Un nouveau rapport des Nations Unies met en lumière la façon dont les technologies géospatiales peuvent faire avancer l’action mondiale en faveur de la sécurité alimentaire

La FAO et l’UNOOSA soulignent qu’il est important de collaborer pour que les technologies spatiales profitent aux petits agriculteurs

Imagerie satellite d'une zone du Mexique.

©FAO/SEPAL

07/02/2025

Rome – Bon nombre des nouveaux satellites actuellement en orbite autour de la Terre sont à même de fournir des outils et des données révolutionnaires qui peuvent améliorer la sécurité alimentaire mondiale et renforcer les systèmes agroalimentaires. Un nouveau rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et du Bureau des affaires spatiales des Nations Unies (UNOOSA) a pour objectif de fournir à un large éventail d’experts et de décideurs des informations et des orientations sur les divers points d’intersection entre les technologies spatiales, l’agriculture, la foresterie et la gestion de l’utilisation des terres, ainsi que les tendances climatiques et environnementales. 

«Les technologies spatiales ont changé la donne. L’imagerie par satellite, les données issues des systèmes mondiaux de navigation par satellite et leurs applications intégrées sont désormais des outils essentiels pour l’agriculture, en ce sens qu’elles permettent aux parties prenantes, des agriculteurs locaux aux décideurs internationaux, de surveiller la santé des cultures, de gérer les ressources en eau, de détecter et maîtriser les organismes nuisibles et d’anticiper les incertitudes météorologiques, entre autres applications», expliquent M. Lifeng LI, Directeur de la Division des terres et des eaux de la FAO, et M. Aarti Holla-Maini, Directeur de l’UNOOSA, dans leur introduction à la publication «Leverage Space Technology for Agricultural Development and Food Security» («Mettre les technologies spatiales au service du développement agricole et de la sécurité alimentaire»)

L’utilisation des technologies géospatiales est loin d’être une nouveauté, puisqu’elle a débuté en 1957. Plus de 17 000 satellites ont été lancés depuis lors, le rythme de lancements annuels s’élevant désormais à près de 3 000. Cependant, le potentiel de ces technologies a été amplifié par la précision croissante et les capacités diversifiées des satellites, ainsi que par une foule d’applications en nuage qui facilitent l’accès aux données d’observation de la Terre les plus détaillées, désormais disponibles jusque sur nos smartphones.  

Il est de plus en plus nécessaire de combler le fossé entre l’espace et l’agriculture – que ce soit en termes d’interopérabilité technique, d’harmonisation des données ou d’initiatives de développement des capacités – et d’établir une collaboration internationale afin que les petits exploitants agricoles et les pays en développement puissent accéder aux données satellite et les exploiter.  

Ce nouveau rapport préconise de renforcer les capacités mondiales en matière d’application des données satellite à l’agriculture, de renforcer la coordination internationale des missions satellitaires axées sur l’agriculture et d’améliorer l’accessibilité et l’interopérabilité des données et des services spatiaux. Il appelle à mettre en place une unité d’achat d’imagerie centralisée à l’échelle des Nations Unies, afin de réduire les doublons et de renforcer les synergies entre les produits satellitaires.   

Il souligne également que le renforcement de la collaboration et de l’intégration, non seulement générera des avantages concrets plus importants pour tous, mais contribuera à atténuer un risque imminent lié à l’expansion rapide des activités spatiales, à savoir les débris spatiaux, qui peuvent compromettre la sécurité opérationnelle des satellites et mettre un frein aux missions futures. 

Réalisations de la FAO 

La plateforme géospatiale de l’initiative Main dans la main de la FAO, qui a obtenu un prix, tire parti de la puissance des analyses et des données dérivées de l’observation par satellite, en intégrant plus de deux millions de couches de données géospatiales et de statistiques agricoles en libre accès provenant de fournisseurs mondiaux.  

En outre, l’outil de surveillance du couvert forestier SEPAL de la FAO permet à toute personne munie d’un appareil mobile de détecter de façon de plus en plus précise, et pratiquement en temps réel, les changements des paysages, avec l’aide de la plateforme conviviale Google Earth Engine et des précieuses contributions des services satellitaires de nombreux pays membres de la FAO.  

Autre outil de pointe de la FAO, WaPOR utilise les données satellite pour assurer un suivi très précis de la consommation d’eau effective des champs cultivés, permettant aux agriculteurs et aux décideurs d’optimiser l’utilisation des ressources. 

La faculté de la FAO de mettre les technologies spatiales directement au service des agriculteurs – par le biais d’outils tels que SEPAL et WaPOR – constitue un atout unique. Les technologies géospatiales apportent également des contributions utiles dans les domaines suivants: activités d’intervention d’urgence aux niveaux local et international, lutte contre les organismes nuisibles, gestion de la fertilité des sols, évaluation du stress hydrique, calendriers des cultures, optimisation de l’utilisation des engrais et des pesticides, et application à un nombre croissant de techniques d’agriculture de précision. 

Le rapport 

Le rapport fait valoir que les partenariats multipartites sont et resteront nécessaires pour mettre pleinement à profit le potentiel des technologies spatiales pour l’agriculture. 

Il présente les activités agro-informatiques de la FAO et montre comment une opération rapide de cartographie des cultures au Togo, menée pendant la pandémie de covid-19 par le gouvernement, NASA Harvest, Planet Labs et l’Université du Maryland, a permis aux autorités publiques d’intervenir rapidement pour alléger les tensions qui s’étaient soudainement fait jour dans les systèmes agroalimentaires du pays. 

Le rapport, qui couvre les segments amont, intermédiaire et aval de la chaîne de valeur espaceagriculture, souligne que l’optimisation des stratégies des systèmes agroalimentaires mondiaux est subordonnée à la possibilité pour les pays en développement d’accéder aux infrastructures spatiales adéquates, à l’établissement de normes pour les méthodes, les données, l’information et les procédures, et à l’exhaustivité de la couverture temporelle et spatiale des données de télédétection, qui doit être exempte de lacunes. 

L’un des principaux objectifs de l’UNOOSA est d’aider les États membres des Nations Unies à définir les cadres juridiques et réglementaires de leurs activités spatiales. Pour sa part, la FAO collabore activement avec l’Organisation internationale de normalisation pour élaborer un métalangage fonctionnel relatif aux questions de couverture des sols et d’utilisation des terres. Pour tirer le meilleur parti des nouvelles possibilités offertes par les technologies géospatiales, il convient de procéder à des exercices concrets d’harmonisation, d’intégration et d’interopérabilité des données. Ces mesures sont également nécessaires pour assurer la diffusion des avantages par l’intermédiaire des plateformes infonuagiques, telles que SEPAL, et permettre aux agriculteurs de télécharger des observations vérifiées sur le terrain, à l’appui de la mise en place de politiques et de projets plus globaux et plus efficaces. 

Contacts

Christopher Emsden FAO Actualités et Médias (Rome) (+39) 06 570 53291 [email protected]

FAO Newsroom (+39) 06 570 53625 [email protected]