Adapter l'irrigation au changement climatique (AICCA)

Le contexte

Le Niger est le pays le plus pauvre au monde. En 2013, il était classé au 187ème rang sur 187 pays figurant sur la liste de l'Indice de développement humain des Nations Unies, avec un produit intérieur brut (P.I.B.) d'environ 440 dollars par habitant en 2014.

L'agriculture est un des secteurs primordiaux de l'économie, représentant environ 37 pour cent du P.I.B. et employant quelque 82 pour cent de la population active, d'où son grand potentiel de réduction de la pauvreté. Pour ce faire, cependant, elle devra accroître ses niveaux de productivité qui sont actuellement très faibles. Les rendements céréaliers et horticoles pourraient être considérablement accrus en utilisant des techniques améliorées des cultures, de meilleures semences, en introduisant les labours à traction animale, en diffusant les innovations et de meilleures pratiques d'irrigation. Le pays devra également améliorer l'accès aux facteurs de production (intrants, matériel), aux services de conseils, à la finance rurale et aux marchés.

L'agriculture au Niger repose essentiellement sur les petites exploitations familiales dont la taille varie en fonction des régions et qui associent des cultures pluviales (céréales et légumineuses) avec des cultures irriguées (oignons, sésame et niébé). Les cultures irriguées se développent et représentent 30 pour cent de la production agricole et 90 pour cent des exportations du secteur. L'agriculture pluviale est victime de fréquentes sécheresses se traduisant par des crises alimentaires (1973, 1984, 2005, 2010 et 2012) et la pauvreté. Quelque 60 pour cent des ruraux vivent en dessous du seuil de pauvreté fixé par le pays.

En dépit de la nature aride du pays, le Niger a un potentiel d'irrigation estimé à 270 000 ha, dont quelque 140 000 ha situés dans la vallée du fleuve Niger. Seulement 30 pour cent de ce potentiel est actuellement utilisé de la façon suivante: 5 pour cent sous irrigation en maîtrise totale, essentiellement pour la riziculture, le blé et le coton, et environ 22 pour cent en maîtrise partielle pour les cultures de contre-saison, plus quelque 5 pour cent consacrés aux cultures de décrue.