Programme FAO-UE FLEGT

Le Guatemala va renforcer sa gouvernance forestière et le commerce légal du bois

28/02/2017

Le pays établira une feuille de route jusque 2020 pour renforcer la gouvernance forestière et la génération de revenus basés sur une exploitation durable des plus de 3,7 millions d’hectares de forêts.

Des représentants du secteur forestier du Guatemala ont donné la priorité aux actions les plus urgentes en vue d’une exploitation durable des forêts, qui représentent 34 % du territoire guatémaltèque, soit plus de 3,7 millions d’hectares de forêts.


À l’initiative de l’Institut National des forêts (INAB) et avec l’appui de l’Union européenne (UE) et de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), 40 représentants de différents secteurs forestiers se réuniront du 28 février au 1er mars pour un atelier national rassemblant les parties intéressées.

La réunion est organisée dans le cadre du programme FAO – UE pour l’application des règlementations forestières, la gouvernance et les échanges commerciaux (acronyme anglais FLEGT), financé par l’Union européenne et les gouvernements de Suède, de Grande-Bretagne, ainsi que par la FAO.

Sur base de l’étude de l’analyse situationnelle de la gouvernance forestière au Guatemala développée par le programme FAO-UE FLEGT, les participants évalueront un minimum de sept lignes d’actions à partir desquelles ils donneront la priorité à des domaines stratégiques qui guideront le pays jusqu’en 2020, en matière de gouvernance forestière et de commerce légal du bois.

Les principales lignes de conduite qui feront l’objet d’une réflexion sont, entre autres : la révision et la mise à jour des cadres juridiques en matière de foresterie, l’articulation et la coordination des différents acteurs; le renforcement des capacités; l’encouragement d’activités forestières légales; la prévention et le contrôle des activités illégales; et le Programme forestier national. Ces lignes de conduite sont en accord avec la loi PROBOSQUE qui fait partie du Plan d’action Interinstitutionnel pour la prévention et la réduction de l’exploitation illégale au Guatemala (PIPRTIG).

« Pour contribuer à la bonne gouvernance forestière et donc à la réduction et à la prévention de l’exploitation illégale, l’INAB a encouragé, avec l’appui de la FAO, la mise à jour du Plan national pour la réduction de l’exploitation illégale et dans ce cadre, a établi différentes mesures qui facilitent une gestion durable des forêts », a déclaré le représentant de l’INAB, Adelso Revolorio, lors de la séance inaugurale.

Pour sa part, le représentant de la FAO au Guatemala, Diego Recalde, a affirmé que « le Guatemala est un pays privilégié en matière de ressources naturelles. Il a une vocation forestière évidente, mais il est néanmoins confronté à une perte nette de couvert forestier de 38 500 hectares chaque année, soit 1% de la superficie forestière annuellement. Il est crucial de prendre action pour une bonne gouvernance du secteur forestier ». 

Recalde a ajouté que la gestion durable des ressources forestières se traduit par des revenus supérieurs pour les pays concernés et contribue à améliorer la sécurité alimentaire de ses habitants, ainsi que le maintien de la capacité des forêts pour l’adaptation et l’atténuation des effets de la variabilité et du changement climatique. 

Beatriz Bussi, responsable adjointe de la Coopération de l’UE a signalé que « l’Union européenne en tant que consommateur de bois, est intéressée par du bois d’origine légale, transformé et commercialisé dans le cadre de programmes de bonne gouvernance des pays producteurs et/ou transformateurs ». 

Les accords découlant de cette réunion seront soutenus activement par le programme FAO – UE FLEGT. 

« Les résultats obtenus dans le pays sont le produit de l’union de ressources techniques nationales et de la coopération internationale, qui contribuent à construire une culture de légalité qui ne sera possible qu’avec la participation active de la société civile, du secteur privé et des institutions de l’État », a indiqué Robert Simpson, Directeur mondial du Programme FAO – UE FLEGT.

Lors des journées de travail, le secteur public participera de manière active, par le biais de l’Institut National des Forêts (INAB), et du Conseil national des zones protégées (CONAP). Participeront également le secteur privé, des associations forestières et des organisations communautaires de base, comme l’Association des Communautés forestières de Petén (ACOFOP), les populations autochtones et le Réseau des autorités autochtones, l’Association Nationale des Municipalités (ANAM), le Bureau intersectoriel de la terre et de l’environnement (Mesa Intersectorial de Tierra y Ambiente - MITA) et les bureaux régionaux de concertation forestière (Mesas Regionales de Concertación Forestal), ainsi que des ONGs, des centres académiques et de recherche sur l’environnement, et des organismes internationaux, entre autres.

Le programme FAO – UE FLEGT, dans ses deux premières phases, appuie depuis 2008 plus de 200 projets dans quelques 40 pays producteurs de bois. En 2016, la troisième phase a débuté dans des pays prioritaires d’Amérique latine comme le Guatemala, la Colombie, le Pérou, le Honduras, le Guyana et l’Équateur, ainsi que le Panamá et le Belize comme pays complémentaires.

Le Guatemala et sa vocation forestière

Selon les estimations, 51% du territoire du Guatemala sont à vocation forestière. Cependant, les statistiques indiquent que jusqu’en 2010, seulement 34.2% du territoire, c’est à dire 3 722 595 hectares, étaient couverts de forêts. 

Selon les données du relevé intégré des forêts, l’exploitation illégale représentait un coût approximatif de 213 millions de dollars USD par an, pour la période allant de 2001 à 2006. La même source indique que 95% du flux de produits forestiers est exploité sans contrôle, c’est-à-dire en dehors du cadre légal établi. Ces chiffres incluent 76% de bois de chauffage et 24% de bois d’oeuvre.