Islem Ben Ayed Tunisia

Retour

"Il est impératif d’intégrer les artisans pêcheurs, les jeunes et les femmes au système de sécurité sociale en Tunisie pour garantir des conditions de travail décentes."

En Tunisie, la pêche artisanale est souvent pratiquée dans des secteurs situés loin des villes. Sur la base d’enquêtes menées dans des régions côtières au titre de son travail au sein de l’Agence de la vulgarisation et de la formation agricoles (AVFA), Islem Ben Ayed affirme qu’une grande partie des artisans pêcheurs sont très peu informés des systèmes de protection sociale qui existent dans le pays. «Assurément, les modèles de cotisation et de remboursement qui existent ne sont pas attrayants, mais ce droit de profiter des rares services offerts reste ignoré par ces communautés», indique-t-elle. 

L’AVFA organise régulièrement des journées de sensibilisation à l’intention des artisans pêcheurs et des femmes qui travaillent dans le secteur de la pêche artisanale, afin de les informer de l’importance de la protection sociale et de les encourager à intégrer des associations professionnelles. 

En tant que responsable des questions liées à la pêche au sein du Département de la vulgarisation de l’AVFA, Islem Ben Ayed, avec l’aide de son équipe, supervise plusieurs de ces organisations et coordonne des activités visant à améliorer les techniques de pêche durable, à renforcer le rôle des pêcheurs et à augmenter leurs revenus. Elle constate que les activités de communication sont plus efficaces lorsque les pêcheurs sont organisés en structures professionnelles. Elle mentionne combien il est difficile pour ces pêcheurs de gérer les difficultés auxquelles ils sont confrontés, de résoudre les problèmes liés au manque de services et de ressources et de trouver d’autres opportunités de développement économique. Les produits de la pêche transformés par les femmes sont au fondement des habitudes culinaires traditionnelles de ces communautés de pêcheurs. «Selon les artisans pêcheurs, les femmes ne travaillent pas, bien qu’elles fabriquent et réparent des engins de pêche, transforment les produits de la pêche, travaillent dans les champs, s’occupent du foyer et prennent parfois la place de leur mari dans le bateau», a conclu Islem Ben Ayed après avoir interrogé les femmes des pêcheurs. Les femmes font face à plusieurs difficultés: le travail informel, les faibles revenus et le manque de protection sociale.

Islem Ben Ayed pense qu’il est essentiel de veiller à la participation égale des femmes à la vie économique et de renforcer leur rôle dans le développement du secteur de la pêche en adoptant une approche structurée qui leur donnera des moyens d’agir.