Plateforme de connaissances sur l'agriculture familiale

L’agriculture Sénégalaise emploie 60% de la population rurale et compte 752 352 exploitations agricoles familiales (ANSD, 2014). Les superficies exploitées varient entre 1 et 5 ha pour 75,3% des exploitations tandis que 5,5% ont moins d’un ha (2013). Sur le plan macroéconomique, la contribution au PIB du secteur primaire agricole tourne autour de 15% en 2015 (8% pour le sous-secteur de l’agriculture) (Rapport DA bilan campagne 2015/2016). Deux sortes de cultures sont pratiquées au Sénégal : les cultures de rentes (horticulture, arachide, coton) et les cultures vivrières (mil, sorgho, mais, riz). Dans certaines zones comme le Delta du fleuve, les ménages ruraux génèrent des revenus annuels d’environs 469 318 FCFA/capita.

Les exploitations familiales contribuent à nourrir le Sénégal à travers l’approvisionnement des marchés en produits vivriers, en production animale, en produits horticoles. Par exemple, les exploitations agricoles familiales fournissement : l’essentiel des produits horticoles, 66% des céréales sèches, 80% des quantités de viande consommées (Fongs, 2013). L’aviculture familiale fournit 62% des poulets consommés (Fongs, 2013). Les exploitations agricoles participent par ailleurs à la céation d’emplois ruraux (Fongs, 2013 ; Hathie et al., 2015).

Politiques développées et institutions créées en vue du renforcement de l'agriculture familiale

Avant 1960 : La période coloniale est marquée par l’économie de traite arachidière avec la monoculture d'arachide. L'arachide était exportée jusqu'à hauteur de 670 000 tonnes par an vers la fin des années 50. Cette économie de monoculture d'arachide et son exportation n'a pas favorisé une agriculture d'autosubsistance et a entrainé une hausse importante des importations de produits alimentaires tels que le riz (Faye et al., op.cit.).
1960-1978 : Plusieurs actions sont faites pour assurer l’encadrement du monde rural, notamment la mise en place de services techniques agricoles (direction de la Production agricole, direction de l'Élevage, des Eaux et forêts, etc.), la création de centres régionaux d'assistance au développement (CRAD), la mise en place de l'office national de coopération et d'assistance pour le développement (ONCAD) en 1966, etc.
Sur le plan recherche agricole, l'Institut sénégalais de recherches agricoles est créé en 1974. Par ailleurs, des sociétés publiques de développement rurales telles que la SODEVA devenue aujourd’hui l’ANCAR, la SAED, la SOMIVAC, la SDESP etc., sont mises en place pour l'appui à l’agriculture familiale.
1978-2000 : Le programme de redressement économique et financier est mis en place entre 1981 et 1984, de même que la nouvelle politique agricole (NPA) de 1985 à 1994 avec comme objectif, favoriser le désengagement de l’État, la libéralisation du secteur agricole et la promotion de la privatisation. C’est dans cette période que la CNCAS est créée pour appuyer le financement de l’agriculture.
2000-2014 : La LOASP adoptée en 2004 constitue un cadre de développement de l’agriculture Sénégalaise sur 20 ans et a pour objectif d’asseoir le développement rural sur une exploitation agricole familiale modernisé. C’est aussi la période des politiques et programmes volontaristes pour booster les productions agricoles (programmes spéciaux, GOANA, etc.).
Depuis 2012, avec un nouveau gouvernement, d'autres programmes et politiques sont mis en place :
Le Programme Accéléré de l’Agriculture au Sénégal (pracas) volet agricole du Programme Sénégal Émergent (PSE) qui ambitionne à l’horizon 2017, l’autosuffisance en riz et en oignon, une meilleure performance de la filière arachide et des filières fruits et légumes (MAER, 2014).

Informations sur les plateformes ou canaux existants pour faire participer les organisations d'agriculteurs dans les processus politiques.

L’élaboration de la loi d’orientation agro-sylvopastorale a suivi un processus interactif marqué par une concertation avec les acteurs ruraux à travers le CNCR, les institutions locales, les ONG, les bailleurs de fonds. PAPA.
L’observatoire national des exploitations familiales (lancé en 2013) pour une production de connaissances sur les EF permettant la facilitation du dialogue politique.

 

Texte aimablement fourni par les autorités du pays.