris à utiliser d’autres sources de fumée comme des fibres et des noix de coco, des rafles de maïs, la paille de riz, des écailles des poissons, ainsi que la pierre de rétention de la chaleur et une petite quantité de braise comme source de chaleur. Ceci contribue à réduire la pression sur les ressources naturelles et nous évite des ennuis avec l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature.

Diversification de produits de poisson

« Depuis ma naissance, nous avons toujours utilisé dans notre famille le poisson directement comme aliment. Grâce à cette technique implantée par la FAO, j’ai appris à diversifier d’autres produits simples à valeur ajoutée notamment des saucisses, des hamburgers, des gâteaux, des pâtées, etc. à partir d’espèces de la chair des poissons à faible valeur commerciale. Ce qui est une innovation dans notre milieu.