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21 juin 2022, Rome - La Commission générale des pêches pour la Méditerranée (CGPM) de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a dévoilé aujourd’hui MedSea4Fish, un programme ambitieux à long terme qui servira de modèle pour rendre la pêche en mer Méditerranée plus durable.

MedSea4Fish vise à mieux équiper et former plus de 20 pays de la CGPM et à encourager les actions aux niveaux national, sous-régional et régional afin que la CGPM et ses partenaires puissent continuer à lutter contre la surexploitation en mer Méditerranée. Le document directeur de MedSea4Fish a été approuvé lors de la vingt-troisième session du Comité consultatif scientifique de la pêche (CCS) de la CGPM, une réunion annuelle qui a débuté aujourd’hui. Quelque 110 personnes participent à la session du CCS (21-24 juin), dont des scientifiques, des représentants des gouvernements et d’autres partenaires de toute la Méditerranée.

« La vision de la transformation bleue de la FAO vise à développer l’aquaculture durable, à améliorer la gestion des pêches et à développer les chaînes de valeur du poisson afin que le secteur contribue plus efficacement à la sécurité alimentaire et à la nutrition, ainsi qu’aux moyens de subsistance. MedSea4Fish s’inscrit parfaitement dans cette initiative et contribuera à notre désir de voir toutes les ressources halieutiques faire l’objet d’une gestion efficace », a déclaré Manuel Barange, directeur de la Division des pêches et de l’aquaculture de la FAO et secrétaire exécutif par intérim de la CGPM.

« La Commission européenne est un partisan loyal du programme MedSea4Fish. Les niveaux critiques des stocks de poissons se sont améliorés ces dernières années, offrant une lueur d’espoir : si nous redoublons d’efforts, nous pouvons mieux gérer les précieuses ressources marines de la Méditerranée. Nous ne doutons pas que MedSea4Fish sera vital pour parvenir à une pêche durable dans la région », a déclaré Valérie Lainé, chef de la délégation de l’Union européenne à la CGPM. 

Pourquoi devrions-nous faire plus pour les ressources marines de la Méditerranée?

Les pêcheries méditerranéennes ont subi de fortes pressions en raison de la pollution accrue due aux activités humaines, de la dégradation des habitats, de l’introduction d’espèces non indigènes, de la surpêche et du changement climatique.

Mais après des décennies de tendances inquiétantes, les dernières données ont fait naître l’espoir d’une reconstitution des stocks de poissons vitaux de la région. Selon le rapport de la CGPM intitulé L’état des pêches en Méditerranée et en mer Noire 2020, si 75 % des stocks de poissons restent soumis à la surpêche, ce pourcentage a diminué de plus de 10 % entre 2014 et 2018. Les ratios d’exploitation sont en baisse dans une proportion similaire.

Les pays de la CGPM redoublent d’efforts pour continuer à inverser la tendance à la surpêche, et dans le cadre de ces efforts, ont récemment adopté un nombre important de décisions et de plans de gestion liés à la pêche. MedSea4Fish aidera les pays à mettre ces décisions et ces plans en pratique. 

MedSea4Fish en bref

MedSea4Fish s’appuie sur les leçons apprises par la CGPM en fournissant une assistance technique et en organisant des activités de renforcement des capacités au cours de la dernière décennie, ainsi que sur le projet BlackSea4Fish. Il est guidé par la stratégie 2030 de la CGPM et par plus de 80 décisions de la CGPM sur la gestion de la pêche.

Le programme sera façonné par les priorités des pays de la CGPM en matière de pêche.

Il fournira un moyen d’identifier et de promouvoir les meilleures pratiques dans la région, permettant aux pays de partager leur expertise et de devenir des lieux de référence pour les meilleures pratiques sur des aspects allant de la collecte de données de base sur la pêche à la gestion des prises accessoires ou à la lutte contre le changement climatique.

Le développement des capacités sera au cœur de MedSea4Fish. Plus précisément, MedSea4Fish se concentrera sur l’amélioration de la surveillance des pêches et des écosystèmes, la formation et le renforcement des infrastructures.

« Le suivi et la formation ne sont pas nouveaux pour la CGPM, mais MedSea4Fish les fait passer au niveau supérieur. Nous allons tout mettre en œuvre pour que le suivi soit effectué de manière intégrée. Par exemple, des enquêtes intégrées qui fournissent des informations sur l’état des ressources et des espèces vulnérables, mais aussi sur les déchets marins, les espèces non indigènes et le changement climatique. La formation sera également développée », a déclaré Miguel Bernal, responsable principal de la pêche à la CGPM.

« La composante infrastructure est nouvelle et répond aux besoins des pays. L’amélioration des infrastructures peut signifier différentes choses : fournir des filets standard pour les études scientifiques, moderniser les installations portuaires, tester ou utiliser des engins de pêche plus sélectifs ou intensifier l’utilisation de nouvelles

technologies. Les décisions relatives aux infrastructures tiendront compte de l’utilisation durable et à long terme de l’équipement, des biens ou du site à améliorer », a ajouté M. Bernal. 

Qui en bénéficiera ?

Les pêcheurs et les travailleurs du secteur de la pêche, les scientifiques et les experts, ainsi que les représentants des gouvernements et des instituts nationaux de recherche sur la pêche seront les principaux groupes à bénéficier de MedSea4Fish.

Les pêcheurs - en particulier les petits pêcheurs - et les travailleurs du secteur de la pêche jouent un rôle essentiel dans le soutien des moyens de subsistance des communautés côtières, la sécurité alimentaire et la nutrition, et la stimulation des économies locales.

Il est indispensable d’investir dans les pêcheurs et les travailleurs de la pêche, en améliorant leurs compétences et leurs connaissances afin qu’ils puissent partager les bonnes pratiques, contribuer à la durabilité et participer aux décisions qui les concernent. 

Qui soutient MedSea4Fish?

MedSea4Fish est considéré comme une initiative multidonateurs et multipartenaires.

La première phase de MedSea4Fish est possible grâce au soutien de la Commission européenne, les besoins de financement étant assurés pour les deux premières années.

Elle a été largement saluée aujourd’hui par les représentants des pays de la CGPM et les partenaires qui ont montré leur engagement à faire de ce programme un succès.

La CGPM a fait de grands progrès dans la mobilisation en faveur d’une pêche plus durable, grâce à l’engagement croissant des pays, à l’amélioration du processus décisionnel et à la multiplication par plus de dix des contributions volontaires au cours des huit dernières années - un signe de reconnaissance croissante des réalisations de la CGPM et de sa détermination à mieux protéger les ressources marines vitales de la Méditerranée et les centaines de milliers de personnes qui en dépendent.