Systèmes Ingénieux du Patrimoine Agricole Mondial (SIPAM)

Les SIPAM, au cœur de systèmes accomplis

11 February 2021

Surtout connus des experts et des avertis du domaine, les SIPAM se multiplient à travers le monde. Depuis leur fondation en 2002 par la FAO, l’organisation a reconnu 62 SIPAM à travers le monde et 15 nouvelles candidatures sont en cours d’évaluation. Que sont-ils? Quels critères les qualifient ? Quelle est leur portée sur l’avenir agro-écologique de notre monde ? Et quel est l’engagement du Maroc vis-à-vis des SIPAMs ?

Que ce soit le système agropastoral des communautés Maasai en Tanzanie, celui de Chinampas dans la ville de Mexico en passant par les Rizières en terrasse d'Ifugao aux Philippines, les SIPAM se distinguent par leurs paysages remarquables, par leurs sociétés humaines admirables dont les pratiques de gestion des ressources naturelles témoignent de siècles d’expérience, de savoir-faire et de connaissances, et dont la biodiversité actuelle atteste de la relation en symbiose entre ces communautés et l’écosystème dans lequel elles évoluent.

En effet, ces systèmes agricoles en obtenant l’accréditation de SIPAM à savoir, de « Systèmes Ingénieux du Patrimoine Agricole Mondial », bénéficient alors d’avantages tels que la reconnaissance nationale et internationale en tant que systèmes à préserver. Elle leur permet également de se faire connaître du grand public et de pousser à la sensibilisation quant aux enjeux qu’ils représentent.

Les enjeux que rencontrent ces sites particuliers sont liés aux défis majeurs de ce siècle et des siècles à venir, à savoir les obstacles inhérents aux changements climatiques. La mondialisation, l’urbanisation, les changements politiques, économiques et sociaux viennent également s’ajouter à l’équation.

À l’instar de tout autre projet porté par la FAO à travers le monde, le projet de préservation des SIPAM est le reflet des valeurs et objectifs animant l’organisation. À cet égard, les objectifs à long terme consistent entre autres à garantir la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance de ces communautés locales grâce à la promotion d’engagements et d’actions durables, innovantes et inclusives tout en assurant la protection de la biodiversité et des ressources naturelles.

Afin d’aspirer au titre de SIPAM, différents critères d’éligibilité sont à prendre en considération. Les systèmes potentiels doivent tout d’abord abriter une biodiversité caractéristique et hautement adaptée aux conditions locales. Ils doivent disposer d’un système agraire qui confirme la capacité des communautés locales à s’adapter aux contraintes de leur environnement. Les savoir-faire agricoles acquis sur des générations démontrent alors une maitrise de la gestion de l’eau, des terres et du paysage. Ils sont également la demeure de communautés locales dont les valeurs culturelles sont ancrées dans la vie quotidienne et qui témoignent d’une organisation sociale bien aguerrie. En bref, ils sont la marque de systèmes agricoles résilients et représentent des puits d’inspiration pour répondre aux défis d’aujourd’hui et de demain. Ces critères de qualification non exhaustifs sont évalués par un comité scientifique d’experts.

Au Maroc, les oasis ont été définies comme territoire prioritaire à protéger. La FAO a ainsi permis l’obtention d’une accréditation SIPAM de deux sites (Imilchil et Ait Mansour) par le biais d’un soutien constant et d’un projet d’accompagnement visant à soutenir dans ces oasis ciblées, un environnement propice au développement durable.  Le dossier de plaidoyer d’une autre oasis Figuig a été présenté et l’instruction du dossier d’Akka-Tata a été lancée. 

Pour comprendre comment le Maroc s’engage dans ces politiques de développement durable qui visent à protéger non seulement les écosystèmes fragiles, plus particulièrement les montagnes et les oasis, mais également à assurer un développement au profit des populations qui vivent en harmonie avec ces écosystèmes, et dans quelle mesure ces SIPAMs sont  bénéfiques au modèle Marocain, nous avons interviewé M. Mohammed Bachri, Directeur de la Stratégie et de Partenariats au sein de l’ANDZOA (Agence Nationale Pour le Développement des Zones Oasiennes et de l'Arganier) qui nous apporte des éléments de réponse à ces questions.

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