Systèmes Ingénieux du Patrimoine Agricole Mondial (SIPAM)

Systèmes oasiens des Ghout de Oued Souf, Algerie

SIPAM depuis 2011
©FAO/Noureddine Nasr

Dans le désert d'Algérie, les communautés locales ont dû faire face à des conditions climatiques extrêmes. Grace à la présence de nappes phréatiques profondes dans le sol, les agriculteurs ont réussi adapter leur gestion de l'eau pour utiliser et conserver cette ressource. Ainsi, ils ont créé le système de Ghout leur permettant de pratiquer agriculture et élevage depuis le 15ème siècle.

Le système hydro-agricole traditionnel Ghout consiste à creuser un cratère dans le sol en fonction du sens et de la force du vent passant sur les dunes de sable. Les palmiers dattiers sont ensuite plantés au-dessus des réserves d’eaux souterraines. Ce système intègre à la fois la culture de légumes, de céréales, d’arbres fruitiers et de palmiers dattiers grâce à une organisation multicouche complexe. Divisées en trois niveaux, ces cultures associées sont durables pour conserver les ressources naturelles.

Jusqu’aujourd’hui, ce sont plus de 9500 ghouts qui ont été construits et qui façonnent toujours le paysage du désert algérien. Ne dépassant pas 0, 5 hectare, ces ilots verts et abritent de nombreuses espèces sauvages et domestiques rendant unique le paysage de la région de Souf. En effet, les ghouts jouent également un rôle en tant qu’habitats d’une large biodiversité sauvage. Durables et adaptés aux conditions arides, les ghouts sont actuellement menacés par l’utilisation des eaux souterraines par les villes.